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Elle ne put voir son visage, caché par sa longue chevelure, lorsqu'il se pencha sur sa main. Quand il pressa les lèvres sur sa paume, elle ne put réprimer un frisson de plaisir. Comment ne pas se remémorer les nuits où sa bouche honorait chaque pouce de sa chair ? Tout son corps se souvenait de la façon dont il la possédait, et réclamait qu'il la prenne encore une fois.
Les larmes brouillaient sa vue lorsqu'elle le regarda s'incliner cérémonieusement. Comme elle l'aimait ! Jamais elle n'aimerait un autre homme.
Afficher en entierSa longue chevelure en désordre retomba sur son visage lorsqu'il changea de position pour soulager ses bras. Depuis quatre mois, lui qui avait toujours pris grand soin de son apparence avait tout juste l'autorisation de faire un brin de toilette dans une bassine d'eau et de se raser une fois de temps en temps. Pour Matthew, s'habiller en gentleman constituait le seul geste d'homme libre à sa portée et il en avait fait un défi aux démons de la folie, de la captivité et du désespoir.
Afficher en entier— Je n'en doute pas, la rassura-t-il. Je connais l'écriture de John Lansdowne, qui se montre beaucoup dans le monde depuis qu'il est devenu le tuteur de son neveu. Je l'avais toujours pris pour un homme de bon sens mais maintenant, j'aurais envie de le voir se balancer au bout d'une corde.
— Vous me croyez, alors ? s’étonna-t-elle, elle qui s'était apprêtée à plaider et argumenter.
— Bien entendu, mon petit.
Afficher en entierTandis que le chariot s'éloignait en cahotant, Grace s'efforça de calmer les battements désordonnés de son cœur. Il s'en était fallu de quelques secondes qu'elle ne soit découverte. Si les charretiers n'avaient pas abusé du cidre, ou si Monks avait eu l'idée de fouiller le bois, elle était perdue...
Évidemment, il ne pouvait pas deviner qu'elle s'était enfuie avec les cochers. Elle aurait pu prendre n’importe quelle direction une fois dehors.
Afficher en entierJohn Lansdowne n'avait pas l'habitude de se voir contrarié. Un éclair de colère traversa ses yeux bleu glacier, tandis que ses longues mains aristocratiques se crispaient sur sa canne. Il avait pris au fil des années des manières de plus en plus autoritaires, comme s'il avait progressivement endossé tous les attributs du marquisat, à l'exception du titre, qui lui resterait à jamais inaccessible, ce qu'il n'avait jamais pu accepter.
Afficher en entierComme dans un rêve, Grace perçut la voix de Matthew, mais elle était trop bouleversée pour comprendre ce qu'il disait. Tremblant comme une feuille, elle se serra contre lui. Il était son seul rempart contre une horreur sans nom. Sa main implacable, qui enserrait son bras, la ramena à la réalité et empêcha d'exprimer son soulagement.
Incrédule, elle se répétait ces mots « Je suis sauvée »...
Afficher en entierTenter de fuir était inutile, elle ne pourrait pas quitter le domaine. La nuit était fraîche mais douce, dormir à la belle étoile ne la tuerait pas.
Mais dehors, elle risquait de tomber sur Monks et Filey.
Grands dieux, rien ne pouvait lui arriver de pire ! Quoi que puisse lui faire le marquis, ce ne pouvait qu'être préférable à l'horreur qu'ils lui avaient promise.
Afficher en entierDésespérée, Grace s'arrêta pour reprendre son souffle. Depuis la maladie de son mari, elle avait eu tout le temps de se familiariser avec le désespoir, mais jamais encore il n'avait pénétré si douloureusement jusqu'au tréfonds de son âme.
C'est à peine si elle avait osé croire en sa chance lorsque son étrange compagnon l'avait laissée seule. La peur lui avait donné des ailes. Elle avait rassemblé les forces qui lui restaient et s'était précipitée dehors. Depuis, elle cherchait avec obstination un moyen de s'échapper.
Afficher en entierElle était pâle comme une morte et sur sa chair nacrée, ses lèvres gonflées étaient aussi rouges qu'une fleur abandonnée sur la neige. C'était l'image qu'il garderait d'elle jusqu'à son dernier souffle.
— Fais-moi l'amour, Matthew, adjura-t-elle en lui caressant la joue. Comme si le monde allait sombrer demain.
Afficher en entierHors d'elle, Grace se jeta toutes griffes dehors sur les yeux de son agresseur, qui fit un saut en arrière. Elle en profita pour planter ses ongles dans ses joues fiasques et ne les retira que lorsque quatre longues traînées rouges commencèrent à suinter du sang.
— Salope !
Le poing de Filey s'abattit sur la tempe de Grace avec tant de violence que ses oreilles se mirent à bourdonner. À demi assommée, elle n'eut pas la force de réagir quand son assaillant plongea la main dans son décolleté. Elle eut vaguement conscience de doigts boudinés malaxant ses seins, et ne reprit ses esprits que lorsqu'il déchira sa robe jusqu'à la taille.
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