Extraits

— Je vais fouiller cette chambre de fond en comble. Autrefois, où que nous allions, elle avait toujours une cachette pour ses provisions de drogue. Elle en a sûrement une ici. Pour stocker des produits illicites, du fric, voire autre chose. Peut-être.

— À savoir ?

— Elle croyait être amoureuse de lui. Qu’as-tu dans tes poches ?

Avec un sourire, il en sortit le bouton gris tombé de son affreux tailleur le jour où ils s’étaient rencontrés.

— Tu vois ? fit-elle, se demandant comment un vulgaire bouton gris pouvait l’émouvoir à ce point. Les amoureux conservent des objets auxquels ils sont sentimentalement attachés.

— Qu’as-tu, toi ?

Elle extirpa de son chemisier le diamant en forme de larme suspendu à une chaîne en or.

— Je ne pourrais porter un truc pareil pour personne d’autre que toi. J’en ai honte. Et j’ai aussi…

— Ah, autre chose !

— Merde. Je suis fatiguée, je jacasse comme une pie. J’ai… une de tes chemises.

Il fronça les sourcils, stupéfait.

— Une de mes chemises ?

— Dans mon tiroir, sous une pile d’affaires. Tu me l’as prêtée le matin de notre première nuit ensemble. Elle sent toujours ton odeur.

L’espace d’un instant, l’inquiétude peinte sur les traits de Connors disparut.

— C’est la chose la plus adorable que tu m’aies dite depuis que nous sommes ensemble.

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Summerset se dressait devant elle, tout de noir vêtu, le visage indéchiffrable, Galahad, le gros chat, à ses pieds.

— Incroyable mais vrai, vous êtes presque à l’heure et vous n’arborez pas la moindre tache de sang, commenta-t-il.

— La journée n’est pas finie. Figurez-vous que j’ai cru apercevoir un squelette ambulant, il y a deux heures. Avez-vous été obligé de descendre en ville vous réapprovisionner en yeux de triton ?

Il haussa les sourcils.

— J’ignore de quoi vous parlez. Je préfère faire mes courses dans le quartier.

— Alors, ce devait être un autre cadavre, bougonna-t-elle en passant devant lui pour gagner l’ascenseur.

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Quant aux évaluations, elle se pencherait dessus plus tard.

— C’est bon. On ferme.

— Requête irrecevable, répliqua aussitôt l’ordinateur.

— J’ai fini.

— Déclaration inexacte. La commande précédente stipulait que tous les rapports et évaluations listés devaient être complétés avant extinction. Ordre de Dallas, lieutenant Eve, basé sur la priorité. Ne peut être annulé à sa demande qu’en cas d’incendie, d’attaque terroriste, d’invasion d’extraterrestres ou d’une enquête en cours réclamant toute son attention.

Au secours ! Comment avait-elle pu programmer un truc pareil ?

— J’ai changé d’avis.

— La commande précédente précise que les changements d’avis, la fatigue, l’ennui ou toute autre excuse boiteuse sont inacceptables.

— Va te faire voir, grogna-t-elle.

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"- Je te reproche souvent de posséder le monde ou d'acheter des planètes, mais je suis consciente du travail que la direction de toutes tes entreprises te demande, de l'énergie que tu déploies. Je sais que tu vas mettre en attente toutes sortes de réunions importantes à cause de moi, et je t'en suis infiniment reconnaissante.

- Eve ... Un jour, je me suis trouvé dans un pré en Irlande, seul et un peu perdu, à me languir de toi. Tu es venue, alors que je ne te l'avais jamais demandé. Tu es venue parce que tu savais que j'avais besoin de toi. Nous ne faisons pas toujours ce qu'il faut, ce qui est bien. Pas même l'un pour l'autre, mais quand c'est important, nous le sentons. Il n'y a pas de règle pour cela, Eve. C'est juste l'amour."

Eve se tourna vers Connors.

— Si l'on parvient à établir une corrélation entre leur emplacement géographique et les mails que tu as exhumés, peut-on identifier leurs communications spécifiques?

— Nous, je ne sais pas. Moi, oui.

