« Depuis des années, je tourne autour de cet événement de ma vie. Lire dans un roman le récit d'un avortement me plonge dans un saisissement sans images ni pensées, comme si les mots se changeaient instantanément en sensation violente. De la même façon entendre par hasard La javanaise, J'ai la mémoire qui flanche, n'importe quelle chanson qui m'a accompagnée durant cette période, me bouleverse. »
Je suis descendue à Barbès. Comme la dernière fois, des hommes attendaient, groupés au pied du métro aérien. Les gens avançaient sur le trottoir avec des sacs roses de chez Tati. J'ai pris le boulevard de Magenta, reconnu le magasin Billy, avec des anoraks suspendus au-dehors. Une femme arrivait en face de moi, elle portait des bas noirs à gros motifs sur des jambes fortes. La rue Ambroise-Paré était presque déserte jusqu'aux abords de l'hôpital. J'ai suivi le long couloir voûté du pavillon Elisa. La première fois je n'avais pas remarqué un kiosque à musique, dans la cour qui longe le couloir vitré. Je me demandais comment je verrais tout cela après, en repartant. J'ai poussé la porte 15 et monté les deux étages. À l'accueil du service de dépistage, j'ai remis le carton où est inscrit mon numéro. La femme a fouillé dans un fichier et elle a sorti une pochette en papier kraft contenant des papiers. J'ai tendu la main mais elle ne me l'a pas donnée. Elle l'a posée sur le bureau et m'a dit d'aller m'asseoir, qu'on m'appellerait.
Un livre très émouvant, encore indispensable à lire dans ces jours où certains pays n'hésitent pas à remettre en question le droit à l'avortement. Le douloureux combat de beaucoup de femmes.
Un livre bouleversant sur l'avortement de l'autrice dans les années 1960 lorsqu'il était encore interdit. Un écrit nécessaire encore à notre époque quand ce droit à disposer de son corps est remis en question.
Retour dans un temps où les femmes n'avaient pas les droits qu'elles ont aujourd'hui : l'avortement était encore considéré comme un véritable pêché. Annie Ernaux, se considérant trop jeune pour être mère, décide d'avorter clandestinement, en faisant appel à une « faiseuse d'anges ».
J'ai découvert cet ouvrage grâce à sa récente adaptation cinématographique.
Remonter l'histoire pour retrouver une époque où les lois étaient très différentes de celles qu'elles sont aujourd'hui, m'a énormément touché. C'est vrai qu'on ne se rend pas forcément compte de ce que pouvait vivre les femmes en France, dans les années 60, alors qu'elles n'avaient pas tous les droits sur leur propre corps.
J'ai été répugné par certains passages du livre, très crus, et très détaillés sur l'acte de l'avortement, dans un contexte clandestin. Ce contexte est très important, dans le sens où on se rend compte que les précautions sanitaires, par exemple, ne sont pas forcément prises, ou bien que les façons de faire sont très douloureuses, voire très dangereuses. On se rend compte que de nombreuses femmes ont risqué leur vie à cause de l'avortement clandestin.
Je vous conseille fortement ce roman, qui retrace une partie de la vie de l'autrice, et qui nous permet d'ouvrir les yeux sur la condition des femmes de cette époque.
Ce récit autobiographique est un témoignage poignant et difficile sur l’avortement. Ce livre décrit, avec parfois des mots crus, les difficultés d’une jeune fille étudiante qui ne veut pas garder son enfant alors que c’est interdit. Elle doit faire face à une société patriarcale moralisatrice qui lui refuse ce droit sur son corps.
Ce témoignage dépeint la difficulté et parfois la mise en danger de soi même pour pouvoir avorter.
Le style est clair et la mise en page facilite la compréhension.
Un livre difficile mais nécessaire. Annie Ernaux y livre un témoignage poignant, d'une écriture tranchante. Elle décrit son expérience de l'avortement, sans détour, dans un temps où celui ci était encore interdit, temps pas si éloigné du notre. Un livre qui permet donc de ne pas oublier l'histoire de ces femmes, mais aussi de voir tout le chemin parcouru depuis ce temps. L'écriture de moments passés, entrecoupés de réflexion présentes.
Mon premier roman de l’auteure. Je dois avouer que l’écriture est plutôt crue, mais cela reste un livre poignant et qui m’a apporté beaucoup. En effet, on n’y suit l’auteure pendant une période compliquée de sa vie : son avortement. On lit au fur et à mesure le désespoir d’Annie Ernaux pour se débarrasser de cet enfant qu’elle ne souhaite pas et cela malgré l’interdit d’avorter. On la suit avec ses remises en question, ses sentiments (dont la honte qu’elle peut parfois ressentir), sa douleur ou bien encore cette impuissance qu’elle affronte quotidiennement pendant et après cet acte. En effet, dans ce récit elle y décrit la condition féminine de l’époque et les regards, jugements que cela peut entraîner surtout lorsque votre milieu social n’est pas élevé. C’est un livre qui donne matière à réfléchir et qui en tant que femme me permet de m’éclairer historiquement et socialement sur le sujet.
"L'évènement" est clairement un livre à part. Il décrit l'épreuve inoubliable d'une vie, droit non acquis et sujet encore tabou dans nos sociétés actuelles : l'avortement.
C'est 30 ans après les faits qu'Annie Ernaux, sexagénaire, revient sur ce qu'a vécu la jeune fille de 23 ans qu'elle était alors. Elle nous livre un récit poignant d'un événement qu'aucune femme ne voudrait avoir à subir dans sa vie. En France, nous avons la chance d'avoir eu de grandes femmes comme Simone Veil qui se sont battues pour que le droit à l'avortement soit rendu légal. Ce n'est malheureusement pas/plus le cas dans certains pays. Avorter n'est pas un épisode banal, c'est une réelle épreuve dont on ne sort pas indemne.
Plus qu'une simple lecture, ce livre devrait nécessairement passer dans plus de mains afin de contribuer à l'éveil des consciences vis-à-vis de ce sujet.
Résumé
« Depuis des années, je tourne autour de cet événement de ma vie. Lire dans un roman le récit d'un avortement me plonge dans un saisissement sans images ni pensées, comme si les mots se changeaient instantanément en sensation violente. De la même façon entendre par hasard La javanaise, J'ai la mémoire qui flanche, n'importe quelle chanson qui m'a accompagnée durant cette période, me bouleverse. »
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