Commentaires de livres faits par Lizziecls
Extraits de livres par Lizziecls
Commentaires de livres appréciés par Lizziecls
Extraits de livres appréciés par Lizziecls
Je m'éveillai dans le noir, en sueur, la main sur la bouche pour contenir un cri, ce qui me fait dire que non, ça ne me plaisait pas beaucoup.
Il espérait peut-être que je me rebelle, que je réplique, que je lui déballe une remarque qui la ferait devenir rouge de honte.
Mais je n'osais pas. J'étais timide. De toute façon, je n'avais rien qui me venait en tête. Peut-être que ce soir, dans mon lit, lorsque j'y repenserais, je trouverais une bonne réplique bien cinglante.
Mon cerveau était juste trop lent.
Il finit par se désintéresser de moi et continua de parler avec la princesse parce que, au fond, il était fait pour ça. Les populaires ne se mélangeaient pas aux autres. Je savais que c'était probablement le plus gros cliché des films hollywoodiens, mais on pouvait facilement l'appliquer aux lycées américains. Il y avait ces gens, typiquement banals, qui n'attiraient aucun regard et formaient le troupeau de fourmis. Puis une petite poignée d'adolescents possédaient une particularité qui faisait d'eux des personnes reconnues dans les couloirs. Un charisme fou, un talent artistique ou encore un compte en banque faramineux...
C'était un petit monde où un basketteur finirait par épouser une ancienne cheerleader. Ils auraient des dizaines de mouflets tous aussi beaux qu'eux qui finiraient par polluer le même lycée et par avoir la même popularité que leur parents. Que disait-je déjà ? Les moules de la société.
Après la mort de deux étudiantes au cours du premier semestre (qui a vallu à Fischer Hall le surnom de ''Dortoir de la mort''), tous ceux qui y travaillent, entraîneurs sportifs compris, sont un peu nerveux. Surtout le président Allington. Conserver son poste n'a pas été chose aisée. Nul n'est mieux placé que moi, directrice adjointe du Dortoir de la mort, pour le savoir.
Or on dirait bien que la situation a considérablement empiré, pas seulement pour le président, mais aussi pour le boss de mon boss, le docteur Jessup. Ce dernier accuse le coup. La pochette qui dépasse de sa poche de poitrine est froissée, comme si quelqu'un – faisant appel à ma remarquable faculté de déduction, je présume que ce quelqu'un n'est autre que lui-même – s'en est servi. Le fait qu'il soit vautré depuis une demi-heure sur une chaise devant une table poisseuse n'a pas non plus arrangé la tenue de son costume.
Peu importe où tu te trouveras, prends soin de te retourner car je ne serai jamais loin. Je finirai toujours pas te retrouver.
Un violent frisson me parcourt et, inconsciemment, je relève la tête et commence à regarder dans tous les sens en tournant sur moi-même. Où est-il ? Est-il à Los Angeles ou ici à Manhattan Beach ? Non, ça ne peut pas être possible ! Je bouillonne, tous mes sens sont en alerte. Je dois savoir si ce message est une menace ou une promesse.
Je me relève alors et manque de tomber.
- Lili, m'appelle Evan. Tu vas où ?
- J... je... j'arrive, je bégaie.
- Tu es sûre que ça va ? Tu es toute blanche, c'est ta tête qui te fait mal ?
- Non, je dois juste... appeler quelqu'un.
Evan me regarde m'éloigner, l'air suspicieux. Je dois être l'une des pires menteuses que l'on peut rencontrer sur cette planète. Au moindre mensonge que je raconte, même le plus petit qui soit, je ne peux pas m'empêcher de bafouiller et de rougir, signes qui me trahissent rapidement. Mais là c'est bien la dernière chose que j'ai en tête.