Ma mercedes contre un tracteur, Tome 2

Je continue d’explorer la place. De toutes les pièces de cette maison, c’est l’étage du haut – là où se trouvent la chambre et la salle de bain attenante – qui me séduit le plus, avec ses plafonds mansardés flanqués de poutres apparentes. Je vais l’apprécier encore plus quand j’aurai appris à me déplacer sans me cogner la tête au plafond en pente !

Le décor me plaît par son dépouillement et son mélange de matières. Le plancher est fait de planches de grange sablées et vernies. Tous les murs sont entièrement peints en blanc et garnis ici et là de reproductions laminées bon marché, mais très jolies, de peintres célèbres. Des meubles disparates aux lignes sobres ornent chacune des pièces de la maison.

J’ouvre complètement les rideaux de la seconde porte-fenêtre. D’ici, c’est encore l’étang qu’on voit. Mais l’étang, d’en haut, s’offre au regard d’une manière différente. Du salon, je n’avais pas remarqué la fontaine de jardin, camouflée derrière un buisson enneigé, ni les petites cabanes d’oiseaux aux couleurs gaies d’orangé, de turquoise et de fuchsia accrochées à la clôture de bois. Je me vois, sirotant mon café sur le balcon par un matin d’été ensoleillé en jetant un regard paisible sur le jardin de Jules. Je laisse mon imagination vagabonder : ce jardin, je pourrais même le nettoyer, y planter des bulbes de tulipes ou rabattre les rosiers en automne, tout comme je le faisais avec ma mère, quand j’étais petite. Rêver, ça ne coûte rien.