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Extrait ajouté par NicolaK 2023-01-02T22:29:11+01:00

— C’est fou comme les gens sont irascibles en ce moment ! Tenez, l’autre jour… Je cherche une place pour me garer et, au bout de dix minutes de recherches infructueuses, j’aperçois un coin de trottoir ma foi des plus accueillants. Je fonce, je manœuvre, puis je sors de mon véhicule toute heureuse de l’aubaine. Mais voilà qu’au bout de la rue, j’aperçois une contractuelle. Afin de lui éviter des paperasseries inutiles, je me dirige vers elle et lui explique gentiment que, étant la nièce du ministre des Finances, il est totalement vain qu’elle me dresse un procès puisque je suis en mesure de le faire sauter d’un simple claquement de doigts. Inutile de vous dire qu’elle avait le physique de l’emploi : le regard torve, la bouche tombante, la culotte sèche… Savez-vous ce qu’elle me répond ? « La loi est la même pour tous ! » J’ai trouvé cela d’un mesquin !

— Et que lui avez-vous répondu ?

— J’étais si abasourdie par sa bêtise que j’en suis restée stupéfiée. Elle a griffonné son P.-V. d’un air stupidement victorieux et me l’a tendu comme s’il s’agissait d’une déclaration de guerre.

— L’excès de zèle des petites gens, il n’y a rien de plus lassant.

— Chérie ! N’êtes-vous pas encore habituée à la susceptibilité des plus défavorisés ? Ce sont des gens frustrés par la vie, et la moindre bassesse est vécue comme une vengeance vis-à-vis de ceux qui, comme nous, ont une certaine situation sociale.

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Extrait ajouté par NicolaK 2023-01-02T19:21:56+01:00

Ne plus bouger, ne plus émettre le moindre son, écouter le silence afin d’être la première à percevoir chaque bruit de l’immeuble, la porte d’entrée que l’on pousse, l’ascenseur qui se met en marche, deviner l’étage auquel il s’arrêtera par le seul bruit de son mécanisme, reconnaître le pas du voisin d’à côté, un vieux bonhomme qui n’avait certainement jamais souri de toute son existence tant ses traits tombaient et s’effondraient en lambeaux de chair sur un menton sec et aride.

Suzanna se désintègre, se dématérialise, elle devient mur, brique, plancher, ciment, mortier. Elle respire avec l’immeuble, dominant le moindre souffle d’air qu’elle transforme en soupir, telle une lumière qui s’allume quelque part au plus profond de cet organisme de béton. Elle sait identifier chaque son qui parvient jusqu’à elle, le claquement d’une porte, le grincement d’une fenêtre, le gargouillis d’un tuyau, le frôlement d’une pantoufle sur un tapis de fibre synthétique. Si Richard arrivait maintenant, elle déterminerait sa présence à l’instant précis où il poserait sa main sur la porte d’entrée. L’attente lui a poli les nerfs et chaque battement de cœur résonne en elle comme le tic-tac des aiguilles d’une montre.

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Extrait ajouté par NicolaK 2023-01-02T18:02:58+01:00

Rien n’est plus sécurisant que d’appartenir à un groupe, faire partie d’un milieu, acquérir une certaine valeur aux yeux des membres de ce groupe et y tenir une place reconnue. Vous vous sentez protégé par une bulle d’ouate, totalement à l’abri du besoin et de la solitude. Chaque jour, la vie vous renvoie cette note de légèreté et d’insouciance que vous ne remarquez même plus tant elle vous paraît acquise. Le temps s’écoule, fluide, évident, transparent.

