Commentaires

J’ai lu cette oeuvre dans le cadre de mon mémoire de recherhce. Sans cela, je ne l’aurais malheuresement jamais lu. Je suis si contente d’avoir découvert cette réécriture du mythe.

Lecture intéressante mais pas à la hauteur de mes attentes. Je m'attendais peut-être à un texte à la Madeline Miller, qui dépendrait une femme forte et libre. Or ici, le portrait que fait l'autrice de Pénélope est bien plus nuancé que cela. Pénélope n'est pas une oie tout à fait blanche, prisonnière dans la mort de sa culpabilité. D'autant plus à la lumière du récit du chœur, ces 12 femmes violées puis injustement assassinées, et dont certaines interventions font de douloureux échos à l'actualité sur le traitement des violences faites aux femmes.

Cependant, j'ai parfois eu l'impression que la progression narrative était trop rapide. Les aspects de Pénélope qui m'ont particulièrement tapé sur le système, comme sa soumission, doivent être replacé dans le contexte historique. Mais cette femme qui a tenu tête à des centaines de prétendants, sans certitude du retour de son mari (qui entre quelques aventures épiques, se la coule douce avec Circée ou Calypso), aurait peut-être méritée un plus joli portrait. En parlant d'aventures épiques, j'ai beaucoup appréciée l'idée apportée dans ce livre et qui correspond bien au personnage d'Ulysse.

En fin de compte, ce livre n'est pas tant autour de Pénélope que de ces 12 jeunes femmes injustement condamnées en réaction a des actions masculines.

Je recommande la lecture mais en insistant bien sur le fait que ce petit livre de moins de 200 pages n'est pas dans lignée actuelle des réécritures glorieuses sur les figures féminines antiques.

J'ai lu les deux livres de Pat Barker sur les exilées de Troie et on retrouve avec plaisir les personnages d'Ulysse et Pénéloppe.

Le déroulé du livre est original et c'est passionnant.

C'est une odyssée à travers les sentiments d'une femme bien connue de la mythologie : Pénélope. Cette réécriture de Margaret Atwood présente la jeune femme sous un nouvel angle.

Pénélope est forte pour rester stoïque en de multiples circonstances mais elle reste soumise aux figures d'hommes de son entourage. Nous sommes face à une femme pleine de remords, cherchant ce qu'elle aimerait être.

La forme autant que le fond du livre nous rappelle l'écrit d'Homère mais c'est bien la voix de Pénélope qui s'élève à travers toute cette histoire.

Une belle odyssée qui vous emportera dans les méandres d'une jeune femme perdue.

Ayant adoré les deux livres autour de La Servante Ecarlate, j'en attendais beaucoup de ce roman : une réécriture d'un des plus grands mythes grecs par une autrice de renom, connue pour ses positions féministes et son écriture tranchée.

Au final, j'ai été grandement déçu.e : au delà d'une réécriture somme toute assez banale, le point de vue de Pénélope est parsemé d'anachronismes volontaires qui selon moi sortent les lecteurs et lectrices du réçit. Les personnages manquent tous de profondeur, y compris l'héroïne du roman qui ne semble être définie que par sa haine d'Hélène (qui est décrite comme une garce manipulatrice et vénale : où est la solidarité ? Le respect des stratégies de survie ?) et son amour d'Ulysse.

J'ai apprécié la subtilité de la relation entre Ulysse et Pénélope, et le lien qui se tisse entre eux sans qu'il n'y ai pourtant une once de confiance. Au delà de ça, j'ai l'impression d'avoir lu un récit de jalousie et de règlement de comptes.

En revanche, m'attendant à un récit féministe à la hauteur du Circé de Madeline Miller, j'ai été bien vite refroidi.e : manquant gravement de subtilité, ce roman ressemble bien plus à un collage de féminisme libéral sur un personnage historique qu'à une véritable réécriture du point de vu dudit personnage. J'ai eu l'impression de lire une pièce de théâtre qui se voulait roman, et ça ne marche pas.

Grosse déception donc, mais rattrapée par la fluidité de la lecture et les quelques traits d'humour qui font remonter le livre dans mon estime.

Il n’est pas question ici de rendre la parole à Pénélope pour dorer un peu plus son blason et tirer une nouvelle fois le portrait de cette femme parfaite, aimante, patiente comme elle est décrite par Homère, loin de là… il est plutôt question de lui donner une voix pour exposer ses pensées, ses désirs, ses méfaits et ses ruses qui lui ont permis de survivre sur une île dont elle est n’est reine que de nom !

Rappelons le, l’Antiquité est loin d’être facile pour les femmes et particulièrement pour Pénélope, si l’on en croit sa confession… constamment comparée et rabaissée à la légendaire Hélène de Troie, Pénélope ne brille que par sa banalité ; mariée à Ulysse comme un lot de consolation et forcée de déménager à Ithaque puis abandonnée à son sort sur cette île inhospitalière lorsque son mari part pour la guerre de Troie, ses seuls rôles de maitresse de maison et de mère usurpés par l’intendante principale… la vie est loin d’être rose, mais Pénélope s’en sort d’une main de maître en trichant, en mentant, en rusant tout autant (voire plus) que son célèbre mari (dont la principale épithète est tout de même « aux milles ruses »). Cette Pénélope que nous découvrons est bien plus humaine que celle de l’Odyssée : elle est jalouse, aigre, piquante, mais aussi aimante et persévérante. Elle commet des erreurs notamment lorsqu’elle mène involontairement à la mort douze de ses plus proches servantes… mais était-ce vraiment une erreur ?

