Extraits

L'intéressé hocha la tête, visiblement satisfait de sa réponse. Lilith tenta de se lever, mais ses jambes se dérobèrent au dernier moment et elle s'écrasa lourdement sur le parquet en étouffant un grognement. Son père se pencha alors sur elle et la tint dans ses bras sans effort. L'enfant vit son regard plein de fierté se poser sur elle, ce qui la conforta dans l’idée qu’elle avait bien joué son rôle, cette nuit-là. Il sortit de la maison en prenant soin de fermer la porte derrière lui.

Épuisée et titillée par une désagréable envie de vomir, Lilith posa sa tête contre le torse de son père. Sur la route du retour, elle s’endormit rapidement, bercée par le balancement régulier des pas soulevant une légère poussière dans leur sillage. Elle ne sentit même pas quand il la posa dans le lit avec douceur, qu’il repoussa une mèche sur son front et qu’il murmura :

— Tu es vraiment incroyable, ma petite Lilith.

Un chant.

Un chant sauvage.

Dans les premiers temps, Moira crut rêver, mais lorsque quelque chose la tira par le col et la jeta contre le rebord auquel elle s'accrocha de toutes ses forces, elle reprit brusquement ses esprits. La collision entre la bordure saillante et sa poitrine lui tira un gémissement et elle poussa sur ses bras pour remonter sur le sentier qui n'avait pas été touché par l'avalanche. Cela fait, la jeune fille scruta le glissement, à la recherche de ce qui l'avait sauvée. À la vue de l'immense boule de poils blanche qui luttait en sens inverse, son estomac se tordit d'appréhension. Ça ne pouvait être...

Un loup.

Ismeline ne se rendit même pas compte que

Moira décryptait à cet instant chacune de ses pensées, émue au possible. Elle s'était comportée de manière si égoiste, oubliant que son état inquiétait son entourage. A présent, il était temps de se rattraper.

Même s'ils étaient à l'aube d'une nouvelle guerre, elle devait réparer les pots cassés avant qu'il ne fût trop tard.

– Merci, chuchota-t-elle, alors que Melhen et Douce venaient de s'éclipser.

Ismeline, qui débarrassait la table en chantant, de tut.

– Pourquoi me remercier ? s'enquit-elle étonnée. inquiétait son entourage. A présent, il était temps de se rattraper.

Même s'ils étaient à l'aube d'une nouvelle guerre, elledevait réparer les pots cassés avant qu'il ne fût trop tard.

– Merci, chuchota-t-elle, alors que Melhen et Douce venaient de s'éclipser.

Ismeline, qui débarrassait la table en chantonnant, se tut.

– Pourquoi me remercier ? s'enquit-elle, étonnée.

– Pour tout. Pour mavoir élevée comme ta fille, pour m'avoir soutenue à chaque moment.

– Et pour toutes les crises cardiaques que i'ai failli faire ces dernières années, plaisanta

I'Abel.

Ele reposa ses assiettes avant de rejoindre la jeune fille. Repoussant ses cheveux derrière son épaule, elle embrassa son front avec tout l'amour maternel qưelle avait à lui transmettre.

– Tu n'as pas à me remercier.

– Bien sûr que si. Tu as été comme une deuxième maman, pour moi.

– Ce que tu me dis me touche, répondit

Ismeline, et je te considère comme ma fille.

Je sais que rien n'a été facile pour toi, mais sache que nous sommes ta famille et que tu peut compter sur nous en toute situation.

Moira lui sourit avant de la prendre dans ses bras.

Douce et Melhen revinrent à cet instant.

– On peut venir, nous aussi?

❝ — Je refuse de me poser cette question. Avec des quoi et des qu’est-ce, on s’arrête de vivre, tu ne crois pas ? ❞

Pourquoi ils se comportent ainsi? C'est vraiment... étrange.

Elle pointa du menton le couple insolite. Douce attrapa une branche morte et tâcha de la plier jusqu'à la casser. Elle semblait profondément agacée par la présence des deux autres.

- Le lien entre un loup et son Abel est difficile à expliquer. Ils sont tellement unis dans leur relation qu'ils finissent par plus pouvoir vivre l'un sans l'autre.

Kalenken l'attendait à quelques mètres de là, la queue remuant joyeusement.

- Content de te voir, Moira.

- Lilith, corrigea la fillette. C'est Lilith.

Une étrange émotion traversa le regard du loup.

- Tu vas devoir t'y faire, désormais. Une nouvelle vie s'ouvre devant toi, il faut faire le deuil de l'ancienne.

- Amarah m'a déjà dit tout ça. Je... je suis pas encore très bien habituée.

- Je comprends, répondit Kalenken d'une voix ronronnante destinée à l'apaiser. Tu dois accepter certains états de fait. Notamment qu'amarth te connait mieux que tu ne le penses.

- Tu es monté jusqu'en haut pour prendre mes vêtements, remarqua-t-elle d'une voix chargée d'ironie. Comme c'est gentil à toi!

- Gentil est mon deuxième prénom.

- Voyez-vous ça...

- Je n'allais tout de même pas te laisser à moitié nue par ce temps, argua-t-il en lui lançant son paquetage qu'elle rattrapa au vol.

Ils se jaugèrent avant de se sourire.