Commentaire de SaleGargouille

Le roman s’ouvre avec l’introduction du personnage de Tibburce, sur ce que je perçois comme un hommage à Jean Ray (sans doute parce que l'auteur est belge). S’agit-il d’un hasard ? Dans tous les cas, la première approche est réussie.

Après un petit saut temporel, c’est l’inspecteur Vernan qui prend la relève. Intelligent et perspicace, le ton est donné avec la découverte de cet étrange tableau. Au passage, le genre fantastique a vu pas mal d’histoires se décliner avec pour trame de fond un tableau “pas comme les autres”. Eh bien, Frédéric Livyns parvient à faire du nouveau avec du neuf, en proposant pour le coup un mystère bien plus intriguant que ce que je n’imaginais.

Tant qu’à parler de personnages, je suis aussi tombé sous le charme du chapitre 4, peignant avec force un couple, que l’on ne reverra malheureusement pas. Pourquoi est-ce que je le mentionne, dans ce cas ? Parce qu’à, mon grand désarroi, l’héroïne, elle, m’a laissé de marbre...

Jusque-là, tout roulait pourtant sur des roulettes. Difficile d’expliquer pourquoi je n’ai jamais trouvé Virginie aussi touchante que les autres, et que je ne sois pas parvenu à me prendre d’amitié pour elle.

Un peu plus tard dans le récit, Sylvie, va se retrouver de plus en plus impliquée dans les recherches de son amie Virginie. Un duo qui donnera alors lieu à un enchaînement de dialogues, dignes de série B. À partir de ce moment, fini la narration. “L’obscur” se change en light novel, à mon grand désarroi.

Toutes les nouvelles révélations (lorsqu’elles iront questionner l’ancien propriétaire de la maison, par exemple) s’obtiendront par voie de dialogues particulièrement bavards. Une pratique minimisant pourtant l’horreur. Un comble.

Ainsi, plusieurs scènes auraient pu être impactantes (le sac qui bouge !), mais finissent totalement amoindries par ces dialogues dans lesquels la tension ne s'élève jamais.

Pire, dans les derniers chapitres, les interrogations restantes seront balancées de manière expéditive, sans aucune construction, durant des pages et pages de dialogues manquant de goût. À s'en tirer les cheveux. Comme si l’auteur en avait soupé de sa propre histoire.

Au final, “L’obscur” m’a laissé un goût amer dans la bouche. Celui d’un roman d'horreur édulcoré pour jeunes ados, qui s’est sabordé de lui-même en préférant faire assister le lecteur à une anecdote, plutôt que de le placer dans l’action. Incompréhensible.