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Extrait ajouté par livine 2015-05-24T20:17:00+02:00

Quand Daemon apparut soudain à côté de moi, je hurlai. Je voulus le frapper mais il évita aisément mon coup.

- putain tu fais ça pour m'énerver, c'est ça?

-qui, moi, (il arrondit les yeux d'un air innocent.) A quelle heure est ce que vous dînez?

- 18 heures. (je montai les marches du perron) mais tu n'es pas invité.

- comme ci je voulais manger avec toi, rétorqua t'il

Je lui fis un doigt d'honneur sans me retourner.

- je te laisse jusqu'à 18h30 pour arriver chez nous, après je viens te chercher.

- ok, ok

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Extrait ajouté par LodiGrs 2015-03-03T21:40:11+01:00

Chapitre 1, page 9 :

Les cartons s'empilaient dans ma nouvelle chambre et internet n'était toujours pas opérationnel. Depuis mon arrivée ici, je n'avais pas pu mettre à jour mon blog littéraire. J'avais l'impression d'avoir été amputée d'un membre. A en croire ma mère, je passais beaucoup trop de temps à m'occuper des "Khroninique de katy". Ça me tenait à cœur, c'est vrai, mais elle exagérait un peu. ELLE n'avait pas le même rapport au livres que moi.

Je soupirais. Nous étions arrivées ici deux jours plus tôt et il nous restait des montagnes de cartons. Ça me déplaisait encore plus que le fait d'avoir déménagé en Virginie-Occidentale (le coin le plus puritain des États-Unis).

Depuis notre arrivée, j'avais fait des progrès : je ne sursautais plus au moindre grincement. Ce n'était pas ma faute... Cette maison semblait tout droit sortie d'un film d'horreur. Il y avait même une tour! C'était plus fort que moi.

Ketterman ne faisait partie d'aucune municipalité. Autrement dit, ce n'était pas vraiment une vraie ville. La bourgade la plus proche était Petersburg, où il n'y avait surement pas plus de deux feux rouges, et encore moins de Starbuck. Nous ne pouvions pas recevoir le courrier directement chez nous. Il fallait se rendre à Petersburg pour le récupérer.

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Extrait ajouté par LodiGrs 2015-03-02T21:16:51+01:00

Chapitre 28, page 347 :

j'étais absolument dingue. C'était la chose la plus folle que j'avais jamais faite. C'était pire que de mettre une mauvaise note à un bouquin, plus effrayant que de demander une interview à un auteur pour lequel j'aurais sacrifié mon premier-né, plus effrayant que d'embrasser Daemon.

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Extrait ajouté par Manon2910 2014-11-15T23:33:34+01:00

Allons, bon : Daemon disait presque des choses profondes.

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Extrait ajouté par Lolosup 2022-11-20T19:32:38+01:00

Je t'en prie. Pitié.Je ne peux pas te perdre. S'il-te-plaît, ouvre les yeux. Ne m'abandonne pas.

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Et je ne lis pas trop. On ne peut pas trop lire, c’est impossible.

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Page 125

Je restai allongé de longues minutes, respirant profondément pour me calmer, pour reprendre le contrôle de mes émotions. J'étais en vie, grâce à Daemon... qui me servait apparemment de coussin.

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Extrait ajouté par Freg07 2022-03-03T10:38:52+01:00

Chapitre 9

Je sortis après avoir dîné avec ma mère. Il ne me fallut pas longtemps pour rejoindre la ville et retrouver la bibliothèque. Les rues d’habitude animées étaient à présent désertes. Pendant le trajet, le ciel avait commencé à se couvrir, créant une ambiance fantomatique.

Malgré l’étrange tournure qu’avait prise ma vie et la déception insidieuse que je ressentais pour avoir été mise à l’écart par Dee et ses amis, je souris en entrant dans la bibliothèque. Toute pensée liée aux jumeaux s’évapora aussitôt. Le silence des lieux me pénétra lorsque j’aperçus les rangées de livres qui tapissaient les murs. Comme le jardinage, le calme des bibliothèques m’apaisait.

