Extraits

Des dizaines d’émotions se mêlaient à notre baiser : l’espoir d’un avenir, d’un véritable avenir ensemble, notre acceptation l’un de l’autre avec nos bons et nos mauvais côtés, même les plus terribles. C’était si fort que ça menaçait de nous engloutir tout entiers et, bon sang, je voulais me laisser engloutir. Je voulais que nous soyons tous deux submergés. Quand Kat se recula, je pris une grande inspiration. Nos regards se croisèrent. Une foule d’émotions brillaient dans ses yeux gris. Je posai tendrement une main contre sa joue en murmurant trois mots très courts dans ma langue natale. Des mots puissants, mais pas encore assez forts pour exprimer ce que je ressentais pour Kat.

« Du calme, Kitten, sinon, je vais devoir te trouver une pelote de laine pour t’occuper. »

« Je ne vais rien avouer du tout parce que si ton ego continue de prendre autant de place, il va falloir lui attribuer un code postal. »

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Non. Non. Non !

Je secouai la tête. Non, ce n’était pas possible. Non.

On se regarda les yeux dans les yeux et l’horreur de la situation envahit chaque cellule de mon corps. Je cherchai un passage, mais il n’y en avait pas. Kat était de l’autre côté et elle n’était pas seule. Elle y était avec des Arums et des soldats qui avançaient vers elle. Elle était piégée.

Je n’arrivais plus à respirer.

Si j'avais été un gentil garçon, je l'aurais laissée dormir, mais ce fût plus fort que moi : je me penchai pour l'embrasser sur la bouche. Ses cils frémirent et elle ouvrit les paupières sur ses yeux gris.

-Salut, murmura-t-elle.

-Salut, Belle au bois dormant...

Elle sourit.

-Tu m'as réveillée avec un baiser ?

Je posai une main sur son ventre.

-Bien sûr. Je t'avais dit que mes lèvres avaient des pouvoirs magiques.

Je l’embrassai de nouveau. Et Kat ne me repoussa pas, au contraire.

Elle fit descendre ses mains le long de mon dos, puis les glissa sous mon tee-shirt, provoquant une nouvelle déferlante de sensations. Elle arqua le dos et enroula ses jambes autour des miennes. Son coeur battait au même rythme échevelé que le mien. On respirait fort. C’était de la folie. C’était parfait. Mes doigts effleurèrent la dentelle de son soutien-gorge.

Soudain, une étrange sensation m’alerta. Je me raidis une seconde avant d’entendre ma soeur crier.

— Oh, mon Dieu, Jésus, Marie, Joseph ! Mes yeux ! Mes yeux !

Kat ouvrit les paupières et je levai la tête. Dee se tenait à un mètre de nous, les bras croisés sur la poitrine et elle nous fixait comme si elle nous avait surpris complètement nus en train de faire sauvagement l’amour.

Kat retira vivement les mains de sous mon tee-shirt.

— Oh, mon Dieu, murmura-t-elle, incroyablement gênée.

— Tu n’as rien vu, Dee, lançai-je avant d’ajouter, à voix basse : mais seulement parce que tu es arrivée juste à temps.

— Tu étais allongée sur elle et ta bouche et la sienne faisaient ça.

Elle décroisa les bras et appuya ses paumes l’une contre l’autre à plusieurs reprises. Je fronçai les sourcils. Non, Kat et moi ne pouvions pas ressembler à ça.

— Crois-moi, je n’ai jamais voulu voir ça, ajouta-t-elle d’un air dégoûté. Genre, jamais.

— Qu’est-ce que tu fais, Kitten ? lui demandai-je.

Elle sursauta et se retourna.

— J’ai fait un bonhomme de neige, répondit-elle.

— Je vois ça. Mais il n’est pas terminé.

— Non, répondit-elle d’un air morose.

Je fronçai les sourcils.

— Ça ne me dit pas pourquoi tu es assise dans la neige. Ton jean doit être trempé.

Je marquai une pause, avant d’ajouter en souriant :

— Tant mieux, en fait. Il doit bien te mouler les fesses.

Spoiler(cliquez pour révéler)Pendant un moment, Paris n’arriva pas à détacher son regard de Luc. Il n’avait aucune garantie que si ces gamins étaient capturés, ils survivraient assez longtemps pour obtenir ce que Luc désirait. Et Luc le savait. Et il était prêt à risquer leurs vies.

Il était prêt à risquer la vie de n’importe qui, y compris celle de Paris, pour obtenir ce qu’il voulait.

Mes paumes se posèrent sur ses hanches et je la pressai contre moi. Quand elle émit un gémissement, je la poussai contre ma camionnette. Le monde pouvait s'écrouler autour de nous, ça n'avait aucune importance.

Voilà l'effet qu'elle me faisait.

— Maman, protesta Kat, ce n’est pas comme si on allait coucher ensemble alors que tu es à la maison !

— Je suis ravie d’apprendre que vous ne couchez ensemble que lorsque je ne suis pas là, ma puce.

Je toussai pour dissimuler mon sourire.

— On peut rester…

Kat m’adressa un regard noir. Si je terminais ma phrase, elle était capable de me foudroyer sur place. Je me tus.

— Mamaaan ! se plaignit-elle, boudeuse.

Mme Swartz soupira.

— D’accord, mais laissez la porte ouverte.

Un grand sourire éclaira le visage de Kat.

— Merci !

Elle se retourna et me guida d’un pas vif vers sa chambre. Après m’avoir poussé à l’intérieur, elle secoua la tête.

— Tu es incorrigible.

Je souris.

— Et toi, tu es très vilaine. Je croyais qu’elle t’avait dit de laisser la porte ouverte ?

— Elle n’est pas fermée, rétorqua-t-elle. Elle est entrouverte. C’est pareil.

— C’est un détail, c’est vrai, acquiesçai-je.