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Pourtant, j’ai toujours conservé le désir du grand dehors, ce goût qui remontait à mon enfance passée dans le Vercors, à cette adolescence des rêves pastoraux. Mais c’était un goût imaginaire, qui promenait mon esprit dans les pages des romans de Jean Giono, des récits de Finbert ou Bosco, dans les films des épopées transhumantes, depuis la Perse de Grass de Merian C. Cooper et Ernest Schoedsack (1925), au Montana de Sweetgrass de Lucien Castaing-Taylor et Ilisa Barbash (2011), depuis l’Arménie des Saisons d’Artavazd Pelechian (1977) à l’Islande de Béliers de Grimur Hákonarson (2015). Giono surtout, Giono sûrement, Giono évidemment, qui sait mieux que tout autre évoquer la puissance tellurique du troupeau en route vers la montagne.

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Il marche là-bas devant ; il s’en va ; il tire les moutons. Ils prennent le pas, ils marchent. Lui, il est déjà là-bas au fond, à avoir traversé deux ou trois villages, deux ou trois bois, deux ou trois collines. Il est comme l’aiguille et toute l’aiguillée de moutons passe où il a passé ; elle traverse les villages, les bois, les collines derrière lui. Ici, les moutons sortent toujours de l’étable. Dix mille, cent mille, ça tient du large. Au fur et à mesure, les aides qui sont là avec les journaliers disent “au revoir, c’est mon tour”, et un après l’autre, ils s’en vont. Le dernier mouton sort, on ferme l’étable. Il sort de la cour, on ferme le grand portail. On ne regarde pas : c’est un mystère. Par-dessus le mur, la poussière fume. On écoute ce bruit de grand ruisseau, de grand troupeau, ce bruit du monde, ce bruit de ciel, ce bruit d’étoiles. C’est un mystère. Le patron enlève son chapeau, gratte sa tête. Il se sent petit avec tous ses actes de papier en pension chez le notaire. Ce n’est pas ça qui fait le chef. Il pense à l’aiguille qui tire la longue aiguillée de moutons. Il dit : “Venez, on va boire le coup”, et tout le monde entre dans la cuisine. Au loin, qui ne s’est jamais retourné, ça, c’est le grand chef des bêtes ; ceux-là savent. »

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La cataracte alors dégringola, grise, dorée pourtant de lumière frisante, pressée, prenant au plus court, et son allègre tintamarre doubla, puis couvrit celui de la cloche. Le sentier débouchait dans un vrai chemin vicinal qui donnait lui-même sur la grand-route. L’épicier tôt levé, l’hôtelière, le curé dont le service avait pris fin, le maire, tous les enfants, quelques mamans, quelques aïeules, tout Gresse, enfin, était là, sur ce bord de fleuve sonnaillant ou accourait nous saluer. Poignées de main, souhaits de bonne route, espoir aimable de nous revoir l’an prochain, tasse de café apportée au pas de course adroit, précautionneux, et avalée dans la hâte, la joie de la bonne manière, quel joli départ du pays natal ! Sans s’arrêter, Marie-Jeanne serra des mains. Le maire nous fit deux pas de conduite, bienveillant aux ânes et aux femmes. »

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Une image et un récit récemment trouvés m’y projettent à nouveau. Celle de deux enfants bergers au début des années 1950, tenant leur chien et gardant leurs moutons à la montagne de l’Aulp, au-dessus de Gresse, image fermée par la haute muraille du Grand Veymont, un lieu que je connaissais sous le nom de « Serpaton », qui ouvrait vers l’est une descente directe et rapide jusqu’à Monestier-de-Clermont, où une magnifique enseigne promettait à la boucherie une dégustation de l’« agneau du Trièves », et vers le sud, en pente douce, menait jusqu’à La Batie, au pied du mont Aiguille et, juste au-dessus, à la montagne de Lau. Là, ce sont d’autres moutons qui estivent, ceux du récit de Marie Mauron, La Transhumance, du pays d’Arles aux Grandes Alpes, paru en 1951.

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Marcher derrière les moutons, sentir leur odeur, vivre avec eux, côtoyer les bergers et leurs chiens, arpenter la montagne, tout cela s’ancre pour moi dans les souvenirs et les rêves de l’adolescence. Retour d’images de ma vie d’autrefois.

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