Lyon 100 % vintage à travers la carte postale ancienne

SI LYON M'ÉTAIT CONTÉ

La ville de Lugdunum est tracée en 43 av. J.-C. par un lieutenant de Jules César, Munatius Plancus, qui y installe des colons romains. Puis Agrippa, le plus fidèle compagnon de l'empereur Auguste, la choisit comme capitale. De son centre partent, en étoile, toutes les routes importantes de Gaule. La construction de trois aqueducs permet à la cité de s'étendre. Ses commerçants obtiennent le monopole du commerce des vins, alors que ses nautes arment des flottilles de navires sur le Rhône et que ses potiers deviennent de vrais industriels avec des batteries de fours. La ville, fortifiée avec son capitale et son forum, son théâtre, son odéon et son cirque, s'étend sur la colline salubre de Fourvière. Les négociants s emparent des terres situées entre Saône et Rhône (à l'époque l'île des Canabaé), alors que l'amphithéâtre des Trois-Gaules où tous les gallo-romains se réunissent chaque année pour rendre hommage à l'empereur et a la déesse Rome se situe à Condate, sur la rive gauche de la Saône (le bas de la Croix-Rousse). C'est un véritable étonnement de constater le faible impact du tracé de la ville romaine, sans doute la plus importante de Gaule (certainement la plus peuplée), sur la topographie de la ville contemporaine. La ville des hauteurs édifiée sur et autour de Fourvière, durement frappée à la fin du IIe siècle, cesse peu a peu d'être habitée à partir du IVe siècle, en raison de la rupture de son approvisionnement en eau.

L'actuel Vieux Lyon ne date que du XIe siècle, et les premières foires sont organisées à Lyon sous Charles VII et Louis XI en raison de l'excellente position géographique de la ville, qui retrouve ainsi sa vocation commerciale fixée quinze siècles auparavant par les Romains. A la Renaissance, un pont est construit sur le Rhône : la Presqu'île conquise, des habitations s'édifient alors entre Terreaux et Bellecour. Mais personne ne souhaite encore s'installer sur la rive gauche du Rhône. Des quais et des sites portuaires font leur apparition, la population préférant s'agglutiner le long des fleuves plutôt que de s'installer sur les hauteurs de Fourvière et de la Croix-Rousse. Une sorte d'inversion de la période romaine qui ne lasse pas de surprendre. Un choix lié bien sûr aux activités commerciales. Connue pour ses soieries dès François Ier, mais aussi pour ses imprimeries, la ville vit difficilement la période des guerres de religion, qui provoquent le départ de nombreux protestants détenteurs de métiers à tisser l'étoffe de soie ou la passementerie.