Extraits

Toujours souriant, Jared fila vers une mère et son trio de nourrissons qui dégustaient leur repas autour d’un des plus grandes tables. Le Howl était de très loin l’endroit que Jared préférait au monde. Tout le monde en ville y passait au moins une fois par semaine, apportant avec eux les nouvelles les plus passionnantes : qui tombait amoureux, qui manquait de chance, et qui avait juste besoin d’un petit coup de pouce pour trouver le bonheur.

Et les coups de pouce étaient justement la spécialité de Jared.

« Ça va peut-être piquer un peu... »

Jared lui fit un clin d’œil : « Je suis un gros dur, tu l’as dit toi-m… AAAAÏÏÏE ! » Le contact de la compresse imprégnée de désinfectant contre la plaie l’avait fait hurler. « Enfin, je veux dire... » Il se racla la gorge pour parler de la voix la plus basse possible : « Ouille ? »

Tony s’esclaffa. « Un sacré gros dur, je vois ça. »

Tony leva son verre une nouvelle fois, mais se figea en apercevant le reflet du superbe spécimen qui franchissait les portes du bar.

Ces Huntington devraient embouteiller leurs gènes et les vendre comme crème de beauté, pensa Tony.

« Tout le monde connais AUDREY’s ! » Jared avait essayé d’avoir l’air enjoué, mais en avait fait un peu trop. « J’y serai en un rien de temps, et on réglera cette histoire. »

« Tony t’attendra. Si quelque chose se passe mal, passe-nous un coup de fil… » Osric regarda ses pattes puis releva les yeux vers Jared. « Mais tu devras nous excuser si on met un peu de temps à décrocher. »

« Pas dégueu ton chili aujourd’hui, Jared, dit Claire en souriant à pleines dents. Je me rappelle encore quand tu ne faisais pas la différence entre un radis et un rutabaga… mais tu es devenu un vrai chef. »

Jared acquiesça, tout sourire qu’une des résidentes de la ville les plus acariâtres lui ait adressé un de ses rares compliments. « Si nous continuons à avoir autant de clients je n’aurai plus le temps de cuisiner. Tu ne connaîtrais pas quelqu’un qui aimerait passer derrière le gril ? »