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Mémoires d'un fou



Description ajoutée par EtrangesHistoires 2013-12-25T22:45:53+01:00

Résumé

- Mémoire d'un fou -

A toi mon cher Alfred, ces pages sont dédiées et données. Elles renferment une pame toute entière. Est-ce la mienne ? Est-ce une autre ? [...]

Pourquoi se dire -fou- ? Dans ce roman hybride où se côtoient apostrophes au lecteur, méditations sur soi et autobiographie, Flaubert offre le bilan désenchanté d'un premier amour impossible. Alors que la folie apparaît ici comme un état de -grande santé- celle qui préserve du conformisme abêtissant, l'auteur y raconte la naissance de sa vocation d'écrivain.

En transformant la folie en normalité, en recyclant et détournant les discours conventionnels, ce texte met en lumière l'opposition établie entre la folie des uns et la bêtise du monde.

Oeuvre de jeunesse d'un auteur incontournable, les Mémoires d'un fou marquent l'émergence du réalisme dans les écrits de Flaubert.

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Classement en biblio - 30 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par bigbadniger 2013-02-12T13:51:08+01:00

Chapitre VIII

Et il y a des jours où j'ai une lassitude immense, et un sombre ennui m'enveloppe comme un linceul partout où je vais: ses plis m'embarrassent et me gênent, la vie me pèse comme un remords. Si jeune et si lassé de tout, quand il y en a qui sont vieux et encore pleins d'enthousiasme ! et moi, je suis si tombé, si désenchanté. - Que faire ? La nuit, regarder la lune qui jette sur mes lambris ses clartés tremblantes comme un large feuillage, et, le jour, le soleil dorant les toits voisins ? - Est-ce là vivre ; non, c'est la mort, moins le repos du sépulcre.Et j'ai des petites joies à moi seul, des réminiscences enfantines qui viennent encore me réchauffer dans mon isolement comme des reflets de soleil couchant par les barreaux d'une prison : un rien, la moindre circonstance, un jour pluvieux, un grand soleil, une fleur, un vieux meuble, me rappellent une série de souvenirs qui passent tous, confus, effacés comme des ombres. - Jeux d'enfants sur l'herbe au milieu des marguerites dans les près, derrière la haie fleurie, le long de la vigne aux grappes dorées, sur la mousse brune et verte, sous les larges feuilles, les frais ombrages. Souvenirs calmes et riants comme un souvenir du premier âge, vous passez près de moi comme des roses flétries.

La jeunesse, ses bouillants transports, ses instincts confus du monde et du coeur, ses palpitations d'amour, ses larmes, ses cris. - Amours du jeune homme, ironies de l'âge mûr ! Oh ! vous revenez souvent avec vos couleurs sombres ou ternes, fuyant, poussées les unes par les autres, comme les ombres qui passent en courant sur les murs, dans les nuits d'hiver. Et je tombe souvent en extase devant le souvenir de quelque bonne journée passée depuis bien longtemps, journée folle et joyeuse, avec des éclats et des rires qui vibrent encore à mes oreilles et qui palpitent encore de gaieté, et qui me font sourire d'amertume. - C'était quelque course sur un cheval bondissant et couvert d'écume, quelque promenade bien rêveuse sous une large allée couverte d'ombre, à regarder l'eau couler sur les cailloux ; ou une contemplation d'un beau soleil resplendissant avec ses gerbes de feu et ses auréoles rouges. Et j'entends encore le galop du cheval, ses naseaux qui fument ; j'entends l'eau qui glisse, la feuille qui tremble, le vent qui courbe les blés comme une mer.

D'autres sont mornes et froids comme des journées pluvieuses ; des souvenirs amers et cruels qui reviennent aussi - des heures de calvaire passées à pleurer sans espoir, et puis à rire forcément pour chasser les larmes qui cachent les yeux, les sanglots qui couvrent la voix.

Je suis resté bien des jours, bien des ans, assis à ne penser à rien, ou à tout, abîmé dans l'infini que je voulais embrasser, et qui me dévorait.J'entendais la pluie tomber dans les gouttières, les cloches sonner en pleurant ; je voyais le soleil se coucher et la nuit venir, la nuit dormeuse qui vous apaise, et puis le jour reparaissait - toujours le même avec ses ennuis, son même nombre d'heures à vivre et que je voyais mourir avec joie.Je rêvais la mer, les lointains voyages, les amours, les triomphes, toutes choses avortées dans mon existence, cadavre avant d'avoir vécu.Hélas ! tout cela n'était donc pas fait pour moi. Je n'envie pas les autres, car chacun se plaint du fardeau dont la fatalité l'accable ; - les uns le jettent avant l'existence finie, d'autres le portent jusqu'au bout. Et moi, le porterai-je ?À peine ai-je vu la vie, qu'il y a eu un immense dégoût dans mon âme ; j'ai porté à ma bouche tous les fruits : - ils n'ont semblé amers ; je les ai repoussés, et voilà que je meurs de faim. Mourir si jeune, sans espoir dans la tombe, sans être sûr d'y dormir, sans savoir si sa paix est inviolable ! Se jeter dans les bras du néant et douter s'il vous recevra !Oui, je meurs, car est-ce vivre de voir son passé comme l'eau écoulée dans la mer, le présent comme une cage, l'avenir comme un linceul ?

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par bigbadniger 2013-02-12T13:53:11+01:00
Diamant

Ecrits de jeunesse d'un Flaubert plein d'ardeur, de névroses, de poésie dont l'écriture moins contrôlée lui offre un nouveau visage. On serait presque chez Rimbaud, s'il n'y avait pas ce goût déja présent chez l'auteur pour nous raconter des histoires et les mettre en scène.

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Commentaire ajouté par darkness 2011-12-02T19:36:49+01:00
Lu aussi

J'ai beaucoup aimé ce bouquin pour son écriture et l'âme torturée de l'auteur qui couche sur ses pages ses pensées.

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Date de sortie

Mémoires d'un fou

  • France : 2006-11-24 - Poche (Français)

Activité récente

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2023-08-20T19:26:49+02:00

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