Extraits

« Je n’ai pas mis Lola au monde. Je n’ai pas subi les insoutenables douleurs de l’enfantement ni les contractions, je n’ai pas vu mon ventre s’arrondir ni connu la sensation de perdre les eaux. Mais, à cet instant précis, je sais, je sens que Lola est ma fille. »

Extrait de 

Lola

Clarisse Sabard

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« Donnions-nous une image assez conforme aux attentes du conseil d’adoption ? Pourtant, la jeune femme a tout fait pour nous mettre à l’aise, elle n’était pas là pour nous piéger, seulement pour évaluer si nous méritions ou non d’être parents. Ce qui est tout de même très particulier, quand on y pense. Les personnes qui peuvent concevoir naturellement n’ont pas à prouver qu’elles sont aptes à éduquer… »

Extrait de 

Lola

Clarisse Sabard

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« Un jour, à vingt-quatre ans, j’ai fondu en larmes face à mon gynécologue. Pourquoi est-ce que je n’arrivais pas à être enceinte ? Il m’a répondu que j’étais jeune et que j’avais encore le temps, qu’il suffisait de ne pas y penser et que le bébé viendrait tout seul. Sornettes ! Il n’y a bien que les personnes qui n’ont rencontré aucune difficulté à concevoir un enfant pour prodiguer ce genre de conseils. »

Extrait de 

Lola

Clarisse Sabard

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- La petite Lola est âgée de trois mois et sa mère est décédée en la mettant au monde. Elle est née de père inconnu et sa grand-mère biologique n'a pas souhaité la prendre en charge.

- J'ai une merveille nouvelle à vous annoncer. Le conseil de famille a décidé de vous confier une petite fille.

- Oh mon dieu, merci !

« Le lendemain en fin d’après-midi, nous reprenons la route pour Paris. Lola est avec nous depuis quelques heures et elle dort paisiblement dans son couffin, à l’arrière de la voiture. J’ai préféré monter à côté d’elle. Elle serre très fort entre ses minuscules doigts recroquevillés un petit lapin rose qu’elle avait déjà à sa naissance, la seule trace de son passé »

Avant que je n'aie le temps de réaliser totalement ce qu'il m'arrive, l'auxiliaire de puériculture qui s'occupait de Lola me tend l'enfant. Nos regards se captent instantanément. Ses yeux ont encore cette teinte bleue propre aux bébés. Alors que je la serre contre moi, elle enfouit sa petite têt parsemée de cheveux clairs dans mon cou. L'émotion prend le dessus et je me retrouve en larmes, les bras de mon mari autour de moi. Ce premier instant où nous devenons une famille. Thierry essuie deux grosses larmes qui ont roulé de ses yeux et me fait remarquer que Lola s'est endormie.

-- Elle se sent déjà bien avec nous, ajoute-t-il à voix basse.