Commentaires de livres faits par Lison50
Extraits de livres par Lison50
Commentaires de livres appréciés par Lison50
Extraits de livres appréciés par Lison50
On aurait pu rester dubitatif devant cette histoire de changement d'identité où il faut bien reconnaître que les circonstances servent admirablement les desseins de Ben Bradford. Mais non, ça marche : Douglas Kennedy nous livre un récit passionnant auquel j'ai tout à fait adhéré grâce peut-être à une certaine simplicité dans la narration, sans procédés faciles, ni effets trop appuyés.
Ce roman n'est sans doute pas de la «grande littérature», mais peu importe : ce qui compte, c'est le plaisir passé en sa compagnie.
C'est dans cette série que j'ai découvert avec amusement que l'auteur de «Lettre ouverte aux culs-bénits» possédait de solides connaissances en matière d'histoire des religions, ce qui, finalement, n'est guère surprenant de la part de ce touche-à-tout de génie. Si Cavanna y parle beaucoup de religion, et notamment de celle qui s'impose peu à peu, celle du «dieu cadavre», ainsi que la nomment les barbares, c'est qu'il est important de comprendre comment un roi franc, renonçant aux dieux du Walhalla, en viendra à choisir la voie catholique romaine, accomplissant ainsi un acte fondateur de notre Histoire. Pour l'heure, dans ce premier épisode, ce petit barbare astucieux n'est pas encore né et l'action se situe au temps de Mérovée, son grand-père et de Childéric, son père.
Mais pour autant, ne comptez pas sur l'auteur pour relayer les légendes et miracles qui traînent encore dans les livres d'Histoire : si Geneviève «inspirée par Dieu» prédit qu'Attila épargnerait Lutèce, c'est que son réseau d'informateurs fonctionnait parfaitement bien…
Et bien sûr, les personnages créés par l'auteur, Loup, le hun blond, enfant métis d'un guerrier hun et d'une Franque, et son compère Otto n'ont ni dieux ni maître… Sortes d'humanistes tolérants, pas sexistes, n'aimant pas trop se battre mais redoutables quand ils y sont contraints, ils sont un tantinet en avance sur leur temps.
Voilà une lecture ludique et instructive, le fond historique étant parfaitement documenté. La plume de Cavanna, puissante, colorée, sert admirablement le récit d'un pan de notre Histoire particulièrement violent. Les petites touches malicieuses, la présence de héros imaginaires interférant dans l'Histoire en rendent la lecture tout à fait plaisante.
Dans Running man, il est question de télévision et plus précisément de téléréalité. Qu'en était-il de ce concept quand l'auteur a écrit son bouquin ? Au mieux, à ses balbutiements, je suppose. Or, même si, à ma connaissance, une chasse à l'homme avec mise à mort n'est pas à l'ordre du jour, les jeux cruels du Libertel, la télé du régime totalitaire décrit par King, ne sont pas sans similitude avec certains programmes actuels d'une télévision dévoyée. En tout cas, l'esprit est le même.
Je ne suis certes pas la première à le dire mais je pense qu'il faut vraiment souligner l'incroyable créativité de Stephen King, auteur qu'il serait injuste de balayer d'un revers méprisant.
Voilà donc un roman en quelque sorte visionnaire qui nous raconte comment, par désespoir, Ben Richards s'engage dans un jeu télévisé, "La grande traque". Les spectateurs suivent avec avidité ce jeu mortel tout en étant invités à la délation et on se doute bien que Ben va donner du fil à retordre aux chasseurs lancés à sa poursuite... Évidemment, quelques passages à la limite du supportable nous rappellent que même si c'est signé Bachman, nous sommes bien chez King : attention à la fin du bouquin aux projections de dents ou à ne pas vous prendre les pieds dans les intestins répandus au sol…
Mais globalement, un roman simple et efficace avec en prime une scène finale elle aussi prémonitoire, clôturant l'histoire de façon apocalyptique.
Bien que très rationnelle, je ne dédaigne pas quelques plongées littéraires dans le monde du fantastique et de l’horreur (enfin, euh… en fait, j’aime ça…). Mais, attention, je ne me laisse pas embarquer facilement ! Il me faut un ancrage bien solide dans le réel, un dosage subtil. Or, Stephen King sort encore une fois l’artillerie lourde et du coup, j’ai souvent décroché : au lieu de frémir de terreur, mon esprit a dérivé et mon attention s’est portée sur les gros rouages de la machinerie de l’horreur. Effet raté. L’auteur m’a perdue en route et je suis la première à le regretter car je reconnais d’indéniables qualités littéraires chez cet écrivain : bien sûr son imagination hors norme mais aussi sa capacité à mettre en place des situations attachantes et à camper des personnages bien vivants, ce qui est loin d’être donné à tout le monde.
