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Mimi n'a fait ni une ni deux. Elle lui a d'abord asséné un sérieux coup de pied dans les genoux. Crac! Elles lui a brisé les rotules d'un seul coup. Les jambes se sont repliées vers l'avant, et la vieille dame était tombée face première comme une poupée de chiffon. Heureusement, elle n'avait pas son dentier.

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Mais un homme de 38 ans qui ne va pas au gym trois fois par semaine et qui mange son méga sac de pop corn imbibé de beurre au cinéma tous les samedis soir, ça s'épuise très vite.

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Rien ne venait troubler le silence de mort qui régnait dans l'établissement, ou disons plutôt le silence de vivant, les nouveaux morts étant désormais étonnamment bruyants.

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Mon Dieu, cet homme devait être presque centenaire! Mais il pédalait vite, le vieux sacripant!

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J'arriverais dans la zone scolaire, un panneau annonçant la vitesse réglementaire de 30km/h. Par habitude, j'ai bien failli ralentir. Je m'imaginais une ribambelle de petits zombies se tenant par la main sur le passage d'écoliers. Pissant!

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Le pire bien sûr, c'étaient les zombies. Ils arrivaient de partout et se jetaient sur la voiture. Nous en avons bien heurté une vingtaine, et l'un d'eux est même resté accroché au pare-brise pendant près de trois kilomètres. Je n'en suis pas encore certain, mais je crois bien que c'était la compagne de la lesbienne qui s'était ouvert le ventre devant moi. Elle voulait peut-être récupéré sa voiture. Ou probablement déguster la petite Mimi.

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Elle était vêtue d'un simple slip. Ses seins lourd ballotaient au-dessus de son ventre bien rond. Mon Dieu, mais elle était enceinte! Cette lesbienne attendait un enfant! Je sais qu'il n'y avait rien d'extraordinaire à ça, bien sûr. Je n'étais pas si idiot ; je connaissais très bien les techniques d'insémination. Non, j'étais plutôt fasciné par ce ventre arrondi qui portait peut-être un embryon aux yeux jaunes. Un zombie poupon qui allait crier famine!

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J'aurais aimé commencer par un 《Il était une fois》, mais ceci n'est pas un conte, loin de là. Cette histoire ne ressemble en rien à un rêve de jeune fille. Vous n'y trouverez ni prince charmant ni château merveilleux. En fait, je ne sait pas pourquoi j'ai décidé de raconter tout ça. Peut-être tout simplement pour me libérer du terrible poids de ces images qui m'empêche de dormir depuis si longtemps... J'aurais aimé pouvoir dire que c'est pour laisser une trace de mon passage sur terre, mais pour ça, il faudrait que j'aie l'espérance d'un avenir. Ce n'est pas vraiment le cas. Presque tout le monde est mort.

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La femme s’est relevée et s’est mise à se tambouriner le ventre en lançant des regards meurtriers partout autour d’elle. J’ai cru deviner un petit pied tendant la peau du ventre. Celle dont je ne me souviens plus le nom — et c’est tant mieux — a entré un doigt de chaque main dans son nombril. Et a tiré avec force vers l’extérieur. La peau s’est déchirée. Le sang a giclé. J’ai fermé les yeux pour ne pas voir la suite.

Mais j’ai entendu le bruit qu’a fait l’enfant en tombant sur le carrelage de la cuisine. J’avais le goût de vomir. Pas de pleurs de nouveau-né. Que des grognements et le chuintement provoqué par les pieds de la grosse femme piétinant avec force la chose sortie de son ventre. Lorsque, finalement, après ce qui m’a paru une éternité, les bruits ont cessé et que j’ai entendu des pas s’éloigner, j’ai rouvert les yeux. Ils sont bien sûr tombés sur le magma informe et sanglant sur le sol. J’ai vomi contre la porte close.

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Par contre, ma fille s’était arrêtée devant la maison de la voisine, cette chère Berthe, une gentille vieille dame de 80 ans qui habitait seule avec son chien, un petit yorkshire appelé Coffy. Susie était justement en train de lui manger la cervelle. Elle avait toujours bien aimé les animaux. J’ai cru percevoir un mouvement à la fenêtre du salon, mais je n’en étais pas certain. J’ai tout de même grimacé en voyant ces affreux rideaux sur lesquels volaient des canards sauvages de toutes les couleurs. C’est bête ce qui peut nous venir en tête, même dans les situations les plus dramatiques.

J’ai continué à courir en me tenant les côtes. Une vilaine crampe allait m’obliger à ralentir. Et juste derrière, ma femme se rapprochait en grognant. J’arrivais au bout de la route quand un homme est apparu à ma gauche. J’ai reconnu ce bon vieux Bob, avec qui je prenais une bière dans son garage le vendredi soir tout en nous racontant des histoires grivoises. Il avait les yeux jaunâtres lui aussi.

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