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Je l’appelle une fois, deux fois. Sept fois. Puis il me revient en mémoire que la génération Z préférerait se rouler dans les orties que parler au téléphone, et je lui envoie un texto.
Afficher en entierSpoiler(cliquez pour révéler) Je connais son odeur. Ce petit grain de beauté dans son cou quand elle relève ses cheveux. Elle a la lèvre supérieure un peu plus charnue que l’inférieure. La courbe de son poignet, quand elle tient un stylo. C’est mal, c’est vraiment mal, mais je connais les contours de sa silhouette. J’y pense en me couchant, et puis je me lève, je vais bosser, et elle est là, et c’est insupportable. Je lui dis des trucs avec lesquels je sais qu’elle sera d’accord, juste pour l’entendre me répondre : « Hm-hm. » C’est sensuel comme la sensation de l’eau chaude sur mon dos, putain. Elle est mariée. Elle est brillante. Elle me fait confiance, et la seule chose que j’ai en tête c’est de l’amener dans mon bureau, la déshabiller, lui faire des choses inavouables. Et j’ai envie de le lui dire. J’ai envie de lui dire qu’elle est lumineuse, elle brille d’un tel éclat dans mon esprit que ça m’empêche parfois de me concentrer. Parfois j’oublie pourquoi je suis entré dans la pièce. Je suis distrait. J’ai envie de la pousser contre un mur, et j’ai envie qu’elle se blottisse contre moi. J’ai envie de remonter le temps pour aller mettre un coup de poing à son stupide mari le jour où je l’ai rencontré, et ensuite repartir dans le futur pour lui en coller un autre. J’ai envie de lui acheter des fleurs, de la nourriture, des livres. J’ai envie de lui tenir la main, et de l’enfermer dans ma chambre. Elle est tout ce que j’ai toujours voulu, et je veux me l’injecter dans les veines, et à la fois ne plus jamais la revoir. Elle est unique, et ces sentiments, ils sont intolérables, putain. Ils étaient à moitié en sommeil tant qu’elle était absente, mais, maintenant elle est là, et je ne contrôle plus mon corps, comme un putain d’ado, et je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas quoi faire. Je ne peux rien faire, alors je vais juste… ne rien faire.
Afficher en entier— Tu crois que je ne sais pas ce que ça fait, de tant vouloir quelque chose que tu as peur de t’autoriser à le prendre ? Même quand c’est sous ton nez ? Tu crois que je ne flippe pas ma putain de race ? (Il expire, se passant une main dans les cheveux.) Bee. Tu veux avoir ta place quelque part. Tu veux quelqu’un qui ne te lâchera pas. Je suis tout ça. Je ne t’ai jamais lâchée pendant des années, alors que je ne t’avais même pas. Mais tu dois m’y autoriser.
Afficher en entier— Tu es excitée ? demandé-je à Rocío quand je passe la chercher.
Elle me dévisage d’un air sombre et réplique :
— En France, la guillotine a été utilisée jusqu’en 1977. Ça fait pas longtemps.
Je prends ça comme une invitation à fermer ma gueule, ce que je fais, en esquissant un sourire d’idiote.
Afficher en entierOk, Outlook nous avons un problème.
Afficher en entier- De l'honnêteté. Tu veux de l'honnêteté ?
- Oui. Je veux juste être le plus honnête possible...
- En voici, de l'honnêteté : je suis amoureux de toi. Mais ce n'est pas un scoop. Pas pour moi, et pour toi non plus, je pense. Pas si tu es honnête avec toi-même, ce que tu prétends être, pas vrai ?
Afficher en entier“I want to tell her that she's luminous, she's so bright in my mind, sometimes I can't focus.”
Afficher en entier- Est-ce que tu vois ce corps maigre, rabougri et sans muscles ? Il a été conçu pour vivre en symbiose parasitaire avec un canapé. Il résiste à l'entraînement avec la force de plusieurs millions d'ohms.
Afficher en entier— Je devrais vous présenter à ma fille. Elle a récemment annoncé qu’elle ne mangerait plus de produits d’origine animale, dit-il en soupirant. Le week-end dernier, j’ai versé du lait de vache dans ses céréales en pensant qu’elle ne verrait pas la différence. Elle m’a dit que ses avocats me contacteraient.
— Quel âge a-t-elle ?
— Elle vient d’avoir six ans.
Je m’esclaffe.
— Bon courage.
J’ai cessé de manger de la viande à sept ans, quand j’ai pris conscience que les délicieux nuggets de pollo que ma grand-mère sicilienne servait presque tous les jours et les adorables galline qui pâturaient autour de la ferme étaient… plus reliés que je ne l’avais soupçonné au départ. Stupéfiant coup de théâtre, je sais. Reike était loin d’être aussi bouleversée : quand j’ai frénétiquement expliqué que « les cochons ont des familles, aussi – une maman, un papa et des frères et sœurs à qui ils vont manquer », elle a juste hoché la tête d’un air songeur, et m’a rétorqué : « Ce que tu es en train de dire, c’est qu’on devrait manger toute la famille ? » Je suis devenue entièrement végan environ deux ans plus tard. En parallèle, ma sœur s’est fixé comme but dans la vie de manger assez de produits d’origine animale pour deux. Ensemble, nous émettons l’empreinte carbone d’une personne normale.
Afficher en entier"Je ne suis pas faite pour ça. Et par «ça» j'entends utiliser mon corps pour quoi que ce soit de plus éprouvant que tendre le bras jusqu'à mon placard à grignotages."
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