Ménon
Auteur
- Platon (Écrivain)
Classement en biblio - 103 lecteurs
extrait
- Socrate
Tu peux te rendre compte encore une fois, Ménon, du chemin que ce garçon a déjà parcouru dans l'acte de se remémorer. En effet, au début il ne savait certes pas quel est le côté d'un espace de huit pieds carrés - tout comme maintenant non plus il ne le sait pas encore -, mais malgré tout, il croyait bien qu'à ce moment là il le savait, et c'est avec assurance qu'il répondait, en homme qui sait et sans penser éprouver le moindre embarras pour répondre; mais à présent le voilà qui considère désormais qu'il est dans l'embarras, et tandis qu'il ne sait pas, au moins ne croit-il pas non plus qu'il sait.
- Ménon
Tu dis vrai.
- Socrate
En ce cas n'est-il pas maintenant dans une meilleure situation à l'égard de la chose qu'il ne savait pas?
- Ménon
Oui, cela aussi, je le crois
- Socrate
Donc en l'amenant à éprouver de l'embarras et en le mettant, comme la raie-torpille, dans cet état de torpeur, lui avons-nous fait du tort?
- Ménon
Non, je ne crois pas.
- Socrate
Si je ne me trompe, nous lui avons bien été utiles, semble-t-il, pour qu'il découvre ce qu'il en est. En effet, maintenant, il pourrait en fait, parce qu'il ne sait pas, se mettre à chercher avec plaisir, tandis que tout à l'heure, c'est avec facilité, devant beaucoup de gens et un bon nombre de fois, qu'il croyait s'exprimer correctement sur la duplication du carré en déclarant qu'il faut une ligne deux fois plus longue.
- Ménon
C'est probable.
- Socrate
Or penses-tu qu'il entreprendrait de chercher ou d'apprendre ce qu'il croyait savoir et qu'il ne sait pas, avant d'avoir pris conscience de son ignorance, de se voir plongé dans l'embarras et d'avoir conçu le désir de savoir?
- Ménon
Non, je ne crois pas, Socrate.
- Socrate
En conséquence, le fait de l'avoir mis dans la torpeur lui a-t-il été profitable?
- Ménon
Oui, je crois.
Afficher en entierCommentaires récents
J’ai beaucoup aimée découvrir tout au long du dialogue entre Menon et socrate, ce qu’est la vertu. De même que j’ai adorée tout le procédé qu’il y a eu pour arriver à avoir une réponse.
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Un très beau livre de philosophie, il s'agit de Platon en même temps... Je l'ai traduit en cours de grec et me replonger dedans m'a fait du bien
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Un débat très intéressant qui permet de se faire sa propre opinion sur la vertu. Le livre n'est pas très long ce qui empêche de se lasser du débat.
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Un débat fascinant qui comme l'introduction reserve des moments plus ou moins intéressant. Pas mal.
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J'ai pour ma part un avis assez mitigé. Tout d'abord, j'ai dû lire ce livre pour le lycée, les livres philosophiques ne sont pas réellement des genres que j'ai l'habitude de lire par moi-même...
J'ai bien aimé le début, que je trouvais intéressant et pas très compliqué à comprendre. La façon dont Socrate tentait de convaincre Ménon était ludique et facilitait la compréhension du lecteur. Mais arrivé à un certain moment, j'ai totalement décroché! Et ce n'est pas à cause de la longueur du récit, qui est très court. J'ai juste trouvé que tout se mélangeait et devenais brouillon.
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C'est une œuvre plutôt facile à lire en raison de la forme dialogue, qui permet d'obtenir plusieurs points de vue et d'avis différents. Je ne pense pas qu'il faut lire ce livre dans l'objectif d'en savoir plus sur la vertu. En effet, même si la discussion est centrée sur ce questionnement, c'est la démarche argumentative et la différence entre les deux interlocuteurs principaux qui m'a parue le plus intéressant.
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Le Ménon en lui-même m’a appris peu de choses, contrairement à l’introduction d’une centaine de pages de mon édition –GF Flammarion- qui explicitait les idées véhiculées par le dialogue et m’a remis les pendules à l’heure.