Mais il suffit que vous soyez rejeté de ce groupe, que le rôle que vous y teniez soit réduit à néant, que vous soyez déchu des vertus qu’on vous attribuait à l’unanimité, du jour au lendemain, sans raison apparente ou seulement logique et valable…

Il suffit que la déchéance pointe le bout de son nez pour que, soudain, vous preniez conscience de votre propre dénuement. Vous étiez quelqu’un, vous n’êtes plus rien. La vie prend un goût amer et le monde vous paraît cruel et sans merci. Ceux-là mêmes que vous considériez comme vos alliés, parce qu’ils voyaient en vous une personne de qualité, deviennent tout à coup des ennemis potentiels ou du moins des éléments à haute teneur en disgrâce et en mépris.

Car nul ne bougera le petit doigt pour tenter de faire comprendre aux autres – ces autres qui vous confortaient jadis dans la belle opinion que chacun avait de vous – qu’aucun argument n’est assez grave pour vous éjecter ainsi si loin du centre de l’intérêt général. Le téléphone ne sonne plus. Les regards se détournent. Et si d’aventure vous en croisiez un, le sourire qui l’accompagne se teinte aussitôt de compassion mêlée de pitié à peine voilée. Le ciel se couvre, vous privant ainsi de la douce chaleur des rayons du soleil. L’amertume en profite pour prendre possession de vos sentiments et le dépit colore la moindre de vos paroles. C’est fini. Vous devenez persona non grata et dès lors, lorsqu’on parlera de vous, on commencera toujours la phrase par un « tu te souviens de… » prononcé sur un ton goguenard et suivi de votre nom.

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Extrait ajouté par NicolaK 2023-01-02T17:26:04+01:00

De retour chez elle, elle envoya valdinguer ses souliers dans le hall d’entrée, arracha sa voilette et monta quatre à quatre les escaliers jusqu’à ses appartements, dans lesquels elle s’enferma à double tour. Quelle mascarade ! Quelle pitoyable comédie ! Frénétiquement, elle se déshabilla comme si ses vêtements avaient été infestés de vermine, et se retrouva bientôt nue au milieu de la chambre, les cheveux défaits, le regard égaré. Alors seulement elle éclata de rire. Elle rit de tout son être, pleinement, sans se cacher, en faisant beaucoup de bruit. Elle rit jusqu’au bout de sa jubilation, elle se regarda rire dans le miroir et rit de plus belle. Elle se tint les côtes en riant, en gloussant, en ricanant. Elle rit jusqu’à ce qu’elle en ait mal au ventre et à la gorge, jusqu’à ce que son rire se transforme en toux rocailleuse et sèche, jusqu’à ce qu’elle ne sache plus reprendre son souffle. Jusqu’à ce que les yeux lui piquent, jusqu’à ce que ses tempes bourdonnent sous la pression d’une quinte incontrôlée.

Jusqu’à ce qu’elle sanglote à chaudes larmes, d’une petite voix enfantine, plaintive et éraillée.

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Extrait ajouté par NicolaK 2023-01-02T15:47:17+01:00

On ignore toujours à quel moment le destin se penche sur notre existence d’un œil critique et murmure cette phrase fatale : « Quelle poussière, grand Dieu ! Il est temps de remuer tout cela. » Ce n’est qu’ensuite que l’on réalise que ce jour-là, sans le savoir, on vivait les derniers instants d’une vie paisible et ordonnée à laquelle, somme toute, on était attaché. En pianotant le digicode sur le cadran de sécurité, ce soir-là, Jeanne ignorait encore qu’à cette étape de son existence, son destin allait basculer dans un abîme sans fond. Alors que les phares de la limousine s’éloignaient dans la nuit et ne ressemblaient déjà plus qu’à deux minuscules points lumineux, elle franchit le seuil de la lourde porte cochère qui émit un petit grincement discret.

Plus tard, elle désirera de toutes ses forces retenir ce moment, le figer telle une image un peu floue que l’on observe de longues minutes sans en comprendre tous les contours. Rester la prisonnière éternelle d’une seconde immobile qui ne prendra son sens réel que quelques semaines plus tard. Oh oui ! Ne plus vivre, car la vie devient trop douloureuse lorsqu’elle se met à dériver vers des océans inconnus. S’arrêter et s’endormir, sans plus bouger. Et mourir… peut-être.

