Mafia Driskov, Tome 1 : Une vie pour une vie

— Tu sais que tout ça, c’est du vent, n’est-ce pas ? Il n’y a et n’y aura jamais rien entre nous !

Je ne sais pas si c’est plus pour clarifier les choses avec elle ou plus pour me convaincre, moi, que je balance une telle chose. Elle ferme un instant les yeux, comme pour contenir dans son corps la tempête qui m’est destinée. Je la scrute et détaille chaque centimètre de son visage parfait, en attendant une réponse de sa part.

Sa proximité met à mal mes convictions les plus profondes. Son souffle chaud chargé en alcool balaye ma peau, son odeur florale stimule mes sens, et l’espace d’une seconde, peut-être deux, j’aurais envie de braver cet interdit que je m’impose moi-même.

Elle finit par rouvrir les paupières, plonge son regard brun intense et brumeux dans le mien, à seulement quelques centimètres l’un de l’autre. Nos respirations haletantes se mélangent, sa poitrine se soulève bien trop vite.

— Oui, ça j’avais compris ! Qui serait assez bien pour le grand Dimitri Driskov, froid, arrogant et sans cœur ? C’est juste que me présenter comme ta femme et te faire tripoter par une autre sous mon nez, c’est humiliant ! Je vaux bien mieux que ça ! Donc la prochaine fois, trouve-toi quelqu’un d’autre ! Je suis sûre que toute la gent féminine de la ville se damnerait pour prendre mon rôle, tu auras l’embarras du choix pour me remplacer !

Valentine déballe toute cette merde, mais avant que je n’aie pu répondre, elle s’extrait de ma prise, s’éloigne pour retourner à l’intérieur, et je la laisse filer sans même essayer de la retenir.

La fureur embrouille mon esprit, je m’allume une cigarette. Je lève le visage vers le ciel, expulse la fumée, essais de reprendre contenance et retrouver mon calme qu’elle ébranle dès que nous sommes à proximité.

Tout ce qu’elle m’a balancé est la stricte vérité. Pourtant, venant de sa part, sa pique m’atteint en plein dans mon ego. Le fait qu’elle lâche prise aussi vite me conforte dans l’idée que je dois garder mes distances avec elle, mais c’est de plus en plus difficile à chaque jour qui passe.

Depuis le début, elle se joue de moi. Son sourire, ses regards séducteurs, et ce que j’ai pris pour de la sincérité, n’étaient rien d’autre que de la manipulation pour me faire baisser ma garde. Si elle ressentait quelque chose à mon égard, aussi infime que ce soit, comment peut-elle accepter ce que je viens de lui dire aussi facilement ?

Tu te fourvoies, Dimitri ! Qui pourrait éprouver quoi que ce soit pour un monstre comme toi