Extraits

Quand je pars comme ça, je ne reviens que le lendemain au club, avec une gueule de bois d’un autre monde. Je me réveille très souvent chez un mec que je ne connais pas, me souvenant à peine de notre partie de jambes en l’air.

Alors, encore une fois, je rentre par la petite porte à l’arrière, quelques mecs sont déjà là à discuter à droite à gauche dans une ambiance légère et détendue. Je m’approche du bar et l’homme qui s’y tient me fait un énorme sourire.

— Salut, toi, mon beau, tu t’es encore fâché avec ta petite copine ? ricane-t-il.

— Oui, ma main droite est jalouse de la gauche et donc, elle me fait la gueule.

Il explose de rire. Max, le barman, est un grand blond bodybuildé avec une petite moustache. Le stéréotype même du gay en puissance, mais il cherche ce style très cliché. Ses beaux yeux bleus me font à chaque fois de l’effet, cependant, je n’ai jamais fini dans son lit.

— Je te sers quoi, mon beau ?

— Comme d’hab’, un double whisky sec, s’il te plaît. Avec un orgasme ?

— L’orgasme sec aussi ?

Je relève un sourcil, ça ne rigole pas, cette histoire. Bordel, je me sens coupable de ne rien avoir vu, j'étais trop absorbé par mon nombril, fait chier. Je commence à me remettre en question, pourquoi je voulais absolument devenir prospect ? Juste pour faire chier mon père ? Pour lui prouver quelque chose ? Ou simplement pour essayer de combler un vide affectif à la suite du décès de ma mère ? Je me pose toutes ces questions, à tel point que je n'ai même pas remarqué que nous avions pris la route.

— Hé ! Yale, ne te prend pas trop la tête, mec.

— Facile à dire, je me rends compte qu'en fait... je suis un putain d'égoïste.

— C'est bien de s'en rendre compte un jour.

Je tourne la tête vers mon ami, il est concentré sur la route, mais a un putain de sourire à la con sur les lèvres. Il m'énerve, à toujours me provoquer, mais au moins, lui ne prend pas de gant pour me ménager, il s'en fiche de ma réaction.

✏ « Yale… je crois que je tombe amoureux de toi... »

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✏ « - Donc, tu t’es glissé dans ma chambre ? Tu pensais y trouver quoi ? [...] - Alors tu pensais y trouver quoi ? - Je… pensais que tu t’étais trouvé un autre mec. Genre que tu t’étais trouvé une nouvelle proie. [...] - Je n’ai pas envie… d’avoir d’autre proie. - Juste moi ? Je te suffis vraiment ? »

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✏ « - Je ne sais pas trop comment parler de mes sentiments, m’avoue-t-il en reprenant son souffle. - Rowan… je.. tu m’as ouvert les yeux et tu as tellement fait pour moi, tu sais. Tu es venu me sauver, tu m’as montré que j’étais plus que le fils du prés’, que j’étais un homme. J’ai pas envie que tu ailles voir ailleurs. Je crois… - Je n’irai pas voir ailleurs, me coupe-t-il. Car je suis tombé amoureux de toi Yale. [...] - Moi aussi je suis tombé amoureux de toi, Rowan. »

Même si j'aime le sexe avec un homme, j'ai toujours au fond de moi cette sorte de honte. J'aimerais bien réussir à m'ouvrir à ses côtés et à m'assumer jusqu'à avoir les couilles de faire mon coming out.

Je me souviens d'un mot que j'ai vu passer sur les réseaux sociaux : attachiant.

Oui, car Yale est très attachant, attirant et terriblement sexy, mais aussi terriblement chiant.

« Je suis amoureux de ce mec, je n’ai plus aucun doute là-dessus. Lui qui pourtant m’avait tellement agacé, je suis tombé sous son charme et sa personnalité. Il va falloir que je prenne mon courage à deux mains et que je finisse par lui en parler. »

« Yale peut être vraiment sympa. C’est mon genre de mec, dommage qu’il soit le fils du prés’, je l’aurais bien foutu dans mon pieu. »