— Prétentieux.

— Je vais poser mes fesses de prétentieux sur un siège et te faire ça tout de suite, ma chérie; Quant à toi, tu peux aller me chercher un cookie.

— Un cookie?

— Oui. j'aimerais un cookie et une autre tasse de café.

— Pfff!

Comme il posait ses fesses de prétentieux sur un siège, elle décida de s'offrir un cookie, elle aussi.

Où est Connors ?

— Je l’ai convaincu que je pouvais m’occuper de vous pendant qu’il répondait aux policiers. Il se charge de contacter Darlie. Vous pourrez lui parler un peu plus tard si vous le souhaitez.

— Il m’aime. Connors. Il m’aime.

— Vous n’imaginez pas à quel point.

— Personne avant lui ne m’avait aimée. Avant Mavis – mais elle est têtue comme une mule, elle s’est incrustée… Et Feeney. Mais lui serait mal à l’aise s’il devait l’avouer, alors… Motus. Connors, c’est différent, il n’a pas peur de ses sentiments. Il déborde d’amour.

— Oui. Vous devriez vous reposer, à présent, Eve..

— Je veux rédiger mon rapport. Mon visage est couvert de bleus, non ? Je déteste ça. Ce n’est pas que je sois jolie ou quoi, mais…

— Tu es la plus belle femme du monde, lança Connors depuis le seuil de la pièce.

À moitié dans les vapes, Eve lui adressa un vague sourire.

— Vous voyez, Mira ? Je vous l’avais bien dit. Il déborde d’amour… Dès que j’aurai rédigé mon rapport, on rentre tous à la maison, d’accord ?

Il s’approcha, s’assit au bord du lit.

— D’accord.

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— Connors, tu dois te dire que m’accompagner dans cette épreuve fait partie des règles du mariage. Il esquissa un sourire.

— Toi et tes règles ! Tu les adores.

— Je les connais et je les comprends. Je te reproche souvent de posséder le monde ou d’acheter des planètes, mais je suis consciente du travail que la direction de toutes tes entreprises te demande, de l’énergie que tu déploies. Je sais que tu vas mettre en attente toutes sortes de réunions importantes à cause de moi, et je t’en suis infiniment reconnaissante.

— Eve… Un jour, je me suis trouvé dans un pré en Irlande, seul et un peu perdu, à me languir de toi. Tu es venue, alors que je ne te l’avais jamais demandé. Tu es venue parce que tu savais que j’avais besoin de toi. Nous ne faisons pas toujours ce qu’il faut, ce qui est bien. Pas même l’un pour l’autre, mais quand c’est important, nous le sentons. Il n’y a pas de règle pour cela, Eve. C’est juste l’amour.

« Juste l’amour », songea-t-elle tandis qu’il quittait la pièce. Elle était sur le point de replonger dans son enfer personnel pour affronter un meurtrier, mais à cet instant précis, elle s’estimait la femme la plus chanceuse du monde.

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"Eve éprouva une sensation de malaise qui ne fit que croître quand deux uniformes passèrent, leur adressèrent un sourire et les saluèrent d'une voie enjouée.

- Qu'est ce que c'est que cette boutique où l'on expose des tableaux et où les uniformes vous saluent au lieu de vous fusiller du regard ? marmonna-t-elle.

- Ressaisis-toi. je suis sûr que quelque part dans ce bâtiment quelqu'un est en train de se faire remonter les bretelles.

- L'agent de sécurité m'a souri et dit : "Bonjour, madame" avant que je lui présente mon badge.

- Le monde est pourri, Eve, répliqua Connors en résistant à la tentation de la serrer contre lui. Tout fout le camp.

- Absolument. Alors qu'est-ce qu'ils ont, tous, à sourire ? C'est insupportable.

Malgré lui il l'étreignit et posa ses lèvres sur ses cheveux.

- Tu vas me dire d'arrêter ça tout de suite, je sais, concéda-t- il en riant. Mais c'est plus fort que moi dans ce monde de flics souriants. D’ailleurs, en voici un qui correspond mieux à tes critères. "