Extraits

Le CD finissait à peine de rentrer dans la chaîne audio que

Mathieu s’effondrait sur son lit. Son dos rebondit sur le matelas.

Les premières notes s’élevèrent : une lente séquence répétitive et douce qui faisait écho à l’épuisement qu’il éprouvait. Il passa la main sur la moiteur de son front, en essuya la sueur et sentit la crasse s’étaler sous ses doigts. Il devait se doucher. Tandis que ses paupières se fermaient, les premiers sons du saxophone se firent entendre, s’ajoutant à la première séquence musicale en un rythme électro-jazzy lent et apaisant.

S’il n’avait pas eu soif, il serait resté des heures ainsi, à se laisser engourdir par le morceau qui s’échappait des enceintes.

Du moins il l’aurait voulu. Il balança la main de côté pour essayer d’attraper la bouteille située au pied de son lit, mais ne la trouva pas et se releva alors sur un coude. Au premier abord, seul l’amas de ses vêtements lui apparut, puis son regard dériva, dans une vision de désespoir, sur le désordre autour de lui  : le placard, ouvert et mal rangé, mais surtout, partout, les tas de feuilles, les livres, les cours, les textes de loi… Autant de travail à faire ou à

rattraper. Son choix, sa perspective d’avenir, la voie qu’il s’était choisie, son espoir, son enfer personnel…

http://www.harlequin.fr/extraits/pdf_extraits_2016/9782280360395_extrait.pdf

Il pianota rapidement une réponse :

"Mort. Stade zombie avancé, option légume en décomposition.Dis à ton oncle qu'il fait trop chaud pour faire bosser les gens en plein cagnard et que c'est un tortionnaire. Tu attendras samedi pour voir Claire et ELLE N'EST PAS ma soumise."

– Qu’est-ce que tu entends par « sexualité particulière » ? la relança Béné.

Elle haussa les épaules. Il y avait des mots qui étaient plus difficiles à prononcer que d’autres.

– La question, intervint Hugo, c’est de savoir si ça te plaît.

Elle rit.

– Là est bien la question, répondit-elle, en se laissant retomber sur le dos.