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— Elle, c’est Tanya, me souffle Leya.
— Qui donc ?
— La fille que tu scrutes avec tes yeux revolvers, se marre-t-elle comme si on était amies de longue date.
— Je ne scrute personne.
— Oh que si. Tu as bien des qualités, mais la discrétion n’est clairement pas ton fort...
Elle commence à me gonfler sévère.
— Kenan t’intéresse ?
— Non !
— On dirait pourtant que si... tu le dévorais des yeux.
— N’importe quoi.
— Tu nies ?
— Bon, tu sais quoi, Docteur Love ? Trouve-toi une autre cible parce que Cupidon et moi, on a coupé les ponts il y a bien longtemps !
Afficher en entierFinalement, certains instants de vie sont remplis de bonheur, même lorsque tout semble noir. Une étincelle peut naître à tout instant et briller juste assez fort pour nous donner envie d’y croire encore.
Afficher en entier"— Qui es-tu, Kenan ?
Je repose cette question, mais j’attends cette fois une réponse.
Il ne parvient pas à me répondre. Alors je l’abandonne, mais il me rattrape et, une fois encore, me tourne face à lui, une main sur mes hanches comme lors de notre danse.
— Quelqu’un de confiance.
— Pourtant, tu caches beaucoup de choses.
— Nous sommes deux dans ce cas, chuchote-t-il, trop près de mes lèvres.
Je ne sais pas à quoi il fait référence, ou tout du moins, j’espère ne pas le deviner. Nos souffles se défient, nos regards se cherchent, se perdent, se confrontent dans une danse enflammée et risquée.
— Ah oui ? Et à quoi je pense, maintenant ? le provoqué-je, poussée par la colère.
Mon cœur accélère sa course, ma poitrine s’élève et s’abaisse dans un rythme saccadé. Mon corps et le sien se cherchent dangereusement. L’attraction est telle que je devrais me sentir gênée, mais j’ai besoin de cracher ma rancœur d’une manière ou d’une autre, et dans ses bras, elle se transforme en un intense besoin primitif. Je ne me reconnais plus, les émotions à vif dans ce contexte inadapté.
Il déglutit, mis à mal par ce qu’il perçoit. Envolée son assurance, il paraît soudain bien moins confiant. Un peu plus et je le verrai rougir.
Mes pensées ne sont plus des mots, ne forment pas de phrases. Ce sont des ressentis purs et animaux.
Il s’approche de mon oreille, resserrant un peu plus notre étreinte infernale.
— Là, tu ne penses pas, tu vis.
Son murmure me fait l’effet d’une décharge électrique. Lorsqu’il rapproche son visage du mien, nos lèvres s’effleurent et déclenchent un tourbillon de chaleur dans tout mon être. Soit je m’enfuis maintenant, soit je…"
Afficher en entier❝ — Je n’ai pas besoin d’escorte, je sais me débrouiller seule.
— Oh, je vois… tu préfères rentrer chez toi seule en pleine nuit complètement nue ?
Son arrogance m’horripile.
— Parce que tu t’imagines qu’à deux on est plus crédibles, peut-être ?
Il éclate de rire mais ne répond rien. J’aperçois plus loin le chemin qui mène à North Whisperlake.
— Si Earl prône le patriarcat et toutes ces conneries, ça le regarde. Je n’ai jamais eu besoin d’un homme pour me protéger.
— Crois-moi, j’ai mieux à faire aussi.
— Dans ce cas, ne te gêne pas pour moi.
— Impossible. Il me tuerait s’il apprenait que j’avais désobéi.
— Il n’en saura rien.
— Sauf s’il t’arrive quoi que ce soit…
— Je gère. Vas retrouver ta vie passionnante de grand méchant loup…
Mon sarcasme ne l’atteint pas. Dommage. J’ai vraiment besoin d’être tranquille pour digérer cette soirée. ❞
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