Extrait

J’avais chaud et j’étais en nage. Ses yeux brillaient encore et son sourire était là, furieux et fier, il était à moi. Il était pour moi. Il m’a sauté dessus, et je l’ai pris dans mes bras pour l’écraser contre moi, et il s’est mis à pleurer. Il a pleuré contre moi comme je l’avais fait contre lui un nombre incalculable de fois, et je l’ai bercé, je l’ai apaisé, et je lui ai murmuré À moi, tu es à moi. Et il a tout évacué.

Lorsqu’il eut terminé, nous tremblions tous les deux, secoués par des séismes. Ma gorge se serrait sans cesse et je l’ai attiré plus près de moi. Quand ses sanglots se sont enfin apaisés, il s’est éloigné et m’a embrassé. Je sentais son visage gonflé s’écraser contre le mien et la férocité de son baiser a recommencé à me faire trembler tandis qu’il m’appuyait contre la vitre. Soudain, nous portions tous les deux trop de vêtements, et l’instant d’après ils avaient disparu et nous nous frottions l’un contre l’autre, et il mordait mon épaule pendant que je suçais son cou. Et tandis que je rejetais ma tête en arrière et que je le pénétrais en me cambrant, je l’ai entendu gémir un à moi, à moi, à moi, que j’ai repris en chœur, et nous l’avons chanté jusqu’à ce qu’on se mette tous les deux à grogner et à haleter. Puis nos queues se sont retrouvées dans sa main, et nous avons joui en même temps, et je jure devant Dieu que le béton a tremblé, ondulé et enfin craqué sous nous.