Je poursuis cependant mes lectures-relectures des œuvres de Stephen King car ma foi, il arrive assez souvent que le plaisir soit au rendez-vous.
Un ton ampoulé, un univers qui rappelle celui de Fantômas, un roman policier qui a beaucoup vieilli mais un classique que tout lecteur se doit de lire un jour.
Poursuivant l’épopée mérovingienne, Cavanna nous fait faire un bond dans le temps et nous transporte à l’époque des petits-fils de Clovis. C’est une époque d’une grande âpreté où meurtres, enlèvements, machinations, trahisons, séquestrations, rivalité et haine entre les deux reines, faits historiques avérés, forment une trame propice à un roman d’aventures captivant auquel Cavanna ajoute des détails de son cru, comblant les vides, redonnant vie aux personnages historiques, créant des héros imaginaires interférant dans l’Histoire, le tout avec des touches d’humour et même de tendresse humanisant un peu l’épopée sanglante et cruelle des Mérovingiens.
L'écriture de Cavanna, puissante, imagée, sert admirablement ce roman historique.
J'y ai découvert une nouvelle façon d'assembler les mots, un style très personnel à forte puissance évocatrice. J'ai découvert un grand écrivain.
Cavanna a su faire ressurgir son enfance avec une justesse sidérante. La retranscription de l'accent italien est absolument jubilatoire... et attendrissante. Oui, beaucoup de tendresse dans cette autobiographie et surtout un hymne d'amour à son père dont il reparlera encore et toujours...
Je considère cette lecture comme une rencontre avec un auteur, et plus encore, une personnalité, et le début d'une grande aventure littéraire.
L'écriture, épurée, convient merveilleusement à l'évocation de cette mère courage. Un récit admirable et bouleversant.
L’histoire de Manon des Sources lui a été racontée quand il avait treize ans par un paysan des collines. Le formidable conteur en a fait un chef-d’œuvre.
Une dramaturgie parfaite, une intrigue passionnante et la magnifique écriture de Pagnol, si souvent louée, émotion, tendresse et humour mêlés. Et les personnages ! Comme il les aime et comme il sait nous les faire aimer, même les plus scélérats… Combien d’auteurs seraient tombés dans le piège du manichéisme et vous auraient fabriqué un Ugolin parfaitement détestable. Pas de ça chez Pagnol : son Ugolin est un personnage nuancé : fripouille, âpre au gain, mais aussi sincère dans ses remords et sa compassion pour ce pauvre Jean de Florette qui se tue à la tâche. D’ailleurs, sans l’influence de cette canaille de Papet, on sent bien qu’il aurait fini par lui « dire » la source… Et tiens, même le Papet on ne peut pas le détester, quand on sait ô combien son châtiment sera à la hauteur de son forfait.
Une œuvre en état de grâce, un classique de notre patrimoine littéraire.
Pourquoi ce titre alors ? L'ouvrage est paru initialement en 1968 dans la collection « Humour secret » chez Julliard qui était une collection d'anthologies et les bouquins portaient obligatoirement en titre le nom de l'auteur.
Il y a un peu de tout là-dedans : des dessins, des tests, des chroniques, des tableaux comparatifs, des proverbes, des conseils, des fiches biographiques… Tout ça à la manière Cavanna, un Cavanna écrivant dans Hara-Kiri : subversif, iconoclaste, prenant le contre-pied de ses idées et poussant l'argumentaire jusqu'à l'absurde…
Quelques titres :
Test : Êtes-vous un con ?
Bouseux ! Les Parisiennes arrivent !
Tableau comparatif : couples légitimes / couples illégitimes
Le pape existe-t-il ? Toute la lumière sur le mythe le plus fantastique de tous les temps.
Fête des mères : madame, êtes-vous digne de recevoir l'hommage ému de vos enfants…
Et encore, en ne mettant que les titres, j'édulcore ! Vous l'aurez compris, cette anthologie est le genre d'ouvrage à ne pas faire l'unanimité. Aucun risque cependant que vous l'achetiez par étourderie, elle n'est plus éditée depuis longtemps.
Si vous n'êtes pas de ceux à qui Cavanna et surtout Hara-Kiri sont insupportables (mais je parle d'un temps que les moins de vingt ans...), ce bouquin tient encore la route : c'est drôle et pour qui sait lire à travers les textes provocateurs et délirants, se profile bien sûr une certaine satire sociale.