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JASON.
Ah ! si les mortels pouvaient procréer autrement, sans qu'il y eût de femmes !
Afficher en entierMEDEE.
La justice ne siège pas dans les yeux des mortels ; avant de connaître clairement le caractère d'un homme, on le hait dès le premier regard, sans avoir aucun grief contre lui. Il faut qu'un étranger fasse beaucoup de concessions à la cité qu'il habite, et je n'approuve pas non plus le citoyen, qui, par fierté, se fait haïr de ses concitoyens faute d'être connu.
Premier épisode.
Afficher en entierJe tremble à voir le sang d'un dieu versé pour un conflit humain.
Afficher en entierMédée: Hélas! hélas! pourquoi tournez-vous vers moi vos yeux, mes enfants? Pourquoi m'adressez-vous ce dernier sourire?-Malheur! Que faire? Le cœur me manque, femmes, quand je vois le regard brillant de mes enfants. Non, je ne pourrais pas. Adieu, mes anciens projets. J'emmènerai mes fils loin du pays. Pourquoi me faut-il, pour torturer leur père par leur malheur à eux, redoubler mes malheurs à moi? Non, non, pas moi. Adieu, mes projets.
Mais quoi? Je veux être condamnée à la risée en laissant mes ennemis impunis? Allons! de l'audace! Ah! quelle est ma lâcheté d'abandonner mon cœur à ces faiblesses! Rentrez dans le palais, mes enfants. (Elle lève les bras vers le Soleil.) Celui à qui Thémis interdit d'assister à mon sacrifice, cela le regarde, mais je ne laisserai pas faiblir ma main.
Hélas!
Non, mon cœur, non, n'accomplis pas, toi, ce crime. Laisse-les, malheureuse! Epargne tes enfants. Ils vivront là-bas avec moi et seront ma joie.
Non, par les vengeurs souterrains de l'Hadès, il n'arrivera jamais que je livre moi-même mes fils aux insultes de mes ennemis. Il faut absolument qu'ils meurent; puisqu'il le faut, c'est moi qui les tuerai, qui les ai mis au monde. C'est chose faite, inévitable. D'ailleurs, la couronne sur la tête, dans ses voiles, la royale épousée expire; j'en suis sûre, moi. Allons! puisque je vais entrer dans la voie des plus terribles malheurs et leur faire prendre une voie plus funeste encore, je veux dire adieu à mes fils.
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