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La soirée avait lieu dans un quartier très calme - un quartier où l'entretien des pelouses coûtait l'équivalent de ce que mon père gagnait en six mois.

Nash m'entraîna dans le bureau du père de Scott, ferma la porte et m'embrassa. Sa bouche avait un goût délicieux. Un goût de menthe. Nous échouâmes sur le divan de cuir et je devins aussitôt incapable de réfléchir.

- Tu es la seule, Kaylee, me murmura Nash.

D doux frémissements envahirent mon corps. Grisée, je savourais notre baiser. C'est là que...

- Et blablabla! lança une voix blasée, qui ruina notre intimité par ses sarcasmes. Et que je t'aime par-ci, et que je t'adore par-là, et regarde comme on est un beau petit couple bien ringard...

- Nom d'un chien, Tod! s'exclama Nash, furieux.

Il s'était redressé. Pour ma part, je fermais les yeux en soupirant. Le cuir du canapé crissa tandis que nous nous asseyions pour faire face au frère de Nash, Tod le Faucheur. Assis à califourchon sur une chaise, les bras croisés sur le dossier, il venait de se matérialiser brusquement et nous observait avec un air d'ennui qu'atténuait à peine son léger sourire angélique.

Je remis de l'odre dans ma tenue. Contrairement à Nash, j'avais du mal à en vouloir à Tod de ses apparitions intempestives. Nous ne l'avions pas vu pendant des semaines, après le funeste destin qui avait emporté Addy, la fille dont il était amoureux et qui était morte sans réussir a récupérer son âme. Qu'il se manifeste de nouveau était plutôt bon signe. Aujourd'hui de retour, il avait juste repris ses mauvaises habitudes. Lesquelles consistaient essentiellement, semblait-il, à nous empêcher, Nash et moi, d'être seuls. Sur ce point, il valait mon père.

- Fiche le camp, grogna Nash.

Tod se leva et poussa la chaise de côté.

- O.K., dit-il. De toute façon, ce n'est pas pour vous que j'étais venu.

A ces mots, je considérai le Faucheur avec une certaine inquiétude. Emma, ma meilleure amie, l'avait rencontré une fois, brièvement. Nous avions commis l'erreur de les mettre en présence. A une ou deux reprises, Tod l'avait observée en cachette. Mais depuis la mort d'Addy et le chagrin qu'il en avait éprouvé, je croyais que Tod avait cessé d'épier mon amie. Apparament, ce n'était pas le cas.

- Je t'ai dit de la laisser tranquille! s'écria Nash.

Le Faucheur croisa les bras d'un air goguenard.

- Alors comme ça, tu ne veux pas que je l'approche, mais ça ne te dérange pas qu'elle soit en train de monter en voiture avec un type bourré? J'avoue que ta logique m'échappe.

- Quel type bourré?

D'un bond, Nash s'était mis debout. Je fis de même, remerciant Tod à mi-voix de nous avoir prévenus.

- Kaylee!

Emma sourit et s'écroula dans mes bras. Je lançais un coup d'oeil furieux à Doug Fuller. Elle n'était plus en état de savoir ce qu'elle faisait; quand à lui, il se conduisait comme un parfait imbécile.

- Emma, tu sais ce qu'on avait dit? On arrive ensemble, on reste ensemble...

Elle trébucha et je la rattrapai.

- ...On part ensemble, acheva-t-elle.

- Fuller, elle a bu, alors lâche-la, ordonna Nash.

Puis il poussa Doug, et celui-ci s'effondra sur le siège de sa voiture, dont la portière était ouverte.

- Ramène Emma à l'intérieur, ajouta-t-il à mon adresse.

J'entrepris de raccompagner mon amie et de la calmer tandis que nous avancions d'un pas incertain sur le trottoir. Et, soudain, j'entendis un moteur rugir dans la nuit. Juste après, il y eut un bruit d'impact, un froissement métalique, puis un énorme fracas. Avant même de voir, je sus ce qui était arrivé.

Ma voiture...