En m’arrêtant devant une table vide, je laissai échapper un soupir de plaisir. J’avais toujours réussi à oublier mes soucis à travers la lecture. Les livres étaient ma façon de m’évader et je m’y plongeai volontiers, la tête la première.

Cette fois encore, le temps passa sans que je m’en rende compte. Bientôt, l’atmosphère de la bibliothèque se fit lugubre. Ce genre de lieu était toujours très sombre quand le soleil se couchait, mais la lumière particulière que renvoyait le ciel ajoutait quelque chose d’inquiétant. Je ne savais pas qu’il était si tard jusqu’à ce que la bibliothécaire éteigne les lumières. J’eus du mal à trouver mon chemin jusqu’à l’accueil. J’avais hâte de sortir du bâtiment plein de courants d’air et de bruits inquiétants.

Un éclair illumina soudain les étagères et le tonnerre gronda derrière les fenêtres. J’espérais pouvoir arriver à ma voiture avant qu’il se mette à pleuvoir. Les livres que je voulais emprunter serrés contre ma poitrine, je me dépêchai d’atteindre la sortie, puis m’occupai des formalités en un temps record. J’eus à peine le temps de remercier la bibliothécaire qu’elle s’était déjà retournée pour fermer.

— OK... marmonnai-je dans ma barbe.

L’orage qui s’annonçait avait précipité la tombée de la nuit. On aurait dit qu’il était bien plus tard qu’il n’était réellement. Les rues étaient toujours aussi vides. Je jetai un coup d’œil derrière moi, pensant rester ici jusqu’à ce que la pluie s’arrête, mais la dernière lumière dans la bibliothèque s’éteignit aussi.

Serrant les dents, je fourrai les livres dans mon sac à dos avant de m’aventurer dehors. Au moment où je posai le pied sur le bitume, une pluie torrentielle s’abattit sur moi, me trempant en quelques secondes. Je fis de mon mieux pour protéger mon sac tandis que je cherchais mes clés en sautillant d’un pied sur l’autre. L’eau était glacée !

— Excusez-moi, mademoiselle, m’interrompit une voix rocailleuse. J’espérais que vous pourriez m’aider...

J’avais été tellement concentrée sur la portière à ouvrir et les livres à protéger que je n’avais pas entendu qui que ce soit approcher. Jetant mon sac à dos dans l’habitacle, je resserrai ma prise sur mon sac à main avant de me retourner. Un homme sortit de l’ombre et se posta dans la lumière d’un lampadaire. La pluie coulait sur ses cheveux clairs, plaquant les longues mèches contre sa tête. Ses lunettes à monture métallique avaient glissé sur le bout de son nez de travers et il tremblait légèrement, les bras croisés pour se protéger du froid.

— Ma voiture est là-bas, dit-il en faisant signe derrière lui. (Il criait pour se faire entendre par-dessus le bruit des gouttes qui tapaient contre la carrosserie.) Elle a un pneu à plat. Je me demandais si vous aviez un cric.

J’en avais un... sauf que toutes les cellules de mon corps m’enjoignaient de répondre le contraire. L’homme ne semblait pas avoir assez de force pour lancer ne serait-ce qu’un vulgaire caillou, mais je me méfiais.

— Je ne sais pas.

J’avais parlé beaucoup plus faiblement que je ne l’avais voulu. Repoussant mes cheveux mouillés, je m’éclaircis la voix avant de crier à mon tour.

— Je ne suis pas sûre d’en avoir un.

Son sourire se fit las.

— Le moment est mal choisi, n’est-ce pas ?

— Effectivement.

Je me balançai d’un pied sur l’autre.

Une partie de moi-même aurait voulu l’abandonner ici avec une excuse, mais l’autre, majoritaire, ne savait pas dire non aux gens. Plantée devant ma portière entrouverte, je me mordillai la lèvre inférieure. Je ne pouvais pas le laisser sous la pluie. Le pauvre homme semblait sur le point de s’effondrer. La pitié que je ressentis à son égard repoussa ma peur de l’inconnu.

