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Chapitre 4 : l’homme mystère
Mahira
«… Les filles ont raison, il faut que j’aille de l’avant. Il est temps de percer le mystère. Je prends mon téléphone et lui envoie un message.
Il me faut plus.
Bien sûr, je n’ai pas de vibrations en retour….»
Afficher en entierElle est entrain de devenir ma drogue; comme un nouveau consommateur, je suis à la fois effrayé par l'emprise et conquise par l'ampleur du bien-être qu'elle me procure. Ce qui me pousse toujours au même raisonnement : si je décide de m'arrêter, ça risque d'être dur, mais bien sûr, je me réfugie dans l'excuse classique de tous les dépendants : J'ai le temps avant d'y penser et j'aviserai quand j'y serai.
Afficher en entier« -Tu sens, Mahira, ce que j’éprouve pour toi?
Je n’ose pas formuler la moindre parole, impossible de prévoir quelle sera sa réaction. Il me tuera, peut-être? D’amour, sûrement. Entre les mains de David, tout devient une arme létale, même ça. Je l’ai enfin compris. Il m’a prise, sublimée, mais sans lui je ne suis plus rien, je disparais. »
Afficher en entier« Quelqu’un m’a dit un jour: avoir peur d’aimer par crainte de souffrir, c’est comme avoir peur de vivre de crainte de mourir. »
Afficher en entier« Alors, quand celui qui vous dévore des yeux vous renverse, vous bouleverse, c’est l’expérience sensuelle la plus folle, la plus incroyable qui puisse vous arriver. Il faut le vivre pour le comprendre. »
Afficher en entier— Mademoiselle, ne vous méprenez pas, si je suis venu de loin, ce n’est pas dans le but d’acheter votre vertu.
Et elle n’en a rien à cirer, Fioretti.
Je saisis sa main pour la porter à mes lèvres, comme s’il s’agissait d’un oiseau tremblant que j’aurais eu peur d’écraser en le serrant trop fort. Elle me détaille, critique, en fronçant les sourcils.
— Il me semble vous avoir déjà vu…
Je m’incline en une sorte de révérence maladroite en signe de respect qui doit paraître désuète et obséquieuse. Normalement, je n’ai pas besoin de ça, que ce soit grâce à ma belle gueule ou à mon porte-monnaie bien garni, je n’essuie aucun refus. Les gens sont superficiels, c’est si tristement facile… Mais avec elle, c’est différent, je veux faire mieux.
— En effet, j’ai eu le plaisir de vous croiser il y a quelques semaines sur Toulon. Mais j’avais envie d’en voir encore davantage. À vrai dire, je… serais curieux de découvrir chaque facette de vos compétences.
J’ai peur qu’elle me saute à la gorge. Ou pas. En fait, l’idée me séduirait assez. Viens à moi, petit oiseau, et je jouerai à chat…
Ses yeux regardent furtivement sur le côté et elle semble mal à l’aise, alors j’essaie de rendre ma voix plus douce encore :
— Pour être parfaitement honnête, je suis venu pour vos talents. Et si le bien-fondé de ma démarche vous échappe, je vous promets de rester protocolaire et de ne plus faire irruption dans votre quotidien. Je m’en tiendrai strictement au cadre professionnel et ne traiterai pas en personne. Mais, s’il vous plaît, accordez-moi ce dernier spectacle.
Tu la supplies, Fioretti, fais attention…
Sa bouche s’entrouvre comme si elle cherchait ses mots et, sous son maquillage, sa peau se teinte d’une nuance délicatement rosée.
— D’accord, concède-t-elle, je vais faire une exception… C’est juste que le cancan n’est pas notre spécialité et ce que vous demandez, à savoir une prestation privée, est une démarche très particulière qui me met mal à l’aise.
Un cancan ? J’ai pas demandé ça, moi ! Je veux juste qu’elle s’effeuille !
— Entendu. Dans ce cas, je tiendrai parole, après cette faveur, je disparaîtrai.
Afficher en entierChapitre 1 : Coma White
«… Puis avance vers moi comme une prédatrice, elle retire la pique à chignon qui retient sa coiffure et, d’un air de défi, me la tend en articulant distinctement un mot qui me fout en vrac :
— Pardon.
J’agrippe le délicat accessoire, comme s’il s’agissait de l’unique clé déverrouillant l’issue de secours d’un entrepôt en feu. Je suis convaincu qu’il y a quelque chose de possible entre nous. L’obscurité qui suit la fin du morceau est oppressant et je ressens un vague soulagement quand a lumière revient peu à peu.
Je la cherche, ça ne peut pas être anodin. Mais je ne la vois nulle part, elle a dû repartir dans les loges. Après quelques minutes d’une attente interminable, je décide de l’y rejoindre. Dans le couloir, je croise quelques jeunes femmes déjà prêtes à partir, quittant les lieux par l’escalier de service. J’intercepte l’une d’entre elles en espérant que Miss Carlotta ne soit pas déjà partie elle aussi.
— Je suis navrée, monsieur, vous arrivez trop tard. Nous n’avons pas le droit d’avoir des contacts avec les clients de toute façon, je suis vraiment désolée…
Je râle, dépité et furieux contre moi-même :
— Non, non ! Elle était là il y a une minute !
J’écoute à peine les voix qui s’élèvent autour de moi m’expliquant le règlement, les usages et tout le reste. De toute façon, je m’en fous, je reviendrai tous les soirs s’il le faut. Mais, face à moi, la jeune femme insiste et pose une main sur mon bras pour attirer mon attention bers sa pique à chignon.
— Monsieur ? Monsieur ! Elle vous a tout de même laissé quelque chose !
Je tire distraitement sur un bout de l’origami en papier japonais imprimé qui orne l’extrémité. Je suis aussi angoissé qu’un lycéen qui découvrir s’il a été reçu au bac. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine et je me fige. c’est une sorte de carte de visite avec ses coordonnées et je découvre avec délice sa véritable identité : Miss Carlotta s’appelle Mahira, Mahira Camps.
Je vais tenir parole et la séduire, comme aucun homme ne l’a jamais fait : en cultivant le mystère.»
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