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Quelle jeune femme n'aurait pas été séduite par ce jeune homme raffiné qui prétendait ne pouvoir écrire qu'entouré de luxe, de calme, de volupté et de ma sombre beauté ?
Afficher en entierJeanne... Acceptez-vous de me prendre pour Monsieur, de devenir mon esclave de minuit ? De me rester toujours attachée ? Et de vous appeler à jamais Mademoiselle Baudelaire ?
Afficher en entier- T'as gagné le gros lot ? Me fais pas de dessin, le mercure, c'est pour la vérole !
- Non non... Ça fait dix ans que je la soigne !
- Avec quoi ? Ça se soigne pas, la Baude. Ça fait mine de partir, et ça revient en douce, comme ta moricaude... Ça te quitte jamais !
- Hélas ! Le mal qui me ronge est pire... C'est l'ennui...
Afficher en entierMadame Aupick (ou devrais-je écrire aujourd’hui Madame Baudelaire-Dufaÿs du nom de votre premier mari ?), À vous je peux le dire, madame, qui me demandez qui je suis pour oser vous réclamer un héritage. De m’avoir croisée de rares fois, vous espérez sans doute encore pouvoir m’ignorer. Mais, au risque de vous paraître orgueilleuse, aucun lecteur des Fleurs du mal, n’oubliera la Vénus noir de Charles Baudelaire, la muse immorale, damnée, du plus grand poète maudit. Oui, c’est moi, la belle ténébreuse, cette chère indolente, qui marche en cadence, belle d’abandon, comme un serpent qui danse… la fille des colonies, l’esclave créole, la mulâtresse, la Béatrice, la charogne, la triste beauté, la reine des cruelles, mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses, sorcière au flanc d’ébène, enfant des noirs minuits…
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