Extraits

Elle parvint à la porte.

Il ne voulait pas qu'elle parte.

"Est-ce que tu aurais tiré sur moi ?" demanda-t-il.

Une question de pure forme qui n'attendait pas vraiment de réponse, mais visait plutôt à lui permettre de garder espoir.

Elle se retourna et l'observa fixement. Le doute s'était installé entre eux. Ses yeux étaient durs et brillants comme du granit, son visage inexpressif.

Puis elle sortit.

Le colonel Mason a noté que pour les États, savoir que la nouvelle association pourrait être si facilement dissoute peut être bon et mauvais à la fois. Comme dans un mariage, pour qu'une union politique réussisse, il doit y avoir un élément de perpétuité, sinon l'un de ses membres pourrait choisir de se retirer au lieu de faire preuve de bonne volonté et d'accepter les compromis. Il a reconnu qu'un état devait avoir le droit de partir, mais qu'auparavant il devait prendre conscience du travail effectué dans les derniers mois et du vaste projet qui avait été conçu. Un projet auquel il fallait laisser une chance de réussir plutôt que de le vouer d'emblée à l'échec."

Le colonel Hamilton a insisté sur le fait qu'on ne devait attacher ni trop ni trop peu d'importance à l'opinion populaire. Les contrôles dans les autres secteurs du gouvernement seraient pratiquement inexistants si l'alliance des États était définitivement scellée. Il a fait remarquer qu'aucun empire n'avait duré. Pas plus les Égyptiens que les Romains, les Turcs, ou les Perses. Ils avaient tous échoué, et cela en raison d'une domination trop lointaine et complexe, d'inégalités et de stratifications. Il a exprimé le souhait que les États ne donnent pas tous les pouvoirs au nouveau gouvernement national et n'abandonnent pas leur souveraineté car le contraire serait une folie, un sujet de mécontentement dans tous les États."

- Le pistolet n'est pas chargé, lui dit-il.

- Je ne vous crois pas.

- Appuyez sur la détente.

Il la regardait dans le rétroviseur. Elle n'obtempéra pas.

- Vous avez dit que vous saviez vous en servir. Alors allez-y.

Il entendit un clic. Puis un autre. Et encore un autre. Nom d'un chien. Elle avait osé.

Elle jeta le pistolet par-dessus le siège. Il tomba sur le plancher côté passager.

- Vous vous croyez vraiment malin.

Il gloussa.

- Ça, je n'en sais rien. Vous, avec votre maîtrise, bientôt un doctorat, je croyais que vous pourriez vous en apercevoir toute seule."

La Révolution américaine n'en était pas une. À aucun moment le but n'a été de renverser le gouvernement britannique. Aucun de ses objectifs n'incluait la conquête de Londres et le remplacement de la monarchie par une démocratie. Non. La Révolution américaine était une guerre de sécession. La Déclaration d'indépendance était un manifeste de sécession. Les États-Unis d'Amérique ont été fondés par des sécessionnistes. Leur but était de quitter l'Empire britannique et créer un gouvernement à eux. Il y a donc eu deux guerres de Sécession dans l'histoire américaine. La première en 1776, et l'autre en 1861."

Nous pourrions écrire des livres tous les deux et tout raconter. Ou faire de la télévision. CNN ou CNBC. Être leur expert attitré et jouer les mouches du coche. Histoire de montrer combien le nouveau gouvernement est bête. C'est tellement plus facile de commenter les matchs du dimanche le lundi matin que de jouer."

« C’est cool ici, dit Luc. On dirait le collège Poudlard. Et cette odeur. Tous les magasins de livres anciens sentent la même chose.

– Ça s’appelle l’odeur du savoir. »

Luc le montra du doigt.

« C’est de l’humour spécial libraires ? Je parie que vous vous réunissez pour échanger des blagues dans ce genre-là. Pas vrai ? »