Loar

Je ne suis pas un adepte des avis des autres avant la lecture d'un lire. Mais sur ce coup là, j'aurais du mis intéressé. Je n'ai pas pu aller jusqu'au bout, j'ai pourtant essayé.

Spoiler(cliquez pour révéler)je m'attendais à des combats spatiales mais ce n'est pas la cas...

Rien dans ce livre n'est à garder sauf les personnages qui sont bien travaillés. Pour le reste, je n'ai pas aimé...

Ce livre est pour moi en demi-teinte. D'un côté, j'ai bien aimé l'univers, les personnages et l'histoire. Mais d'un autre côté, j'ai eu beaucoup de mal avec la narration, c'était dur à lire, on se perd assez facilement dans le récit.

La première moitié de Loar, j'ai trouvé ça mauvais limite amateur :

- quelques scènes maladroites

- un français scolaire

- zéro rebondissement (les secrets sont de polichinelle, les discussions laissent les interlocuteurs dans leur situation de départ etc.)

- une scène mal écrite (et inutile) de fesses

La seconde moitié, j'ai trouvé ça à peine passable :

- quelques batailles spatiales. Bon, assez nulles (on voit essentiellement les amiraux qui suivent le score sur un compteur "J'ai perdu 8 vaisseaux et l'ennemi 2. Ah zut alors") mais ça reste un progrès par rapport au début du bouquin.

- quelques rebondissements

- rien qui sonne faux

Parmi les choses ratées dans les deux moitiés, il y a la description du talent de combattant des spols et les plans secrets-super-machiavéliques éventés 100 pages à l'avance. Mais il y a aussi des choses réussies tout du long : la détestable religion de Kreis, le personnage du jeune roi Emrodes, l'utilisation des sauts spatiaux dans le récit, quelques beaux décors, les transes poétiques de certains personnages.

Dans l'ensemble, Loar m'a semblé médiocre. Ca fait plus l'effet d'une bonne nouvelle étirée à la va-vite par 150 pages, les 150 qui constituent la première moitié. C'est pour ça qu'en dépit du résultat navrant, Loïc Henry n'est pas forcément un mauvais écrivain. Mais la prochaine fois, il lui faudra bosser un peu plus

Il s'agit du premier roman de l'auteur. Une réussite dans le domaine du space opera.

Dans une galaxie conquise par les hommes, en 12586 AS (après la découverte du premier saut spass qui permet le voyage entre les systèmes), la seconde guerre des royaumes oppose celui de Melen (composé de plusieurs planètes) aux 9 royaumes du Ponant, Loar, spécialisé dans le recherche scientifique en tête. Mais c'est sans compter sur les planètes de la périphérie, oubliées depuis des générations, qui s'organisent depuis des siècles pour revenir au premier plan des affaires du monde connu.

Loïc Henry se réclame de Franck Herbert et la comparaison avec l'oeuvre emblématique de ce dernier, Dune, est indéniable. Son roman est construit sensiblement de la même façon, avec appendices (qui évitent de se perdre dans un nouveau vocabulaire riche et pléthore de nouveaux personnages) et extraits d'oeuvres réelles ou imaginaires en début de chaque chapitre (qui n'est pas non plus l'apanage de ces auteurs).

On pourra comparer les Latars aux maitres d'armes de Ginez, les Spols à un mix entre les mentats et les bene gesserit, et la périphérie à un mix du bene theilax et des honorées matriarches. Pour autant, l'univers extrêmement riche de l'auteur conserve sa propre originalité et son propre fonctionnement. Similitudes, oui, mais on est loin du plagiat. Un bel hommage plutôt...

Je tenterais moi, une comparaison, pour la spécialisation des planètes, à l'univers assez confidentiel (car ancien) de Gordon Dickson Dorsai!. Mais dans l'univers, au final, assez restrictif du space opera, tout le monde peut se réclamer de tout le monde et les comparaisons peuvent être nombreuses.

Bref, l'auteur réussit à nous emporter dans son univers, à nous immerger dans une histoire de guerre maitrisée, crédible et équilibrée entre exposition des stratégies des puissants et moments d'action pure.

Beaucoup de thèmes sont abordés : politique, religions, eugénisme, justice, dans un style plus accessible que celui de Dune mais néanmoins soutenu.

Un premier roman d'une belle facture. Une indéniable réussite.

Une clé de lecture : les noms des planètes ont tous une signification en breton. Ceux de certains personnages, comme Bleiz, aussi.

J'aime la poésie de ce livre, la beauté de ses mondes, la profondeur de leurs coutumes, le contraste entre l'ultimatum lancé et le calme des discussions, le fait que Loïc Henry réussisse un space opera sans vraiment préciser comment messages et personnages circulent d'un monde à l'autre, en tout cas sans l'expliquer de façon technique. La notion de saut spass, et de communion avec le nœud, est très réussie, beaucoup plus poétique que dans les bouquins de hard science. Les discussions stratégiques peuvent paraître un peu fastidieuses par moments, mais comportent quelques retournements intéressants... Et j'aime la progression par vagues, ou par stases successives. J'aime la réserve des protagonistes, la douceur mélancolique d'Emrodes, et la beauté des gestes. Dans ce roman, ils ont valeur de symbole. Ce n'est peut-être pas le thriller que la quatrième de couverture laisse attendre, mais c'est un beau livre.

Livre un peu fouilli où parfois l'action s'enlise. L'histoire m'a semblé beaucoup trop complexe pour une action quasi nulle parfois.

Par contre, le style est agréable malgré quelques passages creux.