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Elle posa ses iris verts sur son époux qui lui souriait tendrement. Hochant la tête, Violet approuva les pensées d'Henry, qu'elle arrivait à lire d'un seul regard.

- Vous avez tout à fait raison, Henry. Nous avons la famille la plus merveilleuse qui soit.

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- Affronter un guerrier à mains nues, ça, c'est de la bravoure!

- Bien entendu, mon amour. C'est toi le plus fort, ajouta Isabella en souriant pour flatter l'ego de son mari.

- Ne dénigre pas le geste de ton frère, le rabroua Violet. Il a agi en vrai gentleman.

- N'oubliez pas qui s'est pris une balle pour protéger sa douce moitié, renchérit Stephen en pointant sa cicatrice au visage. Qui est le héros maintenant?

- Vous ne cesserez donc jamais de vous chamailler! s'amusa Marion.

- Nous sommes frères, ma chérie. S'importuner l'un l'autre est partie intégrante de qui nous sommes, dit Stephen en remplissant sa chope de bière.

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Alexander inspira et fit un pas, puis un second.

Un...deux...

Être rapide.

Trois... quatre...

Pivoter, tirer.

Cinq... six...

Le visage souriant de Cassidy s'imposa dans son esprit...

Sept... huit...

... celui-là même qui lui était apparu à son réveil.

Neuf... dix...

Le souvenir d'eux sur la plage lorsqu'elle avait cru qu'il avait un malaise.

Onze... douze...

Leur premier baiser dans le chariot.

Treize... quatorze...

La cérémonie des fiançailles, la magie de leur première nuit ensemble.

Quinze... seize...

Alexander pivota et visa...

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À chaque spasme de jouissance, il enfonçait sa langue dans la bouche de sa belle pour qui il était prêt à tout sacrifier. Même sa vie

À bout de souffle, il posa son front contre le sien, emprisonnant sa tête de ses deux mains.

- Tu es à moi. Tu es ma femme, tu m'entends? Rien ni personne ne se mettra en travers de nous. Jamais je ne t'abandonnerai.

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- Pour qui me prenez-vous, Cassidy? Je ne suis pas un de ces biens nantis qui regardent les pauvres de haut. Au contraire, je suis extrêmement reconnaissant de la chance que j'ai de ne manquer de rien. Je sais que beaucoup trop de gens sont forcés de commettre des actes regrettables seulement pour parvenir à nourrir les membres de leur famille. Personne ne mérite d'être injustement accusé d'un acte qu'il n'a pas commis, riche ou pauvre. C'est pourquoi j'avais choisi d'exercer le droit. Bien malgré moi, j'ai vite réalisé que ce ne sont pas tous les avocats qui pratiquent avec les meilleurs intentions, mais c'est ce que moi je vais m'évertuer à faire.

Alexander termina son plaidoyer essoufflé. Cassidy battait des paupières, subjuguée par la passion que cet être pouvait dégager.

Est-ce possible de tomber amoureuse deux fois de même homme?

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- Vous m'avez volé ce baiser, Cassidy. Le tout premier, celui que je me languissais de vous donner. Vous m'avez volé la chance de le rendre inoubliable en dévorant votre bouche et en goûtant votre langue. Le tout premier qui vous aurait consumée de passion et pour lequel vous m'auriez supplié de vous prendre, pantelante de désir, pour éteindre le feu qui vous consume.

Elle gémit et serra les cuisses pour tenter de calmer la douleur de l'excitation.

- Fini de jouer, jolie gipsy, conclut Alexander en tirant sur la chaîne pour l'attirer à lui.

Prête à recevoir son baiser, elle pencha légèrement la tête vers l'arrière et ferma les yeux. Le contact de ses lèvres se faisant attendre, elle rouvrit les paupières et se frotta à son regard concupiscent.

- Demandez-le.

Elle qui ne quémandait jamais s'avança plutôt pour s'emparer du baiser que tout son être réclamait. Lorsqu'il l'évita habilement, elle se renfrogna.

- Exigez-le, ordonna-t-il en raffermissant sa prise sur son pendentif.

- Embrassez-moi, caballero, le supplia Cassidy.

- Non.

- Vous... vous refusez? Mais ...

- Embrassez-moi, Alexander, dit-il.

Le visage de Cassidy s'éclaira sous cette révélation : son bel inconnu avait enfin retrouvé ses souvenirs. Il savait qui il était.

- Alexander, répéta-t-elle dans un souffle.

Ce prénom roulait si sensuellement sur sa langue que ce fut l'étincelle qui fit exploser sa retenue.