J’aurais été incapable de le laisser bloqué ici alors que je pouvais l’aider. Au moins, la pluie commençait à se calmer.

Ma décision était prise. Je lui adressai un léger sourire. — Je peux regarder. J’en ai peut-être un.

L’homme eut l’air rassuré.

— Vous me sauveriez la vie.

Pourtant, il ne bougea pas. Il avait sûrement senti ma méfiance.

— La pluie commence à se calmer, mais il y a des nuages encore plus noirs qui arrivent. J’ai bien peur qu’on ne subisse un sacré orage.

Après avoir refermé ma portière, je me dirigeai vers l’arrière de ma voiture. J’ouvris alors le coffre et fis courir mes doigts sur le fond tapissé à la recherche de l’encoche pour le soulever.

— Pour être franche, je crois bien en avoir un.

Je venais à peine de tourner le dos à l’inconnu lorsqu’un courant d’air froid me fit dresser les cheveux sur la tête. L’adrénaline se mit à courir dans mes veines, faisant battre mon cœur plus fort dans ma poitrine. Sous l’effet de la peur, mon ventre se serra douloureusement.

— Les humains sont tellement stupides et naïfs.

Sa voix était aussi glaciale que le vent contre ma nuque.

Avant que mon cerveau ait pu enregistrer ses paroles, une main mouillée et glacée se referma violemment sur la mienne. Sa respiration était lourde et poisseuse contre mon cou. Je n’eus même pas le temps de répondre.

Il m’attrapa par le poignet pour me retourner. Un cri s’échappa de ma gorge tandis qu’une flèche de douleur remontait le long de mon bras. J’étais face à lui à présent. Il n’avait plus l’air aussi inoffensif qu’avant. Il semblait même plus grand, plus large.

— Si c’est de l’argent que vous voulez, vous pouvez prendre tout ce que j’ai sur moi. J’avais envie de lui jeter mon sac à la figure et de m’enfuir.

L’inconnu sourit avant de me pousser. Très fort. L’impact contre le bitume me coupa le souffle et je me tordis le poignet dans ma chute. De mon autre bras, j’attrapai mon sac et le lui lançai.

— Je vous en prie, le suppliai-je. Prenez-le. Je ne dirai rien. Vous pouvez partir. Je vous le promets.

Mon agresseur s’accroupit devant moi. Lorsqu’il ramassa mon sac, ses lèvres s’étirèrent en un sourire moqueur. Derrière ses lunettes, ses yeux semblèrent changer de couleur.

— De l’argent ? Ce n’est pas ton argent que je veux.

Il jeta la besace de côté.

Je le dévisageai en haletant. Je n’arrivais pas à croire que c’était en train de m’arriver.

Si ce n’était pas un voleur, que voulait-il ? Un cri de terreur résonna alors dans mon esprit : Non. Non. Non.

La vague d’images et de pensées qui m’envahissait m’empêchait de réfléchir correctement, mais mon corps, lui, bougeait. Je m’éloignai de lui, me cognant au trottoir. La peur me submergeait. Je savais que j’avais besoin d’appeler à l’aide. Je sentais le hurlement se former dans ma gorge. J’ouvris la bouche.

— Ne crie pas, m’ordonna-t-il d’une voix menaçante.

Les muscles de mes jambes se contractèrent. Je me tournai sur le côté et levai les genoux, prête à courir. Je pouvais y arriver. Il ne s’y attendait pas. Je pouvais y arriver. Maintenant !

Malheureusement, il tendit aussitôt les bras vers moi, m’attrapa par les cuisses et tira dessus. Mon bras gauche, puis mon visage rencontrèrent le sol. Le goudron rugueux me déchira la peau. En quelques secondes, mon œil se mit à gonfler et du sang chaud coula le long de mon bras. J’eus un haut-le-cœur. J’essayai de me libérer, en vain, puis de lui donner des coups. Il grogna mais tint bon.

— Je vous en prie ! Laissez-moi partir.

