Les Yeux Crépusculaires

J'ai eu la chance de gagner cet ouvrage dédicacé de la main de l'auteure, lors d'un salon du livre, d'autant que la sobre et magnifique couverture m'avait tapé dans l'oeil... et j'avoue que c'est une très belle découverte, un vrai coup de coeur !

Le livre est très bien écrit, j'y ai trouvé très peu de coquilles, et l'histoire est parfaitement construite, avec des personnages très attachants, diamètralement opposés, et pas trop nombreux. Ce qui pourrait réduire le champ des possibles pour résoudre l'enquête, mais que nenni ! Pourtant habitué aux polars, je n'ai rien vu venir malgré mes propres hypothèses, et je me suis laissé surprendre par la fin. Je dirais même les fins, car il y a une chute d'un château de cartes dans laquelle tout ce à quoi l'on s'attendait éclate en morceau. J'ai juste eu une petite frustration lors de l'épilogue, mais peut-être est-ce le sentiment recherché, en ouvrant une fenêtre vers une suite probable, ou en tout cas désirée. Pour ma part, ça ne sera pas le dernier livre que je lirai de cette auteure. Il y a du gore, il y a du gras, il y a du sang, mais le thème, c'est quand même ce vieux Jack l'Eventreur, excusez du peu ! Je recommande vivement ! Pour un lectorat averti...

J’étais déjà habituée à l’écriture sans fioritures de Gabriel C. pour son recueil Impulsions, et c’est avec cette même simplicité qu’est abordé Les yeux crépusculaires.

Malheureusement, au cours de ma lecture, j’ai dû vite me rendre à l’évidence que ce style dépouillé ne permettait pas de rendre poignant des événements pourtant terribles. L’horreur et le malaise ne m’ont jamais un instant frôlé, alors qu’une véritable course contre la montre s’opérait devant mes yeux.

Peut-être parce que, comme la forme, le fond s’avérait lui aussi trop simple.

Sans chichis, les procédés légaux se veulent minimes, lorsqu’ils ne paraissent pas tirés par les cheveux, avec la possibilité d’obtenir un mandat d’un simple claquement de doigt, ou comme lorsque Kim questionne un vilain en le menaçant d’un mensonge :

“— Je vais expliquer au procureur que vous l’avez rencontrée dans la rue et qu’elle comptait rentrer chez elle. Je dirai que vous l’avez embarquée de force et tabassée jusqu’à ce qu’elle vous obéisse.

Kim savait pertinemment bien que son histoire ne tenait pas la route. Mais l’abruti en face d’elle avait l’air d’y croire. Il commençait à suer à grosses gouttes.”

Le fameux “abruti” tombe dans le panneau comme un rookie, alors que le violent souteneur avec la double casquette de dealer de drogues qu’il est devrait, normalement, être un petit peu plus au courant de ses droits. Comment un gars de son acabit peut-il tomber dans un bluff aussi grossier ? Il ne devrait pourtant pas en être à sa première confrontation avec des flics qui essaient de l’emmerder dans ses sales histoires.

Et que dire de ce genre de réflexions de la part de notre personnage principal :

“Kim savait que de vrais jumeaux pouvaient être si identiques qu’il était pratiquement impossible de les différencier.”

Waouh, c’est du sérieux l’école de police.

Enfin, notre équipe de police tombe sur une lettre d’un certain Jack l’éventreur où il indique noir sur blanc qu’il écrit cette lettre avec de l’encre rouge, qu’il aurait voulu le faire avec le sang de sa victime mais que, - bla bla -, pas possible.

Kim va donc porter une copie de cette lettre son mentor qui s’avère, par chance *clin d’oeil*, un expert de Jack l’éventreur. Ce dernier l’examine, et :

“— Je suppose que cette lettre a été écrite en rouge.”

Waouh. Encore une fois, gros taf de déduction.

