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Dans la lumière du soir, son visage viril et en sueur se tord d’extase. Et alors je ne vois que lui. Lui et sa soif de moi. Lui et sa dépendance, jumelle à la mienne. Lui et son total abandon alors qu’il me possède. Lui et rien d’autre.
Afficher en entierJe pensais que ma vie avait pris fin en entrant au service des Cabrera, mais c’est faux. En réalité, elle a commencé le jour où j’ai fait la rencontre d’Alejandro Cabrera.
Afficher en entierAlors que je n’étais encore qu’un gamin, j’ai appris à mes dépens qu’il n’y a que deux types de personnes qui peuplent le monde. Les prédateurs et les proies. Et lorsqu’on nait chez les Cabrera, on n’a pas d’autre option que de mener la chasse. C’est inscrit dans notre ADN. Ce pouvoir à l’état pur coule dans nos veines, dilué dans notre sang colombien. Nous ne serons jamais des victimes. Nous sommes des rois aux mains aussi souillées que celles de bourreaux. Nous ne craignons rien ni personne, car aucun n’est assez cinglé pour oser s’en prendre de nouveau à nous. Nous sommes invincibles. Putain, je pourrais presque me prendre pour un Dieu, si ma peau ne portait pas les stigmates de mon humanité. Incrustées sur mon corps, telle une fêlure dans mon armure, mes cicatrices me rappellent que je saigne, que je souffre, que ma vie s’éteint un peu plus chaque seconde.
Afficher en entierElle ronge, dévore peau, chair et os en y laissant que des lambeaux. Elle nous inflige une cicatrice indélébile, là où personne ne pourra jamais l’atteindre pour éteindre son feu qui nous brûle à vif. Elle poignarde notre cœur, noircit notre âme, et nous flingue avec la lenteur d’un cancer. Et on a beau gueuler à s’en arracher la gorge, pleurer à s’en dessécher, et se souler à ne plus pouvoir penser, elle ne nous offre aucun répit.
Afficher en entierTout le monde a un prix. Et nous l’avons réglé. Les Cabreras. Yrka. Les Akumas... Nous nous sommes tous alignés afin de prospérer et agir sans entrave. Chacun a son rôle à jouer afin que le monde tourne dans le bon sens. Et le nôtre consiste à nous faire du blé sur des marchés publiquement illégaux, sur lesquels les Grands du pays ont appris à fermer les yeux. Par avidité, par prudence, par intérêt, par facilité. Mais surtout parce que le dollar l’emportera toujours sur la morale.
Afficher en entierOrlando recouvre ma main avec la sienne dans un geste ferme. Je me détourne à nouveau de la route pour sonder son visage. Son regard sérieux m’enveloppe de protection et de mise en garde, une recette dont lui seul a le secret.
Afficher en entierOrlando souffle par le nez, l’ombre d’un sourire planant sur son visage sérieux. L’extase a libéré ses traits virils et bruts, leur rendant cet équilibre parfait entre une rigidité et une douceur que je suis le seul à déceler.
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