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Quand la musique déroulait son ruban sensuel, leurs regards se cherchaient andante, se croisaient allegro, s'unissaient fortissimo, leurs souffles s'accordaient, et le garçon brodait autour du thème de Luce de petites variations malicieuses qui la laissaient ravie. Le morceau terminé, ils baissaient les yeux, essoufflés et heureux comme si ils avaient fait l'amour, alors que jamais, jamais, ils ne s'étaient touché même la main. Confus, ils se parlaient peu, juste pour glisser quelques indications technique ou des remarques sur l’interprétation puis ils se quittaient, la tête pleine d'harmonie, détendus, allègres, jusqu'au lendemain. Le rendez-vous n'avait plus à être dit
Afficher en entier… Alors si par malheur il arrivait qu’un kangourou ou qu’un crabe me grignote dans ce pays sauvage, sois bien persuadée que je te sais forte, capable de vivre une belle vie, car tu es douée pour le bonheur.
Afficher en entier"Et puis, lors de cette ultime soirée...
- Il faut qu'on parle Luce... (...)
- Merci bien, pour entendre d'énièmes reproches ...
- Non c'est important...
- Ben voyons... Tu me les casses, Mother. Lâche-moi ! Je sais pas, trouve-toi un mec, fais du tricot, laisse-moi vivre... Cela dit, vu ta tête, tu risques pas de pécho... On dirait que tu as 100 ans...
Luce frémit de honte en se souvenant de cet échange. (...)"
Afficher en entierCent ans s'étaient écoulés depuis la découverte de la lettre où Inès annonçait son départ. Cent ans depuis cette fête où, pour la première fois, elle avait parlé à Léo. Un brusque retour de chagrin la fit gémir intérieurement.
"C'est fini de toute façon. Réfléchis plutôt à ce que tu vas dire. Comment Inès va-t-elle t'accueillir ? Et si elle t'avait déjà rayé de sa vie ? Tout de même, je suis sa fille, sa fille unique... Elle ne peut pas me rejeter comme ça, non ?"
Afficher en entierUn frémissement de rage secoua la jeune gothique.
La mother est définitivement larguée, une vraie tare....
Bon vent !
Afficher en entierMa chérie,
Pardon de ne pas avoir donné de nouvelles. j'ai été trés occupée. Mais je crois de toute façon qu'il etait bon pour toutes les deux de prendre du recul. Je suis sûre que tu t'en sors comme un chef. Tu es forte, je le sais.
Afficher en entier"-Ne me torture pas, amor...
Elle sourit gaiement en le dépouillant de sa chemise avec détermination :
-C'est moi qui te veux, Esteban !"
Afficher en entierQuand on aime trop, parfois, on ne veut pas emprisonner l’être aimé.
Afficher en entierBallotée sur le siège de la navette Alhambra-Albaicin-Sacromonte, Luce regardait défiler les rues d'un blanc éclatant aux ombres bleutées que le soleil découpait au rasoir.
Afficher en entierTant que Luce était petite et docile, le système avait fonctionné. La fillette avait croulé sous les attentions, cadeaux, livres, disques, places de concert gratuites que la journaliste recevait au bureau. Et même à présent, sa mère continuait à lui beurrer ses tartines alors que Luce avait 16 ans et des poussières ! Le thermostat des sentiments déréglé, Inès se montrait teigneuse d’un côté, carpette de l’autre. Mais une carpette qui, depuis quelques temps, ne se privait pas de critiquer les goûts de sa fille. Rien ne trouvait grâce à ses yeux. Ni les vagues tentatives culinaires de Luce, ni sa façon de s’habiller, ni ses goûts, ni bien sûr ses amis. A la maison, Bach bataillait ferme avec les flots de musique métal qui s’échappaient de la chambre de l’adolescente. Et jusqu’à présent, personne n’avait gagné.
Luce n’arrivait plus à concevoir qu’elles aient pu partager, un jour, la douceur d’être ensemble, la complicité des sourires, la rondeur plumeuse d’un câlin. Elle avait oublié l’époque où la fillette admirait sa maman par-dessus tout, quand celle-ci opposait le rempart de ses bras en berceau à la dureté du monde, au chagrin, à la mort…
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