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Extrait ajouté par NicolaK 2023-08-31T22:56:54+02:00

Ce parc était détestable à cause de sa mémoire. Il était triste, comme tant de gens, à cause de sa mémoire. Il trouvait plaisant, comme tant de gens, de faire partager sa tristesse aux autres. Cette tristesse, même si elle n’était pas une maladie grave, était tout de même contagieuse. Elle s’emparait des gens en s’insinuant par les pores de leur peau. Le temps de se relever, des gens qui s’étaient assis heureux sur un banc étaient envahis de sombres pensées. Le parc se souvenait de ce qu’il avait été jadis. Il se souvenait d’autres arbres. De l’herbe, des étendues d’herbe à perte de vue. Foulées par des troupeaux de vaches accompagnées de leurs veaux. Il se souvenait. Les grilles de fer forgé étaient tout ce qui subsistait d’un parc autrefois immense et luxuriant. Des tonnes de terre furent retournées, des maisons élevées. Les troupeaux remplacés par des gens. Je dois préciser qu’enfant j’empruntais allègrement les rues situées aux alentours du parc. Qui n’étaient pas des rues en ce temps-là. Le parc tout entier était à moi, jadis.

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Extrait ajouté par NicolaK 2023-08-31T22:55:03+02:00

Entrez. Asseyez-vous. Je vais vous chercher un martini.

En fait de martini, nous eûmes droit à un verre de thé. Elle s’assit dans son fauteuil préféré et commença à s’enduire le visage et les bras de crème solaire, sans éprouver la moindre gêne. Elle était encore en chemise de nuit, il était bien rare qu’elle portât autre chose, n’ayant aucune raison de s’aventurer dehors puisque dehors il n’y avait rien pour lui plaire. Peter Bugg lui faisait ses courses. Souvent, on trouvait dans sa liste de produits de première nécessité un article plus inhabituel : un pot de crème solaire, un bikini, une flûte à champagne, une rose rouge. Tout cela parmi les sachets de thé, les soupes au curry, les miettes de thon ou la pâte adhésive pour dentier. De temps à autre, pourtant, elle sortait, mais seulement pendant les coupures d’électricité. Lorsque l’électricité venait à manquer, Peter Bugg et moi, nous nous précipitions à l’appartement 16. Où nous la trouvions dans un état de panique indescriptible. Nous l’enveloppions dans son manteau et, la saisissant chacun par un bras, nous l’escortions en bas. C’est l’heure de la promenade, lui disions-nous à chaque fois

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Extrait ajouté par NicolaK 2023-08-31T22:54:34+02:00

Il y avait tant de couleurs chatoyantes, tant de personnages séduisants, tant de vies passionnantes dans son poste ! En dehors de tout cela, il n’y avait que la petite Miss Higg. Mais cela ne la dérangeait pas. Comme elle passait la plupart de ses journées entourée de tous ces beaux personnages, elle consacrait le reste de son temps à penser à eux. Elle repassait dans sa tête le film de chacune de ses journées, pouffant de rire, s’exclamant d’indignation, pleurant et soupirant de nouveau avec ces êtres qu’elle chérissait. C’était une vie bien remplie. Elle n’avait pas le temps de s’ennuyer, avec tous ces enterrements, ces mariages, ces naissances, ces scandales, ces liaisons, ces bains de minuit, ces rendez-vous dans des bureaux immenses, ces promenades sur la plage, ces chevauchées, ces crises de rage, ces larmes, ces baisers, ces préliminaires sexuels et tout le reste. Avant de s’endormir elle se préparait, le sourire aux lèvres, à vivre une nouvelle journée pleine de péripéties.

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Extrait ajouté par NicolaK 2023-08-31T22:53:59+02:00

Nous autres mannequins mi-humains, mi-objets, ou ce qu’il en restait, n’étions plus employés au musée. Nous avions été remplacés par des mannequins électroniques, qui étaient moins chers à long terme et aussi, quelle honte ! plus spectaculaires. L’art de l’immobilité avait perdu ses lettres de noblesse. On pouvait encore nous rencontrer, nous autres mannequins mi-humains, mi-objets, hantant tristement les rues de la ville, tombant en arrêt devant quelque statue ou quelque pilier qui nous remplissait d’envie. Ivan, mon ancien collègue, avait dû penser que j’avais oublié mon art, que je le trahissais, que j’étais devenu un lamentable ringard, essayant de grappiller quelques sous en exerçant un art déjà presque oublié.

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Extrait ajouté par NicolaK 2023-08-31T22:53:35+02:00

Papa n’est pas un personnage illustre du présent, pas plus qu’il n’en sera un dans l’avenir, et son passé était aussi terne qu’un agenda sans rendez-vous. Papa ne sera jamais un personnage illustre.