MA pauvre voiture venait d'être écrabouillée.

Et Doug n'était pas sortit de la sienne.

Horreur.

Nash appela à ce moment.

- Vient m'aider!

- M'a fichu une de ces trouilles...marmonna Doug tandis que je débouclais sa ceinture de sécurité. Il était là, sorti de nulle part!

- Tais-toi! dis-je. Il n'y a personne. Tu es soûl.

J'étais très tentée de l'abandonner dans la voiture jusqu'à l'arrivée de la police. Mais un événement inattendu m'en empêcha: je venais de recevoir en pleine face son haleine.

Ou plutôt son souffle.

Je me figeai. Un profond malaise s'empara de mon corps, comme une douloureuse crampe. Des doigts glacés me cramponnèrent le coeur tandis que la terreur se répandait dans mes veines: Doug n'était pas soûl, il ne sentait pas l'alcool. Apparament, le défenseur vedette du lycée d'Eastlake, un garçon on ne peut plus humain, avait trouvé le moyen de mettre la main sur la substance la plus dangereuse de monde des ténèbres.

Doug Fuller sentait le souffle de démon à plein nez.

-Tu es sûre? chuchota Nash, la mine sombre.

- Oui, certaine.

De ma vie, je n'avais humé que deux bouffées de souffle de démon, dans le monde des ténèbres, mais cette odeur piquante, douce-amère, plus proche d'un relent de parfum que du parum lui-même, demeurait inscrite dans ma mémoire olfactive.

- Où a-t-il bien pu s'en procurer? murmurais-je.

- Je n'en sais rien, soupira Nash.

Il m'enveloppa de ses bras et je me laissais aller à ce bien-être familier.

- Les humains ne peuvent pas passer dans le monde des ténèbres pour aller y chercher du souffle, et les démons ne peuvent pas passer dans le nôtre pour leur en vendre.

- C'est donc qu'il existe une autre manière de ramener du souffle.

Le nom de cette substance était une évocation littérale de son essence - souffle de démon: exhalaisons toxiques d'un démon, drogue très violente dans le monde des ténèbres, et substance qui fait faire aux humains de vrais trips d'enfer. Pire encore, puisaue le souffle était capable de ronger l'âme d'un Faucheur s'il le gardait trop longtemps dans ses poumons, la chose se vérifiait-elle également pour les simples mortels? Doug en avait-il inhalé suffisament pour pourrir son âme?

Les fêtards qui n'avaient pas détalé en apprenant l'arrivée de la police n'étaient guère nombreux. Tous rgroupés autour de Scott, sur la pelouse devant l'entrée, ils observaient les opérations de la dépanneuse à distance respectueuse. Les policiers étaient au courant qu'une soirée avait eu lieu, et qu'on y avait consommé de l'alcool. Cependant, aussi longtemps que Doug demeurait cantonné dans son propre jardins et ne se risquait pas à prendre le volant, ils semblaient tout disposés à le laisser tranquille - grâce soit rendue à l'inluence considérable qu'exerçait son père dans les environs.

Emma n'aurait pas eu cette chance. Dieu merci, en attendant qu'on la raccompagne, elle avait trouvé refuge quatre maisons plus loin avec Sophie, dans le salon de Laura Bell, la meilleure amie de Sophie et l'une de ses partenaires dans l'équipe de danse. Cependant, celle-ci n'avait laissé entrer Emma que parce que Nash avait usé de l'influence encoûtante et rassurante de sa voix. Au cas où, nous avions tout de même dépêché Tod afin qu'il veille sur Emma. En toute invisibilité, bien entendu.

Un agent de police marchait d'un pas pesant dans notre direction.

- Mademoiselle...

Il hésita, jeta un coup d'oeil sur le bloc-notes qu'il avait en main.

- Mademoiselle Cavanaugh, avez-vous besoin qu'on vous raccompagne?

- On va me ramener, ne vous inqiétez pas.

