Les Wilde, Tome 7 : La Provocatrice

J'ai retrouvé, avec ce dernier tome, le grain de folie qui fait l'essence des Wilde. Joan, que je n'avais pas particulièrement appréciée dans les tomes précédents a su me séduire par sa force de caractère et ses failles. Thaddeus est lui aussi un personnage très attanchant et voir ses convictions s'étioler et ses sentiments vaciller a été très addictif. Même si je les quitte sur un tome très agréable les Wilde vont me manquer. :)

Alors... Bien que je me fasse un devoir de tester fréquemment de nouveaux auteurs, je dois dire que pour ce livre, c'est surtout le macaron "coup de coeur" qui m'a guidée vers sa lecture... C'est d'ailleurs pour cela qu'il s'agit du 7ème tome d'une série qui m'était auparavant inconnue. Mais qu'à cela ne tienne! Me voilà entrée dans la lecture somme toute assez facilement puisque l'écriture d'Eloisa James est fluide! Et puis il faut dire que le postulat de départ, expliqué dans le résumé, était attrayant: un enemies-to-lovers où une jeune femme, très loin de la lady convenable, fait tourner bourrique un homme des plus coincés. Je signe! Et le scénario en suivant respectueusement cette trame en devient convaincant!

Il y a un petit quelque chose en plus dans l'écriture de cette histoire qu'il faut aussi souligner. Bien que je ne puisse pas comparer avec les précédents tomes, ne les ayant pas lus, je trouve que notre auteure s'imprègne de l'ambiance du livre pour adapter son style, son rythme. Clairement, je ne sais pas si c'est à cause de Joan la première drama queen de l'histoire ou autre chose mais j'ai eu l'impression d'assister à une représentation théâtrale tout au long de ma lecture: les dialogues sont grandiloquents et bien partagés, on a une sorte de divisions en actes, des entrées, des sorties qui inventent une coulisse imaginaire...

Et même si l'on va plus loin: même les personnages semblent sortir d'une pièce de Molière, ou de Shakespeare devrais-je dire - il y a d'ailleurs d'insérée dans ce livre une véritable analyse littéraire d'Hamlet! On pourrait même tomber dans le caricatural, dans le manichéisme. Je veux dire par là qu'en fait nos personnages représentent des traits de caractère bien marqués: Joan est la vie, haute en couleurs, libre, Thaddeus est la rectitude, le devoir, l'honneur, le "père" de Joan est le duc bon et rieur tandis que le Duc d'Eversley est la cruauté, la vieillesse acariâtre et égoïste...

Heureusement, ces stéréotypes se gomment un peu dans la romance. On voit chacun de nos héros beaucoup évoluer au contact de l'autre. Ils se diluent! Joan commence à prendre les choses plus au sérieux et se modère sur son Carpe Diem tout en restant solaire. Thaddeus quant à lui apprend à profiter de la vie et s'abandonne plus facilement aux plaisirs de l'amour. Ils changent dans le bon sens, et pour leur bien, et pour le plaisir qu'on a à lire leur aventure! Ce qui finalement nous offre des moments forts, des moments qui nous réchauffent le cœur comme qui peuvent nous émouvoir, ainsi que des moments de pure sensualité.

En bref, ce que nous offre Eloisa James dans ce septième tome des Wilde est une véritable pièce de théâtre qui se joue avec ses protagonistes aux traits très marqués, avec ses grands actes d'amour, d'héroïsme, de mort et un soupçon tout de même en plus de sensualité. On est embarqué dans ce tourbillon d'énergie! Surtout que l'écriture est des plus faciles à lire! Même si j'avoue avoir parfois trouvé l'ensemble grandiloquent... Mais en même temps, cela correspondait bien au caractère de nos héros qui m'ont attirée dès le résumé. J'avais envie de retrouver cette Joan libre dans sa tête (comme Diego) et ce Thaddeus tiré à quatre épingle qui mettait l'honneur avant tout, envie en fait de voir la friction entre les deux, jusqu'au moment où cette tension se transforme en amour et bien plus! Et oui, la romance est belle, surtout parce que c'est la seule qui ne fait pas jouée!

