Commentaires de livres faits par Ma_passi0n
Extraits de livres par Ma_passi0n
Commentaires de livres appréciés par Ma_passi0n
Extraits de livres appréciés par Ma_passi0n
Beau. Satisfait. Détendu.
Je ne me souvenais plus de cette sensation. Parfois, j'avais l'impression de ne jamais l'avoir connue. La sérénité. Seulement s'endormir et se réveiller. Je ne savais plus rêver.
Le bel endormi s'écarta ; ils le faisaient tous. Ils finissaient par rouler de l'autre côté du lit, tournaient le dos et s'abandonnaient à leurs songes. Il n'y avait eu aucun homme dont l'empreinte m'ait retenu. Plus depuis mes 17 ans. Plus depuis ... Lui.
Finalement, lui aussi m'avait laissé partir.
Un léger ronflement me rappela que c'était le bon moment et je me levais. Sans bruit, je récupérai mes affaires, les passai et m'en allai en fermant la porte le plus discrètement possible.
S'éclipser était devenu un art.
Je ne dormais jamais avec personne.
Ma montre m'indiquait presque une heure du matin lorsque je m'engouffrai dans l'ascenseur. Les numéros des étages décroissaient ; en pleine nuit c'était hypnotique. Je les fixai jusqu'à être arrivé au parking, au sous-sol. rejoindre ma voiture me pris cinq minutes. Retourner chez moi, une vingtaine de plus. Je verrouillé mon appartement, et sans allumer, je posai mon téléphone sur ma vieille table basse. Je m'étirai en écoutant les cliquetis de mes horloges et je m'avancai jusqu'à la chambre en bâillant. La porte grinça quand je l'ouvris, pour la refermer à clé aussitôt. Il faisait noir obscur, à l'intérieur. Les stores étaient baissés les rideaux tirés. Il n'y avait rien à voir, de toute façon. Pas de meuble. Pas de cadre photo. Pas de chaises. Pas de télévision. Même le réveil était dans le salon. Ce n'était qu'une pièce, avec des draps éparpillés et des coussins abandonnés aux quatre coins. Un simple matelas était posé au sol ; le lit en bois n'avait pas résisté longtemps à mes "crises". Il me suffisait parfois de quelques secondes pour tout saccager. C'était impressionnant la vitesse à laquelle tout se brisait. Je m'avançai en retirant mes vêtements, les laissai traîner par terre. Nu, je m'allongeai et fermai les yeux. La fatigue me rattrapa aussitôt et je plongeais dans un vide d'où je ne contrôlais plus rien.
La nuit était ma prison.
Et, cette chambre, une cellule dans laquelle je m'enfermais, soir après soir.
Ce que j'avais toujours refusé qu'il me dise.
Cette nuit, il érailla cet interdit.
Je déglutis pour tenter de chasser la boule qui me noue la gorge et obéis. Son regard vert se rive au mien et je me perds dans cette intensité. Soudain, comme souvent lorsqu’il est question de Farrow, le reste du monde disparaît pour ne laisser que lui, que nous, dans cette bulle que nous créons ensemble.
Il saisit mon menton entre ses deux doigts comme pour s’assurer que je ne compte pas détourner les yeux. Aucune crainte, je suis bien trop hypnotisé pour pouvoir bouger. C’est à peine si j’ose cligner des paupières.
— On va sortir de cette pièce et retourner dans la salle. On va boire un coup, puis s’installer à nos places respectives. Puis on va prononcer ton nom et tu vas te lever sous les applaudissements, et monter les marches jusqu’à la scène. Et si tu flippes, si tu hésites, tu n’auras qu’à croiser mon regard, et t’y accrocher. Parce que je serai là, je te soutiendrai. OK ?
Mon cœur bat si vite tout à coup que j’ai peur qu’il n’explose. Malgré tout, je hoche la tête, ce qui ne semble pas satisfaire Farrow tout à fait.
— C’est compris ? insiste-t-il.
— D’accord, murmuré-je.
- Tu ne sais même pas de quoi tu parles.
Il cristallisa mes peurs les plus enfouies et fit renaître la flamme d'un rêve que j'avais déjà fait, une fois...
- quand tu veux dis-je avec un clin d'œil.
Honnêtement, je l'ai autant fait pour moi que pour lui. Le sentir contre moi est toujours si foutrement agréable que ça ne me dérangerait pas de l'enlacer pendant des heures entières. Je suis quelqu'un de plutôt tactile de manière générale, mais c'est encore plus vrai avec Blake. J'aime le prendre dans mes bras, comme si j'espérais le protéger du monde extérieur, comme si j'étais un bouclier empêchant qui que ce soit de le faire du mal.
N'importe quoi. La vérité, c'est que je ne suis pas super doué pour les interactions sociales en atteste notre échange légèrement gênant de tout à l'heure. Par contre, je suis très doué pour laisser s'emballer mon imagination.
Alors certes, Blake n'est pas désagréable à regarder mais je mets la charrue avant les bœufs, sans même savoir si bœufs il y aura apparemment. Je ne suis pas super doué pour les métaphores non plus.
Seigneur, je nage en plein délire. Je nage en plein délire. Mon esprit est en train de monter de toute pièce une scène qui n'existe pas. Dans quelques secondes je vais ouvrir les yeux et me rendre compte que j'ai laissé mes pensées dériver. Malgré tout, je hoche la tête, incapable de prononcer le moindre mot. Et quand la bouche de Carter, douce et chaude, se pose sur la mienne, je crois que j'arrête de respirer.
Il s'agit d'un homme allongé sur un lit, les reins cambrés, la tête dissimulée entre ses bras. La lumière met en exergue son dos puissant, ces fesses bombées, ses cuisses musclées.
Un frisson parcourt mon échine, il est... magnifique.
"Ferme la bouche, Kesler, tu es en train de baver. Même si je comprends, je fais souvent cet effet là aux gens."
Seigneur, je vais défaillir.
Il se penche légèrement vers moi et ajoute :
"Dis-moi non, je comprendrais. Je ne t'en voudrais pas. Parce que je sais que tu attends de moi quelque chose que je ne peux pas te donner."
"Farrow."
"Un seul mot, Dean. Un seul mot et je fais demi-tour."
Je n'ai jamais été embrassé comme ça, avec autant de sensualité, d'érotisme. Je n'ai jamais eu l'impression que quelqu'un me voulait comme Farrow montre qu'il me veut à cet instant.
- Magnus Mortensen aurait-il peur du noir ?
Je le chambre en revenant m'asseoir à ses côtés.
- Je te signale que j'habite dans un pays où il fait noir la moitié de l'année.
Je tapote affectueusement son épaule.
C'est OK d'avoir peur tu sais, il n'y a pas de mal à ça. Il se marre en secouant la tête comme si je disais une bêtise.
- Et toi, de quoi tu as peur Grinig ?
- Arrête avec ce surnom.
- Certainement pas Grinig.
Je l'assassine du regard.
- Méfie-toi, je sais faire des poupées vaudou.
- J'entends beaucoup de menaces, mais je vois peu d'action.
C'est ça rira bien, qui rira le dernier.