Je tentai encore de lui faire lâcher prise. Le bitume me râpait les bras. La douleur redoubla, et une nouvelle émotion vint s’y ajouter.

La colère m’envahissait. Elle chassa la peur, l’écrasant presque. Leur association me força à agir. Je me débattis, le frappai, le poussai, le tirai... mais rien ne semblait le déstabiliser, ni le faire bouger du moindre millimètre.

— Lâchez-moi !

Cette fois, je hurlai. Le son me déchira la gorge, la laissant à vif.

Il se déplaça si rapidement que son visage disparut, comme la main de Dee un peu plus tôt dans la journée. Puis, il s’allongea sur moi, la main contre ma bouche. Lui qui m’avait paru si petit, tellement inoffensif, pesait à présent une tonne. J’étais incapable de respirer ou de remuer le petit doigt. Savoir ce qui allait se passer me rendait dingue.

Je ne pouvais qu’espérer que quelqu’un m’ait entendue. C’était ma dernière chance.

Il baissa la tête pour renifler mes cheveux. Un frisson de dégoût me parcourut.

— J’avais raison, cracha-t-il. Tu portes sa trace. (Il retira sa main de ma bouche et me saisit par les épaules.) Où sont-ils ?

— Je... Je ne comprends pas, hoquetai-je.

— Bien sûr que non. (Il eut une grimace de dégoût.) Tu n’es qu’un mammifère stupide.

Tu n’as aucune valeur.

Je fermai les yeux le plus fort possible. Je ne voulais pas le regarder. Je ne voulais pas voir son visage. Je voulais juste rentrer chez moi. Pitié... — Regarde-moi !

Quand je n’obéis pas, il me secoua de nouveau. Mon crâne percuta le sol. Le nouvel élan de douleur me prit par surprise et j’ouvris mon œil non blessé sans m’en rendre compte. Il saisit mon menton de sa main glacée. Mes prunelles balayèrent son visage avant de se concentrer sur ses yeux. Ils étaient grands et vides. Je n’avais jamais rien vu de tel.

Toutefois, j’y lus quelque chose de bien pire. Pire que d’être détroussée, agressée ou même violée. J’y vis la mort, la mienne, sans le moindre remords de sa part.

— Dis-moi où ils sont.

Il articulait chaque mot, pourtant sa voix était en sourdine, comme si elle résonnait sous l’eau... à moins que ça ne vienne de moi. J’étais peut-être en train de me noyer.

— Bon, cracha-t-il, tu as sans doute besoin d’un peu d’encouragement.

En un clin d’œil, il avait passé ses mains autour de ma gorge pour m’étrangler. Il ne m’avait même pas laissé le temps de prendre une dernière inspiration. La panique s’empara de moi. J’essayai de retirer ses doigts de mon cou et de lui donner des coups de pied pour me libérer, en vain. Il resserra sa prise sur ma trachée fragile.

— Tu es prête à me répondre, maintenant ? me demanda-t-il. Oui ou non ?

Je ne savais pas de quoi il parlait. Mon poignet ne me faisait plus mal ; la chair déchirée de mes bras et de mon visage n’était plus aussi douloureuse non plus. De nouvelles sources de souffrance remplaçaient les anciennes. Je ne recevais plus d’air, plus du tout. Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine, réclamait de l’oxygène. Ma tête menaçait d’exploser sous la pression qui s’y était accumulée. Je ne sentais pratiquement plus mes jambes. Et de petites lumières apparaissaient devant mes yeux.

J’allais mourir.

Je ne reverrais plus jamais ma mère. Mon Dieu, ça allait l’anéantir. Je ne pouvais pas mourir ainsi, sans raison. Je me mis à prier en silence, à supplier pour que quelqu’un me trouve avant qu’il soit trop tard, mais je ne voyais déjà presque plus rien. Je sombrais dans un abysse ténébreux. La pression s’était un peu relâchée. Ma gorge à vif me faisait moins mal. La douleur me quittait. Je partais, je me fondais dans l’obscurité.

