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Extrait

Extrait ajouté par CrystalM 2020-12-11T21:31:34+01:00

Prologue

Prologue

Dimanche 15 juin, San José, Californie

Le vent gémit, des branches raclent le bois des volets fermés. Une obscurité dense pèse sur ma peau, s’introduit dans mes poumons à chaque inspiration, comme pour me noyer. Un léger parfum d’encens flotte dans l’air. J’ignore où je suis, mais je sais que tout ceci n’est qu’un rêve. Un cauchemar, plutôt.

Allongé sur le matelas, mon corps ne me répond pas. Il n’obéit qu’à la voix du maître qui m’a éveillée, Sir Telmoore. Je suis totalement immobile, incapable même de cligner des paupières. Bientôt, la porte s’ouvrira, découpant un rectangle de lumière dans les ténèbres, et il s’avancera. Malgré sa silhouette chétive, ses cheveux blancs et ses rides profondes, il répand une aura menaçante, comme si son enveloppe physique peinait à contenir sa puissance. Quand il se penchera sur moi, je me noierai dans les profondeurs de ses iris envoûtants. Il approchera ses lèvres de mon oreille. Son souffle brûlant glacera ma peau, comme ses mots, toujours les mêmes, usants, persuasifs :

— Cesse de te cacher, petite Morrigane, tu m’appartiens. Plus tu me fais languir, plus je te ferai souffrir.

Je sais qu’il dit la vérité. Nuit après nuit, il érode ma volonté, il attise ma peur. Un jour, je céderai, je lui avouerai où je suis, pour dormir à nouveau. Car c’est le seul moyen dont il dispose pour me retrouver : tant que les services secrets français dissimuleront mon essence psychique, il ignorera ma localisation… sauf si je la lui révèle.

Ça y est, le battant s’ouvre avec un grincement. L’odeur d’encens s’accentue. Il est là. J’entends le chuchotement de ses pas sur la moquette. Il va…

Au prix d’un effort terrible, je m’arrachai au rêve, ouvris les yeux et m’assis dans mon lit, la respiration haletante, le cœur tambourinant dans ma poitrine. Je desserrai mes doigts, qui s’étaient instinctivement refermés sur le pendentif de ma grand-mère, une croix celtique ornée d’un cabochon de lapis-lazuli, qui m’avait protégée du revenant dans le Gévaudan. Il répandait une chaleur rassurante.

La lumière argentée de la lune se déversait dans la chambre. Je fixai la porte fermée du regard, mais elle ne fit pas mine de s’ouvrir. Aucun vieillard maléfique ne la franchirait cette nuit.

Un coup d’œil à ma montre m’indiqua qu’il était à peine 23 h 35. J’avais dormi quarante-cinq minuscules minutes. Le calme régnait sur l’appartement. À travers le mur, je percevais les ronflements réguliers d’André et, plus étouffé, le son d’une télévision. Chris devait s’abrutir devant une série quelconque. Il ne se couchait jamais avant une heure du matin. Quant à Stéphane, il nous avait quittés hier pour entamer sa mission sous couverture au Sanctuaire, un luxueux centre de thérapie holistique. Pour faire simple, il s’agit de soigner les patients en tenant compte de la « globalité » de l’être humain, à savoir ses aspects physiques, émotionnels, mentaux et spirituels, alors que la médecine conventionnelle s’intéresse en priorité aux symptômes. Malheureusement, on trouve tout et n’importe quoi chez les thérapeutes holistiques : parfois de véritables chamans, parfois de dangereux gourous de sectes. Tout ça pour dire que nous ignorions où nous mettrions les pieds.

L’un de nos agents était resté infiltré près d’une année au Sanctuaire. Il y avait aperçu Sir Telmoore à deux reprises, ces six derniers mois. Peu après en avoir informé ses supérieurs, il était mort noyé. D’où notre présence en Californie.

Stéphane – ou plutôt Derek Bedford, d’après son nouveau passeport – s’était fait engager au Sanctuaire comme « thérapeute cognitif » pour donner des cours de tai-chi et de méditation. André et moi le rejoindrions à la fin du mois en tant que patients, tandis que Chris, trop reconnaissable, resterait à l’extérieur en soutien.

À moins que je ne meure d’épuisement en raison du manque de sommeil avant, bien sûr.

Depuis notre arrivée aux États-Unis, je n’avais pas eu une seule nuit sans cauchemar, peut-être à cause de la distance avec ceux qui me protégeaient… ou de la proximité de Sir Telmoore.

Après chaque réveil, je mettais des heures à me rendormir. J’avais des valises sous les yeux qui seraient bientôt assez grandes pour y fourrer toute ma garde-robe. Sans compter mon humeur de dogue, couplée à une maladresse crasse qui ne me ressemblait pas.

C’en était assez ; j’avais trop repoussé l’échéance. Aux grands maux, les petites pilules ! Je farfouillai dans le tiroir de la table de nuit pour en tirer une plaquette de celles prescrites par le psychiatre qui suivait l’équipe. Je les contemplai, alignées dans leurs alvéoles transparentes, puis en libérai une. Elle roula dans ma paume. Si petite, si blanche… Je savais pertinemment que je ne pourrais plus me passer du soulagement que le somnifère m’apporterait, mais tant pis. Je la posai sur ma langue et l’avalai avant de changer d’avis.

Source : kobo.com

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