Je lui laissais entendre que Nash serait mon chevalier servant. L'agent dévisagea Nash. Il y avait au moins deux heures qu'il n'avait pas bu, mais, tout à coup, je craignis que ce policier ne lui fasse passer des tests d'équilibre, ou ne l'oblige à souffler dans le ballon. Dieu merci, Nash demeura impassible, si bien que le policier se désintéressa de lui.

- Voulez-vous que je prévienne vos parents? me demanda-t-il.

J'eus un instant d'hésitation, histoir d'avoir l'air de me poser sérieusement la question. Et puis je secouais la tête.

- Non, merci, affirmais-je en montrant mon téléphone portable. Je vais appeler mon père.

- Votre voiture va être remorquée à la casse sur la Troisième avenue. Ils vous diront ce qu'ils peuvent faire d'ici deux ou trois jours. Personnellement, j'ai idée que, sur un simple coup de fil de votre avocat, M. et Mme Fuller seront disposés à vous racheter une voiture. D'après ce que j'ai vu, c'est tout à fait dans leurs moyens.

L'agent s'interrompit pour lancer un regard dédaigneux par-dessus son épaule.

-...et je vous parie une année de salaire que ce gamin, c'est la prunelle de leurs yeux. Ils l'emmènent au Airlington Memorial. Alors franchement, si j'étais vous, je m'arrangerais pour que mon avocat ait accès aux résultats de ses analyses sanguines.

J'acquiesçai, éberluée. Le ploicier reporta son attention sur Nash, juste derrière moi.

- Débrouillez-vous pour la ramener chez elle en toute sécurité.

Nash hocha la tête. Quand le flic fut hors de portée de voix, je me tournais vers lui. Les iris de Nash tournoyaient sereinement, dénués de cette angoisse qui continuait à me tourmenter.

- Tu crois que les analyses de sang donneront quelque chose?

- Aucune chance. Aucun laboratoire humain n'est doté des équipement capables de détecter une substance provenant du monde des ténèbres.

J'appelai mon père sur le chemin du retour; une fois de plus, il faisait des heures suppléméntaires, et je tombais sur son répondeur. Je raccrochais sans laisser de message - il me semblait que " Salut papa. Ma voiture vient d'être ruinée par un footballeur shooté au souffle de démon" était plutôt le genre d'annonce à faire de vive voix et en personne.

Il était presque minuit, mon couvre-feu officiel, quand j'engageai la voiture d'Emma dans l'allée qui menait chez nous. Mon amie s'était endormie sur le siège arrière. Nash la transporta à l'intérieur et la déposa sur mon lit. Je lui retirais ses chausures, puis retournai dans le séjour et me pelotonnai contre Nash sur le canapé, un bol de pop-corn à la main, avant de mettre à la télé une chaîne de science-fiction qui diffusait la version originale de La nuit des morts-vivants, un grand classique de week-end.

La porte d'entrée s'ouvrit au moment même où, à l'écran, le premier zombie se frayait un chemin à grands coups de dents pour pénétrer dans la ferme, et je sursautai, répandant tout le pop-corn sur le canapé.

Mon père apparut dans l'encadrement de la porte, vêtu d'un jean délavé et d'une chemise de flanelle. C'était bien un zombie, mais d'un tout autre genre: à force d'enchainer les heures supplémentaires pour boucher nos fin de mois, il était exténué. Il fit quelques pas puis sembla se raviser et ressortit sur le perron; je savais exactement ce qu'il cherchait.

- Où est ta voiture?

Dans sa voix, je perçus l'angoisse qui le disputait à l'épuisement.

Il banlança sa veste sur le dossier d'une chaise.

Je me levai pendant que Nash commençait à ramasser le pop-corn éparpillé.

- Eh bien, il y a eu un petit problème...

- Tu n'as rien, au moins? coupa mon père soucieux.

Il me détailla de la tête aux pieds.

- Non, je n'étais même pas à l'intérieur de la voiture.

- Où étais-tu, d'ailleurs?

Ne sachant que faire de mes mains, je les enfonçais dans les poches arrières de mon pantalon.

