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Quand vous lisez le compte rendu d'un meurtre -ou une oeuvre de fiction basée sur une histoire de meurtre- c'est par la relation dudit meurtre que débute d'ordinaire le récit. C'est là une erreur fondamentale. La mécanique criminelle est en marche depuis bien longtemps. Un meurtre est le point culminant d'une série d'éléments circonstanciels, qui, tous, convergent vers un moment donné, en un lieu donné. Des gens venus de tous les horizons, et souvent pour des motifs fortuits s'y trouvent impliqués [...]. Le meurtre en lui-même n'est que le couronnement de l'histoire. C'est l'heure zéro.
Afficher en entierEt, maintenant, il allait falloir affronter ces poursuites grotesques ! Au nom de ses vertueux principes, un magistrat lui donnerait un sévère avertissement, simplement parce qu’il avait cru avoir le droit de faire ce que bon lui semblait d’une chose qui lui appartenait et qui n’était qu’à lui : sa vie.
Afficher en entierCe n'est pas une impression. Vous êtes bel et bien des crâneurs ! Sûrs de votre supériorité, vous vivez heureux dans un petit cercle fermé, bien séparés du troupeau des vagues humanités. Et, les gens comme moi, vous les regardez comme des animaux exotiques !
Afficher en entierCher Roberts,
Puisque vous êtes assez gentil pour prétendre aimer mes histoires, je me hasarde à vous dédier celle-ci.
Tout ce que je vous demande, quand vous la lirez, c'est de refréner vos instincts critiques - encore exacerbés, j'en suis sûre, par vos récents excès dans ce domaine !
Ce roman n'est destiné qu'à vous distraire.
Il n'a pas vocation à être cloué au pilori littéraire de Monsieur Graves !
Votre amie,
Agatha Christie
Afficher en entier- Je sais apprécier un bon roman policier. Mais, voyez-vous, ils commencent toujours par le mauvais bout! Ils commencent par le meurtre. Or le meurtre n'est jamais que la fin. L'histoire débute bien avant ça -des années plus tôt, parfois- avec les mille et une causes et la longue suite d'événements qui font que des individus donnés sont présents un jour donné, à une heure donnée, dans un endroit donné.(...) L'heure zéro...
Afficher en entier"Au nom de ses vertueux principes, un magistrat lui donnerait un sévère avertissement, simplement parce qu'il avait cru avoir le droit de faire ce que bon lui semblait d'une chose qui lui appartenait et qui n'était qu'à lui : sa vie !"
Afficher en entier-Mais vous, personnellement, insista Audrey, vous n'avez aucun doute sur ce qui s'est réellement passé?
-Personnellement, répondit Mr Treeves avec gravité, je suis de l'avis qu'il s'agissait là d'un meurtre particulièrement ingénieux, commis par un enfant qui l'avait préparé avec soin et dans le moindre détail.
Ted Lattimer intervient:
-Il y avait un mobile?
-Oh oui, il y en avait un. Plusieurs, même. Des disputes enfantines, des paroles blessantes -assez pour susciter la haine. Les enfants ont la haine facile...
-Mais une telle préméditation! s'exclama Mary Aldin.
Mr Treeves en convient:
-Oui, c'est là le point noir de l'histoire. Un enfant conservant dans le secret de son coeur ses intentions homicides, s'entraînant jour après jour, et puis, le passage à l'acte... cette flèche prétendument tirée par maladresse... le drame, la panique simulée, la comédie du désespoir. Tout cela était incroyable, en fait, qu'aucun tribunal, sans doute, n'y aurait cru.
-Et l'enfant, qu'est-ce qu'il est devenu? interrogea Kay.
-On lui a donné un autre nom, je crois. Ce qui, après toute la publicité qu'avait reçue l'enquête, était la solution la plus sage. Cet enfant est aujourd'hui une grande personne et vit quelque part dans le monde. La seule question est de savoir s'il a conservé ses instincts meurtriers.
Mr Treeves se fit songeur:
-Tout cela s'est passé il y a bien des années. Mais je reconnaîtrais n'importe quand notre coupable en herbe.
-Sûrement pas, objecta Royde.
-Mais si. Il y avait chez l'enfant, une particularité physique qui... Mais je ne me suis que trop étendu sur un sujet déplaisant. Il faut vraiment que je m'en aille, maintenant.
Afficher en entierDans l’après-midi, il rendait visite à Miss Amphrey, qui le reçut dans son studio, une pièce d’allure moderne, qu’elle avait voulue à son image. Battle assis bien à fond sur sa chaise, ses larges mains carrées posées sur ses genoux, regardait Miss Amphrey bien en face et s’efforçait d’avoir, plus qu’à l’ordinaire, l’air d’un policier. Miss Amphrey était une directrice d’école très cotée, ayant beaucoup de personnalité. Très allante, elle se flattait d’être « dans le mouvement » et de combiner avec bonheur les principes de la discipline avec les idées à la mode sur la responsabilité personnelle
Afficher en entierL’inspecteur-chef Battle était assis devant son petit déjeuner. La mâchoire projetée en avant d’un air féroce, il lisait lentement la lettre que sa femme venait de lui remettre, des larmes plein les yeux. Sa physionomie ne laissait rien deviner de ses sentiments. Battle, en toutes circonstances, demeurait impassible. Son visage massif semblait taillé dans le chêne et donnait une impression d’honnêteté, de force, de puissance même. L’inspecteur, certes, n’avait jamais passé pour brillant. Mais d’autres qualités, difficiles à définir peut-être, faisaient de lui un excellent policier. — Je ne peux pas croire ça de ma petite Sylvia, dit Mrs. Battle entre deux sanglots
Afficher en entierOui, tout était prévu. On avait escompté les réactions de chacun, tablé sur les bons sentiments des uns et des autres, et aussi sur ce qu’il y avait de mauvais en eux. Tout fonctionnerait harmonieusement. Il ne manquait plus qu’une chose : la date. Elle fut portée sur le document. C’était un jour de septembre. Puis, avec un sourire, l’auteur du plan déchira les feuillets et, traversant la pièce, alla jeter les morceaux dans le feu. La négligence n’était pas son fait, il veilla à ce que tout fût consumé et détruit. Le plan n’existait plus maintenant que dans le cerveau qui l’avait conçu
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