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L'ombre des voyageuses



Description ajoutée par x-Key 2012-01-01T19:22:15+01:00

Résumé

♦ Ils m'ont appelée la Rouge Bête. Ce n'était pas méchantement.

C'est Esdeline Favier, née en 1733 aux Ordons du Haut, qui parle. Elle va nous entraîner de ses Vosges natales aux Amériques, non sans revenir sur les rives de la Moselle. Tour à tour bergère, pirate, cavalier, planteur, la Rouge voguera sur un roulier de nègres, prendra les armes, hissera le pavillon noir, libérera des esclaves de Sénégambie, toujours habitée par une même rage, une même passion sauvage.

L'Ombre des voyageuses flamboie d'un soleil qui illumine l'intérieur des êtres et des choses pour en faire un roman d'aventures au féminin illustrant le bonheur et la tragédie. Une histoire comme seuls Alexandre Dumas ou Jules Verne ont pu en concevoir, portée par un souffle épique et d'une écriture remontée du coeur de la mer.

♦ Prix Amerigo Vespucci, Festival International de Géographie de Saint-Dié-des-Vosges, 2006.

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Classement en biblio - 6 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par x-Key 2012-01-01T19:21:56+01:00

Ils m'ont appelée la Rouge Bête. Ce n'était pas méchantement.

Depuis qu'Emeline au bord de ses six ans les avait lues, perchées en haut de la page couverte d'une écriture ronde appliquée, au craion pâli, les deux phrases lui tenaient compagnie, accrochées pour jamais à l'en-tête de ses pensées quotidiennes.

C'étaient des feuilles de papier de mains inégales, vergé de Hollande pour la première grande partie et vélin pour un dernier tiers, dont certaines portaient les traces de bien fortes fatigues et aussi de dommages d'éraflures et de déchirures sur leur pourtour, de pliages qui avaient amputé certains mots. Le manuscrit avait près de deux pouces d'épaisseur, serré dans une couverture souple de parchemin encollé sur un galuchat roussâtre, fermée par des rubans sur chacune des tranches. Emeline savait lire depuis peu et sa gourmandise pour la chose ne faisait que s'épanouir au fur des jours. Tout ce qui lui tombait sous les yeux, imprimé ou écrit à la main, était bon à dévorer gloutonnement.

Les phrases ne l'avaient pas quitté, ni le souvenir du moment de leur rencontre, dans cette pièce de la grande maison qui serait ce que M. Forestier appelait « notre bibliothèque », pour l'heure encore fleurant l'essence de bois blanc, les colles et vernis, aux rayonnages fort peu garnis. La plupart des livres ramenés de France se trouvaient toujours dans des caisses entassées, en guise de meubles, au centre de la surface de parquet roux.

Un après-midi tellement chaud de juillet. Vacillante de chaleur, en chemise et les pieds nus, cherchant le chat Pompon qui d'ordinaire partageait sa sieste et qui ce jour manquait au rendez-vous, elle avait poussé la porte entrouverte, était entrée dans la pièce gorgée de silence et de cette poudreuse lumière que tamisaient les lamelles des hauts volets étroits tirés. A peine franchi le seuil, Emeline avait été saisie par cette sorte de magie qui baignait l'endroit, son cœur s'était mis à battre plus fort. Des mouches comme des étincelles dorées passaient et repassaient dans les zébrures de soleil que les interstices traçaient de part et d'autre de la pièce. Du dehors lui venait, assourdie, une lointaine conversation, dans le jardin, entre Joseph le jardinier et ses garçons - ou d'autres personnes, mais elle reconnaissait la voix et le ton nonchalant de Joseph.

Elle avait fait un pas et les lames du parquet posées depuis moins de deux mois avaient émis un petit gémissement de surprise. Pour une très mystérieuse raison, Emeline s'était sentie traversée par une sorte de vertige, comme quand on a tourné tourné tourné sur soi-même en écartant les bras et en fermant les yeux, qui pouvait aussi n'être pas très éloigné du bonheur. Traversant la pièce à pas lents, dans la pénombre douce - Pompon avait surgi tout à coup de nulle part, assis sur une des caisses au couvercle décloué. Il s'était laissé attraper sans résistance. Pompon ne résistait jamais. Par l'ouverture du couvercle glissé, elle avait aperçu le contenu de livres reliés de cuir fauve, et le premier, celui-là, qui n'en était pas un, le manuscrit dans son portefeuille souple de parchemin grisâtre sans autre inscription que des taches et des éraflures de longue vie, elle l'avait tiré de la caisse et posé sur le couvercle de planches et, Pompon sous le bras, elle avait de sa main libre dénoué les rubans qui fermaient la couverture. Penchée, lèvres pincées, les sourcils froncés dans une mimique d'attention curieuse, elle avait lu à voix haute distinctement la première phrase écrite :

Ils m'ont appelée la Rouge Bête. Ce n'était pas méchantement.

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Date de sortie

L'ombre des voyageuses

  • France : 2006-05-18 - Poche (Français)

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