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Quelque chose de chaud coula sur la joue d’Esme et elle l’essuya promptement en espérant qu’il ne l’avait pas vu.

— Laisse-moi tranquille, dit-elle d’une voix rauque.

Rip se raidit.

— Esme ? Tu pleures ?

— N-non.

Soudain, il posa sa main sur sa joue. Esme ferma les yeux quand il la força à relever la tête tandis qu’une dernière larme coulait en silence sur sa pommette. Elle ne voulait pas qu’il la voie pleurer, mais la fermeté de sa main ne lui laissait pas le choix.

Un pouce rêche essuya la larme.

— Bordel de merde, dit-il sur un ton perplexe et essoufflé. Mince, ma belle. Pleure pas. Je t’en prie, pleure pas. J’en vaux pas la peine.

— Si, murmura-t-elle. Ne te rabaisse pas.

http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/

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- Je ne pourrai jamais assez te remercier.

- Tu n'as pas à me remercier, répliqua t il d'un ton bourru. J'aime te faire sourire.

- Peut être un baiser pour commencer ?

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Will s’écarta de lui.

— Qu’est-ce que tu fais là ?

— Je te retourne la question.

Rip rempocha son couteau tandis que la colère bouillonnait dans ses veines. Il connaissait la réponse, bien sûr. Blade avait dû envoyer Will pour le surveiller. Pour s’assurer qu’il n’allait pas perdre le contrôle au beau milieu de la colonie et faire couler le sang sur la gadoue givrée. Un frisson parcourut son échine et il se mit à saliver. C’est tentant. Succomber, rien qu’une fois…

— J’ai pensé que tu aurais besoin d’un coup de main, murmura Will, les joues en feu.

Il n’avait manifestement pas prévu de se faire surprendre.

— Ouais… répondit Rip en pliant ses doigts d’acier. Tu as environ dix ans de retard.

Un léger sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme. Puis Will passa devant lui, les narines évasées, pour inspecter la ruelle.

— Qu’est-ce que tu fabriques ?

— Jem Saddler m’a dit que Liza Kent n’a pas donné signe de vie depuis près de trois jours. Aucun signe de son vieux non plus, expliqua Rip. Will s’arrêta devant une porte en bois et examina le symbole au-dessus du linteau, qui représentait deux poignards croisés. Un tatouage similaire était gravé à l’intérieur des poignets de Rip et Will. Une marque d’appartenance, de protection. La marque de Blade. Will gonfla de nouveau ses narines.

— Tu sens quelque chose ? demanda Rip.

Ses propres sens s’étaient aiguisés depuis qu’il était devenu un sang bleu, mais l’odorat de Will pouvait percevoir à des kilomètres.

— Étrange, fit le loup-garou en fronçant les sourcils. (Il voûta ses énormes épaules sous son manteau puis se frotta le nez.) Des produits chimiques. Mais rien d’autre. Ça sent comme dans l’atelier de Honoria. La nouvelle femme de Blade.

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