Je suis enchantée d'avoir pu lire cette romance. J'ai passé un excellent moment en compagnie des personnages. On s'attache avec une énorme facilité à eux. C'est également un régal de retrouver la petite famille Wilde et d'avoir des petits indices sur leurs vies, sachant qu'ils ont eu pour la plupart un tome indépendant.

La tension entre les protagonistes est palpable, c'est un fait. Ce qui est bien dans cette histoire, c'est que l'humour est également au rendez-vous. J'ai eu le sourire tout du long, et cela fait du bien, on ne va pas mentir.

J'avoue avoir trouvé certains passages un peu longs, comme les moments consacrés sur le théâtre. C'est certes intéressant, mais je m'ennuyais un peu.

Le reste de l'intrigue n'est pas extraordinaire, mais il n'empêche que j'ai passé un excellent moment à voir évoluer l'histoire d'amour entre les personnages, en tout en sachant qu'elle démarre sur un presque ennemis-to-lovers.

Je ne peux que vous recommander cette histoire si vous voulez vous vider la tête en compagnie d'une famille plus qu'attachante dont la solidarité met du baume au cœur.

Lu en VO puis en VF. C'est l'histoire de Joan, la scandaleuse (elle est née de l'adultère de la 2e duchesse et de son amant prussien, avant que les deux fuient en la laissant à la bonne garde du Duc, qu'elle considère comme son vrai père et qui l'a toujours élevée comme sa propre fille). Et celle de Thaddeus, amoureux malheureux, deux fois éconduit par des filles Wilde (il avait courtisé Betsy puis Viola dans de précédents tomes). J'avais eu un peu de peine pour ce charmant jeune homme, un peu trop bien sous tous rapports, un peu trop poli, un peu trop guindé, mais apparemment fort gentil (et, du moins pour ce qui concerne Betsy, il semblait qu'il ait eu de réels sentiments pour elle...) : décidément, courtiser des Wilde ne lui réussissait pas, il était toujours coiffé au poteau par un autre! Je me demandais s'il aurait enfin son moment, car je sentais bien que sous ses apparences austères, il y avait du potentiel. Je n'ai pas été déçue : le feu couve bien sous la glace chez cet homme-là, comme je le pressentais. Et c'est un personnage intéressant, bien construit : sa quête de perfection ne vient pas de nulle part, comme on le découvre au fil du récit. Joan aussi est un personnage bien campé, passionnée de théâtre, moqueuse, rieuse, elle a un côté très déluré et très joyeux. En revanche, la fin se traîne en longueur, Spoiler(cliquez pour révéler)avec une intervention lourde et pénible du père de Thaddeus : on a bien compris que c'était un sale type, pas la peine d'en rajouter. De même que la manière dont Joan Spoiler(cliquez pour révéler)lui soutire un document compromettant à la toute fin est absolument ridicule et absolument pas crédible. Cela n'apporte absolument rien au récit, et c'est dommage, car ces faiblesses dans le scénario gâchent un peu le plaisir. Reste ce charmant couple : on est content qu'ils se soient trouvés, ces deux-là, de même qu'on est ravis de retrouver la famille Wilde (presque) au grand complet dans quelques scènes de groupes où la bonne humeur et la loufoquerie de cette joyeuse tribu font chaud au coeur.

lu en VO. Ce tome suit Joan, qui est officiellement la fille du duc mais en réalité illégitime. Tout le monde sait et murmure autour d'elle qu'elle est la fille de l'amant prussien de sa mère, dont elle a hérité les cheveux blonds. Personne ne veut épouser une enfant illégitime. Elle est sarcastique, dit tout haut ce qu'elle pense, c'est un personnage plutôt amusant.

J'ai eu plus de mal avec le héros Thaddeus, très bien élevé et un peu terne.