Extraits

Le contact des doigts de Rafael sur son menton la fit sursauter. Un petit sourire aux lèvres, il murmura :

— Revenez. Vous êtes partie très loin de moi.

— Comment pouvez-vous dire cela alors que vous me retenez prisonnière dans vos bras ?

Son regard se durcit, mais il répondit avec douceur :

— Oui, je tiens votre corps, or je veux davantage. Vous étiez loin de moi… À quoi pensiez-vous ?

Elle crut alors qu’il allait la quitter mais, à sa surprise, il lui caressa la joue avec une étrange tendresse.

— Quel dommage, petit visage d’ange, que nous ne nous soyons pas rencontrés bien avant tout cela, dans un autre temps et un autre monde ! Nos deux vies auraient alors sans doute été très différentes.

Incapable de répondre, les larmes aux yeux, elle se contenta de hocher la tête. Rafael la dévisagea encore quelques secondes avec une intensité inouïe avant de tourner les talons et de quitter la pièce. Restée seule, Beth fixa la porte fermée en se demandant si on pouvait vraiment mourir d’avoir le cœur brisé.

“Sous l’effet de la belladone, elle voyait double, et les vertiges qu’elle éprouvait depuis un moment déjà empiraient, au point que ses bras et ses jambes ne lui obéissaient qu’avec une lenteur effroyable. L’esprit confus, elle bredouillait des paroles inintelligibles. Elle savait ce qui était en train de se passer, et pourtant, elle avait l’impression d’être dans un rêve – un cauchemar, plutôt.”