- A une soirée. En partant Doug Fuller a accidentellement...emboutie ma voiture.

- Tu avais bu?

- Non.

Dieu merci, c'était vrai. Mon père me dévisagea longuement, et je décelai le moment exact où il décida que je disais la vérité. Ce problème réglé, il détourna le regard pour le poser Nash, qui se tenait à présent debout derrière moi, le bol de pop-corn en main.

- Nash, rentre che toi.

Une réplique classique de son répertoire.

Nash me tendit le bol.

- Tu veux que je ramène Emma chez elle?

- Emma...?

En soupirant, mon père passa la main dans ses épais cheveux bruns. Où est-elle?

- Sur mon lit.

- Ivre?

J'hésitai à mentir. Je ne savais absolument pas comment il allait réagir.

- Oui. J'aurais dû faire quoi? Lui balancer les clés de contact en lui souhaitant bonne chance?

Mon père supira. Et puis, à ma grande stupéfaction, il déclara:

- Non, tu as fait ce qu'il fallait.

- Alors elle peut rester?

Je n'en croyais pas mes oreilles. Il n'avait même pas l'air en colère.

- Pour cette fois. Mais si ça se reproduit, j'appelle sa mère. Nash, on te voit demain, je suppose?

- Oui, monsieur.

Nash serra fort ma main puis se dirigea vers la porte. Il habitait à deux pâtés de maisons; il allait repartir à pieds, comme après chacune de ses visites à l'époque où j'étais consignée chez moi.

Mon père verrouilla la porte derrière Nash puis s'écroula dans son fauteuil favori tandis que je m'installais sur le canapé. Je me tâtais: devais-je ou non lui dire toute la vérité? En particulier en ce qui concernait le souffle de démon?

- Il y a beaucoup de dégâts? me demanda-t-il.

Je soupirais en me préparant psychologiquement aux retombées de l'explosion qui n'allait pas manquer de s'ensuivre.

- Doug a enroulé ma voiture autour de la boîte aux lettres du voisin.

- Il avit bu, n'est-ce pas?

Le ton de mon père était comminatoire, et je réprimai un sourire. Moi qui avait craint de me trahir et qu'il ne devine cette histoire de souffle de démon - par le biais d'une fonction télépathique bizarre, un de ces traits banshee dont j'ignorais peut-être l'existence -, voilà qu'il réduisait l'affaire à un problème d'ados de base. Cette idée semblait le soulager un peu, et je n'allais certainement pas le détromper.

- Je ne sais pa, peut-être.

- Et où est ta voiture, maintenant?

- La dépanneuse l'a emportée à la casse sur la Troisième Avenue.

Mon père se leva et m'adressa un véritable sourire. Il était tout à la joie d'être enfin confronté aux mêmes problèmes que les autres parents, les parents normaux d'enfants normaux.

- J'irai jeter un coup d'oeil dans la matinée. En attendant, va donc dormir un peu.

La confrontation étant achevée, je quittai la pièce avec le sentiment d'avoir évité de peu la paine capitale! J'enfilai mon pyjama, me brossai les dents et m'allongeai dans le lit à côté d'Emma. Tout en écoutant sa respiration, je ne pouvais m'empêcher de penser à la façon dramatique dont les choses auraient pu tourner si elle était vraiment montée dans la voiture. J'avais déjà perdu Emma une fois et je n'avais pas l'intention de réitérer l'expérience dans les années à venir.

Ce qui impliquait qu'il me fallait découvrir comment son petit ami, ce Doug Fuller, avait bien pu mettre la main, une main humaine, sur du souffle de démon.

- Doug s'est fourré dans une sale affaire. Ca ne nous regarde pas, déclara fermement Nash.

- Il prend du souffle de démon, chuchotai-je avec un regard nerveux en direction de la porte, espérant que sa mère se trouvait toujours dans la cuisine. Et toi, tu voudrais qu'on fasse comme si de rien n'était?

