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Avant-propos
Louis XIV est un personnage qui enflamme, passionne, dérange, embarrasse, divise, agace, excède parfois, mais laisse rarement indifférent. Comment comprendre sinon les milliers de monographies – articles savants, thèses universitaires, ouvrages de vulgarisation – qui lui ont été consacrées et celles qui sortent chaque année ? Il a ses admirateurs enthousiastes comme ses détracteurs acharnés, ses thuriféraires résolus qui lui pardonnent tout et ses adversaires convaincus qui ne lui passent rien, les uns qui cherchent constamment à le réhabiliter et les autres qui peignent au noir son âme et son œuvre. Il y a les adeptes du « roi de gloire » et les contempteurs de l’« envers du soleil ». Il y a le Louis XIV côté cour et le Louis XIV côté jardin, l’orgueilleux conquérant de l’Europe, l’agresseur de la petite Hollande, aspirant à la cosmocratie, et le héros d’alcôve, petit-fils du Vert-Galant, dont on énumère la liste impressionnante des maîtresses ; l’immortel créateur de Versailles, le protecteur des arts et des lettres, l’ami de Molière, de Boileau, de Le Nôtre, de Mansart, celui qui écoute le Miserere de Lully ou assiste à la représentation d’Esther à Saint-Cyr et l’incendiaire du Palatinat, l’implacable persécuteur de Fouquet et des protestants, l’exterminateur des Camisards luttant pour leur foi. Louis Dieudonné ne serait-il qu’un miroir brisé reflétant les mille et une contradictions de son temps comme du nôtre ?
Afficher en entierNon, Louis XIV n'a jamais prononcé la célèbre phrase: "l'Etat c'est moi!". Il a même dit le contraire aux courtisans venus l'entourer sur son lit d'agonie : "Je m'en vais, mais l'Etat demeurera toujours", cet Etat moderne qu'il a forgé, aujourd'hui sans doute accablé de défauts, hypertrophié, bureaucratisé à l'excès, facilement accusé de tous les maux, mais qui reste encore le meilleur rempart contre le retour des démons de l'intérieur comme des barbaries venues d'ailleurs.
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