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Il passe distraitement un doigt sur ma lèvre inférieure. Je le mordille gentiment et il sourit avant d’ajouter, sûr de lui :
— Je t’embrasserai. Un jour.
— Dans tes rêves, peut-être.
— Déjà fait.
Afficher en entierJe ne réponds pas, préférant ne pas engager cette conversation. Il me toise du regard, remarquant probablement que je suis toujours en caleçon.
— Habille-toi.
Je ne sais pas pourquoi je lui obéis à cet instant précis, mais j’ai froid, alors je me contente de me baisser sur le sol pour attraper mon jean.
Je l’enfile alors qu’il reprend :
— Sérieusement, c’est quoi ton genre ?
— Je ne sais pas, rétorqué-je en haussant des épaules. Tout sauf toi.
Il rit.
— C’est précis. Tout sauf moi.
— Et toi ? Ton genre ?
— Eh bien, dit-il en faisant semblant d’y réfléchir. Tout sauf toi, moi aussi.
— Il y a une sacrée incompatibilité entre nous deux.
Je le vois sourire de nouveau et je ramasse mon sweat que j’enfile par-dessus mon torse gelé. La sensation du vêtement sur ma peau nue me fait un bien fou. Je remonte la capuche sur ma tête pour protéger mes cheveux mouillés du vent.
— Elle existait avant notre naissance, reprend Hamilton en enfilant sa veste de costard par-dessus sa chemise.
— De quoi ?
— Notre incompatibilité.
Afficher en entier— Ouais, déglutis-je, à bout de souffle. Bien sûr… Tout ce que tu veux.
— Toi.
— Quoi ?
— C’est toi, murmure Rosenbach. Tout ce que je veux.
Afficher en entier« J’ignore depuis combien de temps sa main effleure la mienne. Le contact est tellement inattendu, incohérent, effrayant… Doux ? Je suis perdu. J’ai l’impression que sa main est la seule chose qu’il me reste pour m’accrocher à la réalité. Et encore, je ne suis pas sûr que ce soit réel. Il n’y a jamais rien eu qui m’ait fait planer comme ça, pas même la drogue. »
Afficher en entier- Hamilton, je crois que tu confonds "plaisir" et "torture"
- Et toi tu confonds "patience" et "précipitation" répliqué-je en lui happant les lèvres pour le faire taire.
Afficher en entier— Tu avais raison, tu sais, reprend Hamilton en posant ses mains sur mes hanches. On ne sera jamais un couple normal.
Je hausse les épaules, puis me relève légèrement pour que mes lèvres frôlent les siennes au moment où je lui réponds :
— On emmerde les couples normaux.
Afficher en entierLa nuit, c’est pour se foutre la tête à l’envers ou pour se reposer. Et avec toi, c’est les deux en même temps. Je te jure, je ressens des choses que je n’avais encore jamais ressenties. Tu me calmes, j’ignore comment tu fais. Tu le ressens aussi, non ? Alors, merde, on s’en fout du reste. Avec des nuits comme les nôtres, les journées valent à peine le coup d’être vécues.
Afficher en entierSes cils sont collés entre eux à cause de ses larmes. C’est la deuxième fois qu’il pleure après un orgasme. Je me demande si ça lui arrive tout le temps. Je prierais pour que ça lui arrive tout le temps. C’est le plus beau tableau que j’ai jamais vu.
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— Tu n’aimes pas ça ? demandé-je en passant une main dans ses cheveux bouclés.
— Bien sûr que si, idiot.
— Alors, pourquoi as-tu aussi peur de te laisser aller ?
— Parce qu’on n’a pas le droit, rappelle-t-il.
— Tu veux que j’arrête ?
— Tu devrais arrêter.
— Tu le veux ? répété-je.
Rosenbach reste silencieux. Sa respiration devient plus douce, plus calme, tandis que son regard se pose sur mes lèvres. J’y passe ma langue sans m’en rendre compte. Pas pour le provoquer, mais juste parce que la vue de sa bouche me fait penser que la mienne est en manque de ses baisers.
— Comment pourrais-je ne pas le vouloir ? lâche-t-il. Personne ne m’a jamais regardé comme tu le fais. Personne ne m’a jamais embrassé comme tu le fais. Personne.
Afficher en entier— As-tu conscience qu’on est tous les deux morts demain matin ? dis-je avant qu’il ne ferme les paupières.
— Au moins, je me serais senti vivant avant que ça n’arrive. Je n’ai pas à me plaindre.
Le fils Rosenbach s’endort, en me laissant avec sa déclaration à la con et mon estomac en état de guerre nucléaire.
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