Par ailleurs, le dialogue en lui-même se lit relativement vite et est globalement assez compréhensible –peut-être moins la démonstration avec le carré, en tout cas pour moi^^-, et ce que j’ai trouvé intéressant, plus encore que les arguments énoncés, c’est la façon dont les répliques s’enchaînent jusqu’à la conclusion, de façon fluide et cohérente.
Bref, pour commencer la philo, ça peut certainement être intéressant parce que cette œuvre n’est pas très compliquée à lire, mais elle n’a pas non plus changé ma vision de la vertu.^^
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J'aimerais réviser mon jugement.
C'est vrai que je n'ai pas appris grand-chose quant à une définition propre de... hé bien de justement à quoi je m'attendais?! :)
En quelque sorte, cette petite lecture nous apprend beaucoup sur la démarche de réflexion et quelques principaux thèmes. Même si quelques explications sont bien naïves, il n'en reste pas moins qu'il est très intéressant de connaitre certains passages, presque tous d'ailleurs.
La grosse surprise que j'ai eu en lisant, et ce, jusqu'a la dernière page, c'est de voir combien les classiques peuvent être faciles d'accès et ne devraient pas être enfermés dans un préjugé élitiste. Je reconnais avoir un peu pensé cela avant, et je me dis que, même si on préfère lire des oeuvres moins connues, les auteurs dits classiques méritent d'être lus à juste valeur, sans faire partie d'un cercle d'intellos fermé.
Quand on aime lire, hein, on apprécie ce qu'on veut, et de même qu'on peut valoriser les plus petits on ne devrait pas pour autant rabaisser les "vieux".
Les exemples utilisés dans ce dialogue sont parfois aussi un peu surprenants, et du reste je reste sur mon jugement à propos de l'écriture.
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Sincèrement, quoi?
Je n'ai absolument rien appris au sortir de ma lecture qu'avant d'ouvrir le livre; sauf la démarche argumentative de Socrate, culture générale et démarche très intéressante. Heureusement très court à lire.
Les arguments sont très naïfs, passe à la limite vu l'époque à laquelle à été écrit le dialogue (Socrate n'était-il pas le 1er à posséder une bibliothèque?). A propos de dialogue, c'est très surfait! Aucun souci de lecture justement, mais uniquement d'apprendre un raisonnement, mais connaissant ce que l'on connais, rien n'est apporté de ce coté là.
Chose la plus étonnante: la facilité de parole, ou est-ce la traduction? En tout les cas des exemples simples et un discours plutot parlé qu'écrit. On voit ça aujourd'hui: comme quoi "nihil novi sub sole".
Lecture somme toute pour la culture générale, mais non-instructive pour soi, exception faite du déroulement du dialogue, de fait captivant.
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Date de sortie
Ménon
- France : 1991-05-24 - Poche (Français)
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Résumé
"Comment devenir vertueux?". Cette question, posée à Socrate par Ménon, jeune noble thessalien en visite à Athènes, se révèle ambiguë. Car la vertu, est-ce l'excellence du citoyen et le talent de l'homme politique? Ou bien est-ce la vertu telle que l'entend Socrate, subordonnée au bien et soumise au plus strict exercice de la justice ?
Mais les essais infructueux d'une définition de la vertu cèdent bientôt la place à une question plus générale: "Comment est-il possible de chercher et d'apprendre?". Les réponses que Platon nous donne dans le Ménon seront reprises deux mille ans plus tard par Descartes et par Leibniz: "La vérité de ce que nous devrons jamais découvrir et connaître nous appartient depuis toujours.". C'est dans ce dialogue que, pour la première fois, l'idée d'une connaissance prénatale qui appartienne à l'âme indépendamment de tout apprentissage est exposée de façon systématique et argumentée.
Dernière défense de Socrate que Platon ait écrite, le Ménon fait voir clairement c'est que le travail de la pensée, l'approche d'une vérité dont la présence est connue avec conviction, mais dont la forme est encore ignorée.
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