L'ombre de ce que nous avons été
Auteur
- Luis Sepúlveda (Écrivain)
Classement en biblio - 46 lecteurs
extrait
...Un conducteur avait tourné à gauche dans une rue et s'était retrouvé face à une camionnette roulant,d'après lui,en sens interdit.Le choc n'avait pas été violent et, pourtant,il avait suffi d'une étincelle pour mettre le feu au réservoir d'essence fermé par une boule de chiffons.L'explosion et l'incendie avaient tué les deux occupants de la camionnette,le chauffeur du véhicule responsable de l'accident avait fui avant de se rendre quelques heures plus tard.
Cet homme avait vécu quinze ans en exil à Prague et invoquait pour sa défense que les faits avaient eu lieu dans son quartier où,de tout temps,on pouvait prendre cette rue dans le sens nord-sud et qu'il ne savait pas que cela avait changé.Les anciens exilés étaient désorientés,la ville n'était plus la même,ils cherchaient leurs bistrots et tombaient sur des commerces chinois,la pharmacie de leur enfance était devenue un "topless",à la place de leur vieille école il y avait maintenant un concessionnaire de voitures et le cinéma du quartier était devenu un temple des Frères pentecôtistes.Sans les prévenir on avait changé le pays...
Traduit de l'espagnol(Chili)par Bertille Hausberg
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C'est un récit plein d'humour, plutôt noir, l'Histoire vue par les vaincus, un récit qui convoque à la fois l'absurde (un tourne-disque jeté par une fenêtre au cours d'une dispute conjuguale tue un ancien résistant à la dictature de Pinochet), les souvenirs de militants de gauche, les disparus, l'exil. Vieillis, les vaincus ont cependant gardé intacts leurs désirs. "La liberté est un état de grâce et on n'est libre que pendant qu'on lutte pour elle."
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La pluie tombe sur Santiago, incessante, obsédante, et sur nos personnages, dont les histoires personnelles sont inextricablement liées à la grande histoire du Chili et à la dictature de Pinochet. Un roman court mais dense, riche en émotions autant que drôle par ses quelques situations grotesques. Si, à certains moments, l'auteur m'a perdue dans les méandres des souvenirs de ses personnages, j'ai beaucoup apprécié son écriture riche, l'instantané qu'il fait d'un pays et d'une époque qui me sont étrangers.
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Je termine "L'ombre de ce que nous avons été".
Un petit livre d'humour, d'humour noir, de souvenirs, de rêves anciens, d'espoirs, d'échecs, des causes de ces échecs, des fractures, des envies.
Un petit livre sur la liberté, retrouvée, à quels prix: de l'oubli, de la mémoire oublieuse; par nécessité, par compromis, par lâcheté ou par naïveté.
Ou simplement un petit livre policier sans prétention, avec des citations de classiques du film noir; et des caractères émouvants, qui se cherchent encore, comme ils cherchaient une raison à leur jeunesse, un but, avec trente ans de plus.
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Vu le sujet traité, j'aurais aimé apprécier ce livre. Malheureusement, je ne suis pas rentré dedans. Pourtant, je me suis pas mal intéressée à cette période noire de l'histoire du Chili... Je n'ai pas accroché à ces personnages, je n'ai pas trouvé l'intrigue intéressante et j'ai trouvé l'histoire très décousue.
Je me suis forcée à le terminer espérant toujours trouver de l'intérêt dans les pages qui suivent...
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On ne peut qu'être ému des turpitudes subies par les héros de ce récit emprunt d'une certaine nostalgie qui rappelle de loin "Le Pigeon" de Monicelli.Bien que la dimension politico-tragique du roman s'éloigne quelque peu de la pure loufoquerie du film italien.
On quitte à regret ces personnages attachants et une certaine amertume nous traverse en refermant le livre.
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Date de sortie
L'ombre de ce que nous avons été
- France : 2010-01-14 - Poche (Français)
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Résumé
Dans un vieil entrepôt d'un quartier populaire de Santiago, trois sexagénaires attendent avec impatience l'arrivée d'un homme, le Spécialiste. Tous trois anciens militants de gauche, condamnés à l'exil par le coup d'Etat de Pinochet, se retrouvent trente-cinq ans après pour participer à une action révolutionnaire organisée par le Spécialiste. Mais alors que celui-ci se dirige vers ce rendez-vous, il est tué de façon grotesque, frappé par le destin sous la forme d'un tourne-disque jeté par une fenêtre au cours d'une dispute conjugale. Tout le plan tombe à l'eau jusqu'au moment où resurgit dans la mémoire des complices l'expression favorite du Spécialiste : 'On tente le coup ?'
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