Puis, tout à coup, les mains disparurent et j’entendis un corps tomber sur le bitume un peu plus loin. J’avais l’impression de me trouver au fond d’un puits et de percevoir des bruits depuis la surface.

Au moins, je pouvais de nouveau respirer. J’avalais avidement chaque bouffée d’air, faisant glisser le précieux oxygène à l’intérieur de ma gorge blessée pour nourrir mes organes affamés. J’eus une quinte de toux.

Quelqu’un cria dans une langue douce et musicale que je n’avais jamais entendue. Puis, on jura et des coups de poing furent échangés. Un corps atterrit près de moi. Je roulai sur le côté. La douleur me fit tressaillir, mais cela m’était égal. Ça voulait dire que j’étais vivante.

On se battait dans la nuit. L’un d’eux, un homme, souleva l’autre et le maintint dans l’air au-dessus de lui. Sa force était étonnante, brutale. Surhumaine. Impossible.

Lorsque je me redressai, une nouvelle quinte de toux me secoua. Je me penchai, m’appuyant sur mon poignet, et criai de douleur.

— Et merde ! explosa une voix puissante.

Tout à coup, il y eut un éclat de lumière rouge et jaune intense. Les lampadaires qui bordaient les rues explosèrent, plongeant tout le quartier dans l’obscurité. Je me pliai en deux pour vomir. Puis, le gravier crissa et des chaussures de randonnée apparurent dans mon champ de vision. Je levai les bras pour me protéger.

— C’est fini. Il est parti. Tu vas bien ?

Une main douce se posa sur mon épaule pour m’aider à garder l’équilibre. Quelque part, au fond de mon esprit, il me sembla que cette voix m’était familière.

— Ne bouge pas.

J’essayai de relever la tête, mais les vertiges qui me parcouraient manquèrent me couper le souffle. Ma vue devint floue avant de s’éclaircir. Mon œil gauche était tuméfié. Je ne pouvais plus l’ouvrir. Une douleur lancinante palpitait en rythme avec les battements de mon cœur.

— Tout va bien, maintenant.

Une agréable chaleur se répandit dans mon épaule, se déversant dans mon bras, jusque dans mon poignet avant de détendre mes muscles endoloris et de se diffuser au plus profond de mon être. Ça me rappela l’époque où je prenais le soleil, allongée sur les plages de sable blanc.

— Merci pour...

Je m’interrompis en apercevant enfin le visage de mon sauveur. De hautes pommettes, un nez droit et des lèvres pulpeuses apparurent devant moi, un visage si beau mais si froid qu’il ne pouvait pas avoir de lien avec la chaleur qui envahissait petit à petit mon corps. Des yeux d’un vert rare et intense rencontrèrent les miens.

— Kat, dit Daemon, visiblement inquiet. Tu es toujours avec moi ?

— Toi, murmurai-je.

Ma tête bascula sur le côté. Je remarquai vaguement que la pluie s’était arrêtée.

Il haussa un sourcil noir charbon.

— Oui, c’est moi.

Sonnée, je baissai la tête vers mon poignet qu’il tenait toujours. Je n’avais plus mal. À

son contact, je ressentais quelque chose de différent. Surprise, je libérai vivement mon bras. — Je peux t’aider, insista-t-il en tendant de nouveau la main.

— Non ! m’écriai-je.

Ma gorge me fit souffrir. Il resta un instant ainsi avant de se redresser, les yeux rivés sur mon poignet.

— Comme tu veux. J’appelle la police.

J’essayai de ne pas l’écouter pendant qu’il parlait au téléphone. Au bout d’un moment, je réussis à retrouver mon souffle. — M... merci.

Ma voix était rocailleuse. Parler était douloureux.

— Ne me remercie pas. (Il se passa la main dans les cheveux.) Putain, tout est ma faute.

Comment aurait-il pu être en cause ? Mon cerveau n’avait sans doute pas encore retrouvé toutes ses capacités parce que je ne comprenais pas ce qu’il racontait. Me rallongeant avec soin, je levai la tête, très haut, vers lui. Je regrettai aussitôt de l’avoir fait. Il avait l’air furieux. Protecteur.