Papa se considérait comme une parenthèse dans sa propre existence. Persuadé qu’il était l’insignifiance incarnée, il s’employait à vivre sa vie à l’abri de la lumière, se plongeant dans des ténèbres qui décourageaient les gens de le prendre pour un être vivant. Cela le rassurait de se sentir attiré par tout ce qui ne parlait pas, ne bougeait pas, par tout ce que le commun des mortels dédaignait ou ne remarquait même pas.

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Extrait ajouté par NicolaK 2023-08-31T22:53:19+02:00

Je gardais la pose depuis presque quatre heures quand le gros homme se réveilla, ou fit semblant de se réveiller, en s’ébrouant. Il sortit en fermant la porte derrière lui. Peu de temps après, un autre homme entra, dit que l’épreuve était officiellement terminée et que Francis Orme faisait désormais partie du personnel. Je ne bougeai pas. Puis l’homme dit : Merci messieurs, et tous les mannequins de cire rompirent le rang et sortirent de la pièce. Sur leurs deux jambes. Tous les mannequins étaient en chair et en os. Il dit : Merci, Francis, ça suffit, ne faites pas de zèle.

J’étais de loin le mannequin de chair le plus jeune à jamais avoir été employé au musée.

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Extrait ajouté par NicolaK 2023-08-31T22:52:42+02:00

J’étais vêtu de blanc. Des gants de coton blanc, comme je l’ai déjà dit, j’en porte tous les jours, mais, lorsque je travaille, je suis en blanc de la tête aux pieds. Mon corps est recouvert de lin blanc, je porte une perruque bouclée blanche pour cacher mes cheveux, qui sont tout sauf blancs, un pantalon blanc, une chemise blanche, un gilet blanc, une cravate blanche – mon visage aussi est blanc. Je me maquillais tout le visage en blanc chaque jour avant de commencer à travailler. Je faisais consciencieusement disparaître les petits grains de beauté, les taches de rousseur et la lèvre inférieure enflée qui étaient les marques de fabrique dudit Francis Orme. Je n’avais plus d’identité, j’étais une statue immaculée.

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Extrait ajouté par NicolaK 2023-08-31T22:52:13+02:00

Notre ville, le centre de notre ville, le quartier de notre ville que fréquentent les gens ayant de quoi dépenser et que vont voir de préférence ceux qui ne sont pas de notre ville, s’orne d’un socle. Un socle de statue. Un socle de statue sans statue. Un socle de statue qui portait autrefois des lettres formant le nom de la statue qui autrefois était posée par-dessus. La statue avait disparu, les lettres sur le socle étaient effacées.

C’était sur ce socle de statue, dans le centre de la ville, que j’exerçais mon métier. On aurait aussi bien pu y inscrire mon nom, car personne d’autre que moi ne l’utilisait. Dans ce cas, on y aurait lu Francis orme

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Extrait ajouté par NicolaK 2023-08-31T22:51:51+02:00

L’enfant portait des lunettes dont un des verres était opaque. Il souffrait de strabisme. En n’utilisant que son œil qui louchait, il était censé recouvrer peu à peu une vision normale. Je doute que la méthode lui ait jamais réussi. Le second était un homme dans la quarantaine, que sa timidité maladive avait tout ratatiné. Cet homme était un poète, il écrivait de superbes odes aux arbres, aux fleurs et aux animaux des champs qu’il n’avait plus revus depuis l’enfance. Les photographies qu’il trouvait à la bibliothèque municipale lui permettaient de se les remémorer. Car c’est à la bibliothèque municipale que l’autobus l’emmenait. Tout comme moi.

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Extrait ajouté par NicolaK 2023-08-31T22:51:27+02:00

C’était une matinée lumineuse. Qui n’aurait pas dû l’être – mais où donc étaient passés les nuages ? C’était une journée agréable, à la fin du printemps. Et puis quoi encore ? Une sinistre journée d’hiver m’aurait paru plus convenable.

Je m’étais levé de bonne heure, j’avais nourri maman, j’avais nourri papa, et je m’étais nourri aussi. Je suppose que beaucoup de gens seraient remplis d’effroi en s’apercevant, à leur réveil, qu’à l’âge de trente-sept ans ils vivent encore avec leurs parents. Ils trouveraient cela étouffant ; ils se sentiraient entravés, ils diraient que l’air qu’ils respirent est malsain. Peut-être s’agenouilleraient-ils près de leur lit, le soir, comme le font les enfants sages, pour prier que leurs parents soient morts le lendemain matin, comme le font les enfants méchants. Cela n’était pas mon cas, je n’étais pas malheureux de vivre avec mes parents.

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