Il se leva et attrapa un t-shirt sur le dossier de sa chaise de bureau.

- Tu ne veux pas savoir comment il se l'est procuré? Il aurait pu tuer quelqu'un, cette nuit. Et s'il continue d'en prendre, il va certainement finir par se tuer, lui.

Nash se laissa tomber sur la chaise.

- Tu dramatises, Kaylee.

- C'est toi qui sous-estimes la gravité de la situation. Est-ce qu'on n'est pas censé veiller sur ses amis?

- Et tu veux que je fasse quoi? Que je me pointe chez Fuller en disant: "Dis donc, mon pote, je ne sais pas comment tu as récupérer ce vieux bol d'air tout droit sorti des poumons d'un démon dont tu ignores jusqu'à l'existence, mais il faut que tu décroches avant d'en crever"? tu ne crois pas qu'il va trouver ça bizarre?

D'un coup de pied, il envoya valser une chaussure à travers la pièce pour ponctuer son sarcasme. Je croisai les bras et luttai pour ne pas hausser le ton.

- En tout cas, je ne le laisserai pas entraîner Emma dans tout ça.

La colère sur le visage de Nash s'estompa, laissant place au désarroi.

- Qu'est-ce que tu veux dire?

- Hier soir, ils étaient pendus au cou l'un de l'autre, Nash. Doug était défoncé au souffle de démon. Et ce n'était sûrement pas la première fois. Elle a très bien pu inhaler par accident l'air qu'il recrache.

Nash se figea dans une expression d'horreur qui fit tournoyer des cercles vert et brun dans ses iris.

- Et d'après Tod, ajoutai-je, les humains finissent toujours par en mourir.

- Bon, très bien: on va essayer de savoir s'il est conscient de ce qu'il prend, et où il se l'est procuré. Mais s'il n'a pas idée de ce qu'est le souffle, tu ne lui dis rien.

- Est-ce que ça en valait la peine? me demanda Harmony, la mère de Nash?

- D'être privée de sorties? demandai-je.

Elle hocha la tête.

- Mile fois oui si c'était le prix à payer pour récupérer l'âme de Regan.

Quelques semaines d'assignation à résidence n'étaient rien en comparaison de l'éternité de souffrance que Regan, la petite soeur d'Addy, aurait endurés sans son âme.

- Mais on n'a rien pu faire pour Addy.

Chaque fois que j'y pensais, mon estomac me remontait dans la gorge comme si j'étais en chute libre; cet échec me faisait ressentir un mélange de culpabilité et d'horreur. Une idée effrayante me vint alors.

- Vous croyez que ça va aller, pour Regan? Je veux dire, à cause de cette histoire de souffle de démon.

- Ne t'inquiète pas pour elle. Elle n'a pas pris le souffle pour se droguer; le souffle lui a juste permis de tenir, tout le temps qu'elle était privée de son âme. Ca reste dangereux, comme l'est tout ce qui relève de la vente d'âme. Mais, physiquement, elle ne risquait pas grand-chose.

- Parce qu'elle n'avait pas d'âme, achevai-je en réjléchissant à tout allure. Mais imaginons que, maintenant qu'elle a retrouvé son âme, elle inhale de nouveau du souffle?

- Dans ce cas, elle courrait à sa perte. Le souffle de démon détruit l'âme; il fait pourrir la personnalité profonde. Un peu comme une drogue hallucinogène très puissante.

Voilà qui expliquait que Doug ait été persuadé que quelqu'un se trouvait avec lui dans sa voiture...

- Une drogue treès addictive, reprit Harmony. Quand elle ne tue pas rapidement, elle provoque des troubles psychotiques.

- Vous voulez dire que ça rend fou?

- On perd complètement le contact avec la réalité. L'état de manque est terrible aussi: tout le système nerveux entre en état de choc.

Ce qui, en d'autres termes, signifiait qu'en voulant sauver Doug nous risquions tout bonnement de le tuer...

- ton père a dû être fou en voyant les résultats de tes analyses! lança Nash à Doug.

