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« Wiiiit », « Wiiiit », « Wiwiiiit ».
Il n’y a rien à faire. J’ai sifflé comme un pinson une bonne partie de la nuit, mais il n’y a rien à
faire. En plus de baver comme une vieille limace, Jenny ronfle comme une poivrote enrhumée.
Encore heureux que je l’aie installée sur le canapé du salon ! J’ai tout de même pu dormir entre deux coups de tonnerre. Quand on était ados, chez mes parents ou les siens, on couchait dans la même chambre, mais comme on passait la nuit à se raconter des trucs, j’avais moins l’occasion de subir sa mélodie du marteau-piqueur. Je n’ai jamais compris comment un si petit visage pouvait produire un bruit pareil ! On a dû lui installer un ampli dans les narines à la naissance, et son crâne fait caisse de résonance. Mais ça supposerait qu’il soit vide ; ce qui ne serait pas très gentil pour Jenny. Ceci dit…
ça expliquerait pas mal de choses. Passons ! Il est temps d’arrêter les travaux ! Je vais réveiller la bête.
La journée commence. Debout les morts !
Je sors de ma chambre et m’approche de la source de la nuisance. La bouche ouverte, la bave séchée autour de la bouche, Jenny, visage d’ange, fait trembler les murs et me brise les tympans.
– Jenny ! Jenny ! C’est l’heure de couper le moteur !
Je la secoue un peu. Son œil s’entrouvre, sa bouche s’anime pour vérifier qu’il lui reste un peu de salive et qu’elle n’a pas tout déversé sur mes oreillers.
– Hum… Ah !
Elle arrête définitivement le marteau-piqueur et vérifie par une mastication à vide la présence de sa langue et autres glandes buccales.
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