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Extrait ajouté par NicolaK 2023-01-02T15:13:09+01:00

Elle revoyait cette période de vaches maigres comme un long tunnel sombre dans lequel elle ne cessait de se heurter aux parois rugueuses, tout en essayant vainement d’apercevoir au loin la moindre lueur d’espoir. Elle comparait souvent sa situation d’alors à la douleur de l’enfantement, s’identifiant tantôt à la mère qui souffre le martyre avant la délivrance tant attendue, tantôt à l’enfant, comprimé à l’intérieur de la matrice, qui entame péniblement le voyage vers la lumière dans le tunnel osseux du bassin.

Juste avant de prendre une grande bouffée d’air et de naître enfin à la vie.

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Extrait ajouté par NicolaK 2023-01-02T15:07:30+01:00

Son père, riche industriel notoire à la tête d’une chaîne de fabriques d’armes, avait cru bon de lui enseigner dès son plus jeune âge les joies de la domination. C’est ainsi que Richard avait été élevé, à coups de préceptes édictés avec force et conviction par un homme qu’aucun doute ne semblait jamais avoir ébranlé.

« Ce que tu ne peux contrôler, détruis-le sans hésitation, tu t’éviteras bien des retours de manivelle. Sois impitoyable envers toi comme envers les autres, la pitié est un sentiment que n’éprouvent que les êtres faibles et influençables. Et la faiblesse est une tare qui engendre la déchéance. » Sous la force de l’autorité paternelle, le jeune Richard avait très tôt appris à avancer dans la vie sans se soucier des conséquences que ses actes pouvaient engendrer autour de lui.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-04T20:40:38+02:00

Issue d'un milieu où le moindre centime possédait une valeur vitale, Jeanne s'était fait le serment de quitter au plus vite un climat de misère qui l'écœurait et la dégoûtait chaque jour davantage. Elle voulait faire partie de ce monde qui ne connaît ni le manque ni la privation. Dieu lui avait donné tous les avantages physiques pour sortir de sa condition sociale en se servant du mariage, et elle comptait bien s'en servir. Si l'amour venait y mettre son grain de sel, elle n'y voyait aucun inconvénient.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-04T20:40:29+02:00

À cette époque, elle portait des cheveux coupés court, à la Jean Seberg, coiffant un ravissant visage d'ange dont la fraîcheur faisait chavirer tous les cœurs. Elle avait vu en Richard le rêve se faire réalité, persuadée qu'une destinée hors du commun l'attendait à la sortie de cette boîte pour nantis. Elle comptait sur son joli minois pour faire tous les ravages nécessaires afin de sortir de sa condition car, disait-elle, il n'y a qu'au bras d'un homme vêtu d'un smoking qu'il convient de passer la porte d'un endroit tel que celui-là. Ce bras, elle l'avait trouvé, le même qui, aujourd'hui, se présentait à elle avec un mépris teinté d'indifférence. En définitive, tout avait été trop vite, mais sans vouloir se mentir, en aurait-il été différemment si elle avait pris le temps de réfléchir ? Assurément non. Richard était beau, fortuné, ambitieux, et le ciel s'était dégagé si rapidement devant elle que la lumière du soleil l'avait éblouie. Quand elle y repensait aujourd'hui, elle regrettait presque de ne pas s'être enfuie par l'issue de secours, mais le souvenir des années de misère, celui des fins de mois difficiles qui commencent le 10, des chambres de bonne sordides où l'on suffoque en été et l'on grelotte en hiver, tout cela lui permettait d'endurer la haine et le mépris de son mari.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-04T20:40:21+02:00

Tout en vérifiant sa tenue dans le reflet de la voiture, Richard tendit distraitement le bras à sa femme, et pendant que François refermait la portière derrière eux, le couple se dirigea vers le grand escalier de pierre.

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