Doug se mit à sourire.

- Les analyses étaient nyckel, au contraire, à part quelques traces d'alcool! Le toubib des urgences a dit à mon père que c'était sans doute le choc qui m'avait rendu euphorique.

- Mais qu'est-ce que tu avais pris, bon sang?

- Un truc qu'on appelle du "givre". Ca donne l'impression de sniffer un chiffon à poussière à l'intérieur d'un congélateur mais, avec ça, tu planes pendant des heures...

Des frissons coururent sur ma peau et je frémis en me remémorant les hordes de créatures qui rampaient les unes sur les autres dans le monde des ténèbres, prêtes à tout pour inhaler une bouffée de ce "givre".

- Et tu en as encore, de ce "givre"?

- Non. J'avais un ballon de rabe, mais je l'ai vendu hier.

Le coin de sa bouche tressauta à deux reprises. Mon dieu...la créatures infernale à laquelle nous avions eu affaire dans le monde des ténèbres présentait exactement le même tic. Un tic provoqué par le manque!

- a qui? lançai-je alors, affolée. A sui as-tu vendu l'autre ballon?

Mais je devinais la réponse avant même que Doug n'ouvre la bouche. Scott Carter. Mon coeur s'arrêta. Doug Fuller avait vendu l'autre ballon au petit ami de Sophie, ma propre cousine, qui avait certainement, elle aussi, commencé à inhaler de ce "givre"...

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Tout a commencé par une histoire de footballeur ivre et de voiture bonne pour la casse. En tout cas, c'est ce que je croyais. Mais, comme d'habitude, les choses se sont révélées un peu plus compliquées que ça...

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-Tu ne peut rien y faire, Kaylee.

Nash poussala porte qui donnait sur le parking; une bourrasque d'air froid s'engouffra dans mes cheveux quand je sortis.

-De toute façon,dans la mesure où sa mère est morte et où son copain dépense des fortunes pour se défoncer en sniffant la mauvaise haleine d'une créature démoniaque, je dirais qu'elle est mieux partie que toi pour finir à l'hôpital psychiatrique. Toi, au moins, tu sais qui tu es, souligna-t-il avec une logique exaspérante. Sophie se rend compte qu'on lui cache certaine choses. Des choses qui ont à voir avec sa famille, et avec la façon dont sa mère est morte. Et elle ne saura sans doute jamais la vérité.

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J'étais sur le point de mettre le touche finalebau toit du stand quand mon attention fut attirée par un échange de parolesbun peu vives venues du couloir, par la porte ouverte à quelques mètres sur ma gauche.

- Ramène-toi. Maintenant.

C'était Sophie. Sa voix était basse et etouffée par la colère. Je ne l'avait jamais entendue si furieuse, et pourtant. Dieu sait qu'elle s'etait souvent emportée contre moi.

- Il est hors de question que tu te defiles une fois de plus.

- Je reviens tout de suite, aboya Scott.

Au ton de sa voix, je compris qu'il était redescendu de son dernier trip. Et qu'il n'avais qu'une idée en tête : se procurer une nouvelle dose de givre.

- Je doit aller chercher un truc dans mon ballon.

- Quoi ? s'exclama Sophie.

- Je voulais dire : dans ma voiture, repondit Scott en se frottant le crâne.Je n'arrive pas à penser avec tout ce bruit.

Tous ces gestes trahissait la frustration. Il lança un regard furieux vers la salle , et je me baissai vivement pour qu'il ne me voie pas. A mon tour, je jetai un coup d'oeil vers le gymnase. Certes, les autres volontaires bavardaient tout en travaillant, mais la salle étais immense, bien loin d'être pleine. Et nous n'étions pas n'ont plus trés bruyants.

Scott entendais des voix. Hallucinations auditive ?

Mauvais signe...

-Faut que j'aille chercher un truc..., marmonna-t'il.

Je risquai un regard et le vis qui fixait le mur a sa gauche, comme si quelque chose etais sur le point d'en jaillir.

