Extraits

Je l'ai quitté, mais il a brisé quelque chose en moi à tout jamais. Lorsque l'on entend à longueur de journée que nous ne valons rien, on finit par y croire. Les coups cicatrisent, les bleus sur le corps disparaissent, mais les blessures mentales prennent bien plus de temps pour guérir. Si un jour l'on y parvient.

Mes tremblements reprennent de plus belle. Il dépose sur mes épaules une veste. Comme un zombie, je vais jusqu’au canapé. Je me laisse tomber et place ma tête entre mes mains. Je sens qu’il s’assied à côté de moi, tout en me laissant de l’espace.

— Je savais que j’aurais dû fermer ma gueule ! Je vais encore tout foutre en l’air.

Il se laisse retomber contre le dossier puis regarde dans la direction opposée. La douleur que je peux lire sur son visage me brise le cœur. La raison pour laquelle je lui en veux est infondée. Jamais il n’aurait pu se douter de ce qui pouvait se passer une fois les portes fermées. Ceux qui nous côtoyaient le plus n’ont jamais rien vu, alors ce n’est pas de la vue de sa fenêtre de voiture qu’il aurait pu en avoir connaissance.

D’un mouvement, je me retrouve à califourchon sur lui. Je le force à me regarder, ce que je vois dans son regard finit de me faire fondre. Je laisse tomber les armes. Avec une infinie douceur, mes lèvres se déposent sur les siennes. Ses bras m’enveloppent, je me sens à ma place. Ce baiser reflète la passion sans pour autant être charnel. Juste le reflet de sentiments trop longtemps enfouis.

Marie : Si j’hésite encore pour nous deux, ce n’est pas pour m’enticher d’un autre mec.

Greg : Tu réfléchis encore, après avoir vu mon corps d’athlète. Tu es dure en affaire.

Marie : Tu n’as pas idée. Je ne vais pas me contenter de ton corps parfait. J’ai besoin de bien plus que ça. Les abdos en béton, la peau bronzée, la montre hors de prix et la Mustang, c’est tellement surfait de nos jours.

Greg : Merde, c’est tout ce que j’ai pour moi ! Je suis dedans jusqu’au cou.

Marie : On dirait que notre relation s’achève ici alors ?

Greg : Tu crois vraiment que tu vas te débarrasser de moi comme ça ? Par simple SMS. Ça aussi c’est tellement surfait !

Marie : J’attends donc ton retour pour que nous ayons cette conversation de vive voix.

Greg : Crois-moi quand je vais rentrer, tu n’auras pas le temps de parler !