Extraits

La chaleur du corps de River et de son amour pour moi chasse le froid que je croyais ancré en moi pour l’éternité.

Et il était là. Dans mon école, dans mon environnement, dans mes pensées. Un intrus dans mon petit monde soigneusement construit où je prétendais être un autre, dont il franchissait allègrement les murs pour montrer à quel point ils étaient fragiles, si je le laissais faire.

Ce qu’ils m’ont fait… C’est logé dans la moelle de mes os maintenant. J’ai froid même quand le soleil brille. Alors quand la personne que j’aime me dit qu’elle m’aime aussi, ma première réaction est de penser qu’elle ment. La seconde est de me sauver en courant. La troisième est de baiser quelqu’un d’autre. Et la quatrième et de me saouler à mort pour oublier tout ça.

Merci de m’avoir aimé quand moi je ne m’aimais pas.

Chapitre 3 :

River

«… J’ai l’impression d’être coupable d’un crime que je n’avais pas commis.

– Alors, dit Holden après une minute de silence. C’est river, c’est ça ?

– Oui, Whitmore.

– Dis-moi, Tiver Whitmore…

La flamme de son Zippo se ralluma.

Ses yeux se rivèrent aux miens me perforant comme si j’étais un film plastique.

– En dehors de moi… qui sait que tu es gay ?

Je me figeai, toutes les molécules de mon corps se pétrifiant en même temps. Je ne pouvais pas bouger ni respirer et pourtant je sombrai dans les profondeurs vertes des yeux de Holden auxquels la lumière vacillante donnait des éclats dorés et bruns. Il observait la tempête d’émotions que je ne pouvais pas contrôler se peindre sur mes traits. Son expression s’adoucit.

– Tu es cinglé, répliquai-je d’une voix rauque. Et bourré. Tu ne me connais pas.

Holden se pencha vers moi, rapprochant nos visages, la flamme dansant entre nous. Sa proximité me donnait l’impression qu’il touchait ma peau ; un frisson hérissait les poils de mes bras et touchait jusqu’à mon sexe.

– Ton secret ne risque rien avec moi, chuchota-t-il. …»

Prologue :

Holden

«… Puis il y avait eu l’Alaska et toutes mes conceptions de la famille et du foyer avaient été ébranlées.

Mags et Reginald jouaient un rôle. Une fois que j’aurais mon bac, leur contrat arriverait à sa fin et ils pousseraient un soupir de soulagement. Je recevrais alors un héritage qui correspondait au budget de plusieurs petits pays. Chacun irait de son côté et on ne se reverrait plus jamais. Pourquoi ferait-on ça ?

Je prendrais mon argent et je me tirerais. Je voyagerais. J’irais où je voudrais quand je voudrais et je resterais quelque part le temps que je choisirais. Je ne permettrais plus jamais à quiconque de m’emprisonner ou de me retenir. Je serais libre.

Ou alors je disparaîtrais. …»

"Alors quel est le problème?"

"Le problème c'est que le mec en question n'est pas mon type, c'est le moins que je puisse dire. Le brave garçon américain. Chaleureux, mièvre, tout le monde l'aime. Il est l'équivalent humain d'un sandwich au fromage grillé."

(trad. perso)