- Ouais et apres tu reviens, cracha Sophie. Tu as promis que tu nous aiderais, et chaques fois que tu te defiles, je passes pour une idiote devant mes amies.

- Tu n'as qu'à changer d'amies. Ou alors, c'est parce que tu n'est pas la seule a convoiter le titre de Pétasse des Glaces, cette année.

- Reines des neiges, cretin. Et ça me servirait a quoi de remporter le concours s'il n'y as personne pour me servir de cavalier ?

Entre-temps, Nash avait rejoins Doug et Emma. Il avais attiré Doug près des gradinc pour parler avec lui en privé. Ca me faisais bizarre de les observer tout en espionnant la conversation de ma cousine et de son copain.

- Je t'ai dit que j'y serais.

Cette fois, Scott parler entre ses dents. Mon pouls s'accelera en persevant l'intensité de le la colère dans sa voix.

- Tu as aussi dit que tu nous aiderais tout le wee-kend, et c'est la première fois que tu daignes faire une apparition. Et maintenant, tu es pret a tirer au flanc.

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"-Elle est à qui, cette ombre?demandai-je fascinée,en dépit de la terreur glacée qui remontait le long de ma colone vertéblale.

-La sienne.Il l'a volée.

Je crus qu'une main de fer m'empoignait le coeur."

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Voilà, pour résumer, c'est ça : j'ai des yeux qui tourbillonnent et la faculté de briser les vitres d'un seul cri, et Tod a reçu le don de téléportation et d'invisibilité. Il n'y a vraiment aucune justice dans le monde surnaturel.

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" - Tiens. De toute façon j'en avais trop.

Je poussai mon assiette dans sa direction et lui tendis des couverts en Inox enveloppés dans une serviette en papier.

- En plus je ne peux pas manger si tu me regardes en salivant comme un gamin affamé.

- Merci, répondit Tod.

Il s'attaqua aux pancakes et je l'observai en souriant, amusée par l'idée que la Mort avait un faible pour les sucreries."

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- J'ai tout perdu, Kaylee.

Moi y compris.

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- Je ne perds pas la mémoire. Mes souvenirs sont toujours là.

- Mais qu'est-ce ça peut faire si tu ne peux pas les éprouver ?

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- (…) S’il te plait, donne moi une chance de te le prouver. Tu veux bien me donner cette chance, dis ?

- Je…

Mais avant que j’aie pu répondre, Tod apparut, assis sur la chaise que j’occupais quelques minutes plus tôt.

- Salut. Je ne vous dérange pas, au moins ?

- Si, répondit Nash. Barre-toi.

Sauf que c’était moi que Tod observait et dont il attendait la réponse. A son expression, je devinai qu’il écoutait notre conversation depuis un moment sans se montrer. Il avait entendu Nash évoquer les manœuvres perverses d’Avari. Ce que Nash l’avait laissé me faire.

- Tu veux que je m’en aille ? me demanda Tod en tournant le dos à son frère.

Du regard, Nash m’implora de dire oui. Tod attendait patiemment ma réponse.

- Non, répondis-je enfin en regardant Nash droit dans les yeux.

Il se résigna.

- Comme tu voudras.

Tod se leva et, du pied, écarta la chaise à roulettes de son chemin.

- Je viens de rendre visite à votre copain, celui qui porte si bien la camisole de force. Mais d’abord…

Le geste du faucheur nous prit tous les deux par surprise. Il se lança en avant et, contre toute attente, son poing s’abattit sur la mâchoire de Nash dont la tête sembla partir en vrille sous l’impact, avant qu’il ne titube et percute le mur.

Pour soulager sa main endolorie par le coup, Tod secoua les doigts.

- Ca, c’est pour ce que tu as laissé Avari faire à Kaylee.

Nash se ressaisit et tenta de frapper à son tour. En vain. Son poing traversa la tête du faucheur qui s’était dématérialisé entre-temps, et Tod se contenta de froncer les sourcils. Puis il se détourna de son frère et le laissa écumer de rage.

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