Je me rends compte que mon avis doit passer pour extrêmement mesquin au vu de la bonne réception du roman, mais vraiment, je n’ai pas un seul instant été conquise par les méthodes de l’enquête. Tout y est trop simple, du style à la méthode. Tout y est trop rapide également, je n’ai jamais senti ce danger, la montée de la tension.

Sans compter que l’idée de ramener un copy-cat de Jack l’éventreur est, elle aussi, loin d’être nouvelle.

Bonjour à toutes et à tous,

Je vous parle aujourd’hui du petit dernier de Gabriel C « les yeux crépusculaires » édité chez Estelas Editions, que Deborah Coladonato m’a fait l’honneur de découvrir dès la fin d’année dernière et qui est tout comme le premier, un véritable coup de cœur. J’ai découvert l’auteure dans une ambiance différente, à la fois polar et thriller psychologique, mais tout autant captivant et angoissant que « Le bal des psychopathes ».

La couverture très belle, simple, efficace et intrigante. Cet œil qui observe et cette larme de sang, nous met tout de suite dans le bain.

En tout début de livre, on trouve une liste, celle des personnages, on la lit ou pas, chacun son choix, moi, je ne l’ai pas lu, ça gâche le plaisir de la découverte au fil de la lecture, mais ça n’est que mon avis. D’ailleurs, tous ces personnages sont très bien étudiés, du point de vue physique, mais surtout, et c’est le plus important pour l'histoire, l’aspect psychologique qui est excellent.

J’aime tout particulièrement Kim, car elle évolue dans un monde d’homme et doit prouver sa valeur à chaque instant, elle a un fort caractère, mais elle a aussi ses faiblesses et ses doutes, elle m’a beaucoup touché. Mais il y a aussi Marcus, l’étrange et Steve l’insupportable macho. Certains des personnages nous réservent bien des surprises. Je n’en dis pas plus, à vous de le, de les découvrir.

Kim Vein et Steve Doom, deux enquêteurs, se retrouvent plongés au cœur d’une série de meurtres atroces perpétués par un tueur en série qui se prend pour le Jack l’éventreur du 19e siècle. Ne trouvant aucun indice, n’avançant pas ou peu dans leur enquête, ils vont recevoir l’aide de Marcus Herb, un individu à la double personnalité et au surprenant pouvoir.

On est très vite happé par l’intrigue qui est très prenante.

L’enquête est complexe et menée tambour battant avec des retournements de situation qui ont fait que je me suis posée des questions, j’ai eu des doutes, j’ai cru savoir, puis non. Plus je lisais plus j’avais envie de savoir. Un suspense haletant et intense. J’ai été secouée par des révélations auxquelles je ne m’attendais vraiment pas.

L’écriture fluide est efficace et va à l’essentiel. On sent que le travail de recherche sur Jack l’éventreur a été ardu, car tout y est très bien expliqué, les prostituées, les lieux, les crimes. On aurait pu se croire revenu à Londres d’août 1888, avec cette atmosphère glauque et angoissante. Les descriptions des meurtres sont tellement horribles et réalistes, que je me suis surprise à grimacer de dégoût.

J’ai été envahie par tellement d’émotions, l’auteure m’a attrapé dans ses filets, j’ai été captivée du début à la fin, en totale immersion dans l’histoire et j’ai eu cet effet « whaou » que j’adore avoir en fin de lecture.

Bravo et merci pour cette histoire de dingue. Je le conseille à tous, enfin surtout aux lecteurs avertis.

C’est un grand ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️ que je mets à ce roman.

Que dire de ce roman ?

L'auteur aime le gore et le psychologique. Ça tombe bien moi aussi ? Et là j'ai été servie !

Des descriptions, pour certaines, dégueulasses et un tueur complètement malade qui prend plaisir à trucider et profaner ses victimes.

On a pas le temps de s'ennuyer, tout s'enchaîne à une vitesse vertigineuse. Je n'ai pas réussi à décrocher et du coup je l'ai lu en une journée.

Je conseille vraiment ce roman mais attention ! Âmes sensibles s'abstenir !