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Je suis assise dans ma chambre parisienne et réfléchis à tout ce qui vient de m’arriver. Le doute ne me parait plus permis, je baigne dans une intrigue que je ne comprends pas et qui me dépasse.
Afficher en entierPendant les jours qui suivent, je me consacre à cette passion que je tente de faire revivre. Et je dois avouer qu’au premier abord, ce n’est pas évident. La couture est une activité passionnante, mais il faut faire preuve de patience, qualité dont je suis dépourvue. Je m’escrime sur une robe prune qui devrait être sublime, si j’en crois le modèle sur l’emballage du patron. Le résultat n’est pas à la hauteur de mes espérances. Disons que si l’on peut glisser un pingouin géant dans le modèle, alors qu’on a plutôt la silhouette d’une gazelle, ce n’est pas bon signe. Mon coup de ciseaux a encore besoin d’être exercé. Je persévère donc ou selon, je m’accroche, je nage… je coule.
Je grogne, perdue dans un enchevêtrement de tissus. Je dois avoir l’air d’une femme des cavernes qui vient de tomber dans une décharge… (quand je couds, mes cheveux tombent sur mon patron, alors je les attache en un hideux palmier préhistorique). Je décide de traîner ma vieille carcasse à la mercerie, histoire de me changer les idées et de voir du monde. Voilà quatre jours que je ne suis pas sortie de ma grotte… pardon, de mon appartement.
Arrivée dans le magasin, je découvre que ce n’est hélas pas ici que je rencontrerai l’homme de ma vie : le magasin est rempli de mamies à l’allure bonhomme, portant visiblement leurs propres créations. J’en suis à ce constat et hésite à fuir à toutes jambes dans un endroit pour gens de mon âge – à savoir un night-club, un bar, Zara ou oh, tiens, je l’avais oublié celui-là : un bureau ! – quand une vendeuse qui semble avoir vu mon désarroi vient à mon secours.
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