Margaret Atwood nous donne à lire une réécriture complexe, ambigüe (et controversée) d’un mythe pourtant déjà largement connu et revisité, et c’est une réussite pour moi ! Le récit vous laisse perplexe et nul doute qu’il faudra plusieurs lectures pour en apprécier pleinement les nombreuses subtilités.

En temps normal, j'apprécie beaucoup les réécritures de mythes grecs, mais j'ai dû me forcer à finir celle-ci. Je n'ai ni accroché sur la forme (Pénélope morte raconte son histoire depuis les Enfers où elle connaît notre époque moderne via les médiums qui l'invoquent, entrecoupée par le point de vue de ses servantes sous forme de chants) ni vraiment sur le fond (la jalousie de Pénélope envers Hélène, ses pleurnicheries, l'aspect mystique que prend la fin). Dommage, j'espérais beaucoup mieux.

La mythologie est une chose que je trouve passionnante, et ça faisait longtemps que je ne m'étais pas penchée sur des romans inspirés de mythes. Et ce qui m'a vraiment attiré vers celui-ci, c'est justement sa nature atypique. Prendre une des épopées les plus connues afin de la lire d'un autre point de vu (et pas des moindres puisqu'il s'agit de celui de Pénélope) avait tout pour m'intriguer.

La vérité c'est que je m'attendais à quelque chose de plus poignant étant donné le parti pris. Et j'ai eu l'impression finalement de subir un règlement de comptes, un déversement de colère et de jalousie... pendant les trois quart de ma lecture.

Si le fait d'entendre la confession de Pénélope depuis les Enfers était tout à fait pertinent, au final le style et la forme ont fait que le récit m'a laissé de marbre, voire perplexe.

L'autrice nous explique qu'elle a été choquée par la mort des douze esclaves de Pénélope, cruellement pendues au retour d'Ulysse, par leur fils Télémaque. Elle décide donc de revenir sur les événements qui ont mené à cette tragédie et nous dépeint le monde dur et violent qu'était l'antiquité pour les femmes, en général.

"Mais j'ai toujours été déterminée. Patiente, disait-on. J'aime aller jusqu'au bout."

Cette phrase cité au début de la confession aurait pu me mettre tout de suite la puce à l'oreille.

Je pense que c'est une histoire qui mérite d'être relue plusieurs fois afin d'en saisir véritablement la teneur.

L'héroïne est pleine de subtilités dont on ne prend véritablement conscience qu'à la fin du récit. Maltraitée par la vie, les hommes, les femmes, objet de quolibets... Perpétuellement rabaissée face à sa cousine, Hélène de Troie, elle se dépeint comme une personne futée et intelligente, ce qui permet de compenser sa "banalité"... Pourtant au fil de son récit, j'ai haussé les sourcils plus d'une fois en me disant "Intelligente ? Vraiment ? Elle me parait plutôt nunuche en vérité et manquer de jugeote"... Je cherchais ce que l'autrice voulait nous faire comprendre... maintenant je ricane doucement en me disant "Ah ouais... Intelligente... même plus rusée qu'Ulysse finalement...". Car il faut se l'avouer, cette histoire n'a absolument rien à voir avec ce que j'imaginais, à savoir un texte cherchant à montrer Ulysse sous son plus mauvais jour, mais je me disais... C'est connu qu'Ulysse était un manipulateur et un menteur... Qu'est ce que MA pourrait bien nous dévoiler de plus...

La finalité c'est qu'elle mène sa barque d'une main de maître et si je ne suis définitivement pas amatrice de son style (j'avais trouvé la lecture de la Servante Écarlate très éprouvante malgré un scenario incroyable), ni de la mise en scène des esclaves dans cet sorte de procès moderne au cœur des Enfers, force m'est d'avouer que ce qui ressort de ce récit est véritablement percutant et surprenant. Féministe oui mais pas de la manière qu'on le pense et c'est vraiment en lisant les derniers chapitres que j'en ai pris conscience.

Du coup je reste malgré tout perplexe, car la vision que je me fais de la Pénélope finale n'est pas forcément alléchante, pas plus que celle de la Pénélope sans reproche et immaculée de l'Odyssée originale. Elle fait l'objet d'un procédé féministe probablement aussi violent que le monde dans lequel elle évolue.

Il faut comprendre que L'Odyssée de Pénélope n'est pas un texte fait pour rendre hommage à cette femme (selon moi) mais vraiment pour réhabiliter les douze servantes et honorer leur mémoire.

Pénélope décide de prendre la parole du fond des Enfers pour déclarer sa vérité sur son histoire. On découvre alors une femme humaine, rusée, qui se raccroche à son intelligence pour compenser un complexe d'infériorité pesant. C'est une femme humaine qu'on nous présente, une femme amoureuse sans vraiment l'être du pas si beau mais très habile Ulysse, une femme qui fera des erreurs et en paiera le prix de la culpabilité, jusque dans la mort.

C'est un texte très beau et très poignant, entrecoupé de vers, de poèmes, de théâtre, tous les genres se mêlant en un pour relater une épopée bien loin de celle qui a ramené Ulysse chez lui après la Guerre de Troie.

Margaret Atwood, dans L'Odyssée de Pénélope, nous propose un retournement de point de vue sur le mythe d'Ulysse et de son Odyssée. Pénélope y joue le rôle principal et offre sa version, ses opinions, sa vie de reine dans l'ombre du héros auréolé de gloire.

Avec son style très engagé, l'autrice canadienne redonne de la valeur à une protagoniste dépeinte comme passive, dans l'attente de son mari, et prend ainsi à contrepied l'image patriarcale de la bonne épouse souvent associée à Pénélope.