— Tu as vu quelque chose qui te plaisait, Kitten ?

Je baissai les yeux... jusqu’à ses poings serrés. Ses doigts n’avaient pas la moindre égratignure.

— De la lumière. J’ai vu de la lumière.

— Tu sais ce qu’on dit : on voit toujours de la lumière au bout du tunnel.

Je tressaillis en me souvenant que j’avais failli mourir.

Daemon s’accroupit près de moi.

— Merde, je suis désolé. Je n’ai pas réfléchi avant de parler. Où est-ce que tu es blessée ?

— Ma gorge... elle me fait mal. (Quand il la toucha doucement, je frissonnai.) Mon poignet aussi. Je crois... qu’il est cassé.

Je soulevai mon bras avec précaution. Il était gonflé et prenait déjà une magnifique teinte bleu violacé.

— Mais il y a eu un éclat... de lumière.

Il examina mon bras.

— Il est peut-être cassé ou foulé. C’est tout ?

— C’est tout ? Cet homme... il a essayé de me tuer.

Il plissa les yeux.

— J’avais bien compris. J’espérais simplement qu’il n’avait rien cassé d’important. (Il s’interrompit un instant pour réfléchir.) Comme ton crâne, par exemple ?

— Non... Je ne crois pas.

Il laissa échapper un soupir de soulagement.

— OK. Génial. (Il se releva et jeta un coup d’œil aux alentours.) Qu’est-ce que tu fabriquais dans le coin, au juste ?

— Je... j’étais à la bibliothèque. (J’attendis que la douleur s’estompe au niveau de ma gorge.) Il n’était pas très... tard. Et ce n’est pas comme si... on était dans une ville... dangereuse. Il m’a dit qu’il avait besoin d’aide... que son pneu était à plat.

Ses yeux s’agrandirent sous le coup de l’incrédulité.

— Un inconnu t’approche dans un parking la nuit, et toi, tu l’aides ? C’est sûrement la chose la plus stupide que j’aie entendue depuis très longtemps. (Il croisa les bras et me dévisagea.) Je suppose que tu as réfléchi avant. Tu acceptes des bonbons de la part des inconnus et tu rentres dans les vans avec marqué « chatons à donner » dessus ?

Je hoquetai d’indignation.

Il se mit à faire les cent pas.

— Je n’aurais pas pu t’aider si je n’étais pas passé par là par hasard ! Je ne relevai pas.

— Qu’est-ce que tu fais ici, d’ailleurs ?

Ma gorge commençait à aller mieux. Elle me faisait encore mal, mais je n’avais plus l’impression d’être traînée sur le bitume à chaque mot.

Daemon se figea et posa la main sur son cœur.

— Rien de particulier.

— Mince, moi qui croyais que vous étiez censés être gentils et charmants.

Il fronça les sourcils.

— Qui ça, « vous » ?

— Tu sais bien, les princes charmants qui sauvent les damoiselles en détresse.

Je m’interrompis. J’avais dû recevoir un coup sur la tête.

— Je ne suis pas ton prince.

— OK... murmurai-je.

Je relevai lentement les jambes pour poser ma tête sur mes genoux. J’avais mal partout, mais ce n’était rien par rapport au moment où l’homme avait eu ses mains autour de mon cou. À cette pensée, je frissonnai.

— Où est-il passé ?

— Il s’est enfui. Il est loin, maintenant, me rassura-t-il. Kat... ?

Je levai la tête. Sa silhouette imposante se dressait devant moi. Son regard était perçant, déstabilisant. Je ne savais pas quoi dire. La façon dont son corps cachait le clair de lune me déplaisait. Je fis mine de me déplacer.

— Je ne crois pas que tu devrais te mettre debout. (Il s’agenouilla près de moi.) L’ambulance et la police ne vont plus tarder. Je ne veux pas que tu t’évanouisses.

— Je ne vais pas... m’évanouir, niai-je en entendant les sirènes au loin.