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-Tout est possible, confirma Lincoln. Je pense que nous devrions tout de même fouiller tous les endroits de cette ville qu'il pourrait fréquenter. Qui sait? Il est peut-être plus près qu'on ne l'imagine.

- Tout comme nos charmantes épouses, d'ailleurs. Regarde, dit Stephen en donnant un coup de menton.

...

- Allez, viens, dit Lincoln en l'invitant à le suivre d'un geste de la main. Nous allons les surprendre. Je me languis de les entendre se justifier.

...

Isabella posa sa main sur le bras de Marion pour l'empêcher de se retourner. Celle-ci la regarda en fronçant les sourcils.

- Tout va bien?

- Vous aviez raison, ma chère.

- À quel propos?

- Pour être tout près, ils le sont, lui dit-elle tout bas. Et je crains qu'ils ne soient en colère.

- Vous voulez dire...

- Oui, nos époux. Ils sont juste derrière vous.

Marion écarquilla les yeux.

- En colère... à quel point? murmura-t-elle.

- Selon la ride qui creuse le front de mon mari, je dirais que nous sommes cuites.

À ce moment, une voix profonde résonna derrière Marion.

- Ai-je la berlue, mon frère, ou est-ce nos charmantes épouses que je vois?

Marion décela une note de réprimande dans la voix grave de Stephen. Elle redressa les épaules, se composa un sourire enjôleur et pivota pour affronter son regard d'acier.

- Stephen, mon chéri!

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C'est ainsi qu'à peine trente minutes plus tard, les hommes de la famille Winchester, accompagnés de Ryan et de Rupert, quittèrent Badminton House à cheval, avec la promesse de retrouver Alexander et de le ramener à la maison. Après un dernier signe de la main en direction de leurs épouses, Lincoln et Stephen se jetèrent un regard entendu.

- Combien de temps crois-tu qu'elles tiendront avant de se lancer à sa recherche? demanda le cadet.

- Je te parie ce que tu veux que dès l'instant où nous disparaîtront de leur champ de vision, elles s'empresseront de grimper dans le carrosse, répondit Lincoln en secouant la tête. Isabella est une vraie tête de mule, mais je crois que c'est ce que j'aime le plus chez elle, ajouta-t-il en faisant claquer les rênes.

- Je n'en espérais pas moins d'elles, ajouta son frère en poussant son cheval au galop.

Violet, Isabella et Marion regardèrent le nuage de poussière s'évaporer au loin.

- Je ne sais pas pour vous, mesdames, mais je n'ai pas l'intention de rester ici à attendre les bras croisés, dit Isabella, fixant toujours l'horizon.

- Ils seront très en colère lorsqu'ils le découvriront... , ajouta Marion, un sourire dans la voix.

Les bruits d'un attelage et d'un carrosse se firent entendre pour finalement s'arrêter tout prêt d'elles. Une suite de domestiques apparut et, devant l'air ahuri de ses belles-filles, Violet leur adressa un sourire de satisfaction.

- Prêtes, mesdames?

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Un air béat s'affichait sur son visage au souvenir de ce qu'elle avait vu dans le regard de son Anglais pendant qu'elle dansait pour lui.

Oui, elle avait dansé que pour lui. Pendant ces quelques minutes, plus rien n'avait existé sauf cette sensation, cette chimie qui opérait entre eux. Le brasier qui s'était allumé dans les yeux de cet homme avait éveillé la femme passionnée qui dormait en elle.

Elle était enivrée par la fascination qu'elle exerçait sur lui.

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- Ce n'et pas moi qui détermine les brides de souvenirs qui me reviennent en premier, ajouta Alexander pour se justifier. Je disais donc qu'il est plausible que j'exerce déjà ou que je sois sur le point de terminer mes études. Il y a avait un cahier dans mon sac, et la dernière entrée remonte au 15 janvier.

- C'était il y a huit mois... C'est tout ce que vous avez découvert?

- Ça et une chemise brodée des initiales A et W.

- Et comment se nomme notre cher rescapé anglais?

- Je ne le sais toujours pas, lui répondit-il en haussant les épaules.

- Nous avons une piste, c'est un début, l'encouragea Cassidy.

Il lui retourna son sourire.

- Alors Alphone, dites-moi. Comment comptez-vous sortir mes hommes de ce pétrin?

- Alphone?

- Bien quoi? Il faut bien tenter quelque chose si vous voulez trouver votre prénom un jour. N'est-ce pas, Angus?

Pitié...

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