— Très bien, parce que je n’ai pas la moindre envie de te rattraper. (Il examina ses ongles un instant.) Est-ce qu’il... t’a dit quoi que ce soit ?

J’avais une terrible envie de déglutir, mais c’était trop douloureux.

— Il a dit que... j’avais une trace sur moi. Et il n’a pas arrêté de me demander... où ils étaient. Je ne sais pas pourquoi.

Daemon prit une grande inspiration et détourna vivement les yeux. — Sûrement un malade.

— Oui, mais... à qui en voulait-il ?

Daemon me fit de nouveau face. Il grimaçait.

— Peut-être à une fille suffisamment stupide pour l’aider avec son pneu ?

— Tu es vraiment un connard, rétorquai-je, les lèvres pincées. On te l’a déjà dit ? Cette fois, il m’adressa un sourire sincèrement amusé.

— Tous les jours, Kitten, et j’en suis fier !

Je le dévisageai, incrédule.

— Je ne sais même pas quoi répondre à ça...

— Étant donné que tu m’as déjà remercié, je crois qu’il n’y a plus rien à ajouter. (Il se leva avec grâce.) Tout ce que je te demande, c’est de ne pas bouger. Reste tranquille et essaie de ne pas causer davantage de dégâts.

Je fronçai les sourcils. Ça aussi, ça me faisait mal.

Mon prince, pas si charmant que ça, se posta devant moi, les jambes écartées, les mains posées sur les hanches, comme s’il était prêt à me protéger encore une fois. Et si mon agresseur revenait ? C’était sans doute ce qui inquiétait Daemon.

Mes épaules se mirent à trembler. Mes dents les imitèrent rapidement. Daemon retira son tee-shirt et m’aida à enfiler le coton chaud en veillant à ce que le tissu n’effleure pas mon visage contusionné. Son odeur m’enveloppa. Pour la première fois depuis mon agression, je me sentis en sécurité. Grâce à Daemon. Allez comprendre.

Mon corps semblait s’être rendu compte que la bataille était terminée. Je me mis à chanceler sur le côté. J’allais avoir un deuxième œil au beurre noir lorsque ma tête toucherait le sol. C’était la deuxième fois que je m’évanouissais en quelques jours. Je me demandai brièvement si j’étais maudite. Daemon était là à chaque fois que je tombais dans les pommes...

Je m’effondrai comme une masse.

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Extrait ajouté par Une_liseuse 2020-08-25T12:58:55+02:00

Dee ricana et leva la tête vers son frère.

- Elle est Géniale, hein ?

-Merveilleuse, répliqua-t-il d’un ton plus sec que jamais.

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Extrait ajouté par Eleara 2020-08-10T16:46:05+02:00

- Tu ne me plais pas du tout.

Un autre pas. J'avais le dos contre le mur, à présent.

- Tu mens.

- Et toi, tu es bien trop sûr de toi.

J'étais envahie pas sa présence. Ça avait un drôle d'effet sur mon ventre.

- Tu sais, quand je dis que tu es arrogant, je veux dire que ce n'est pas séduisant du tout.

Daemon posa une main de chaque coté de ma tête et se pencha en avant.Je me tenais entre une lampe et la télévision. J'étais coincée.

Lorsqu'il reprit la parole, son souffle caressa mes lèvres.

- Quand tu mens, tu rougis.

- Non, non.

Ce n'étais pas ma réponse la plus éloquente, mais j'étais incapable de penser de façon cohérente.

Il fit glisser ses mains le long du mur jusqu'à mes hanches.

- Je parie que tu penses a moi tout le temps. Sans arrêt.

- Tu es dingue.

Le souffle coupé, je me pressais contre le mur.

- Tu rêves de moi. (Ses yeux se posèrent sur ma bouche. Je senti mes lèvres s'entrouvrir.) Je suis certain que tu écris mon nom sur tes cahiers, encore et encore, et que tu dessines des petits cœurs autour.

J'éclatai de rire.

- Dans tes rêves, Daemon.Tu es la dernière personne a laquelle...

Il m'embrassa.

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